Décidément, Leylah Annie Fernandez ne cessera donc jamais de nous surprendre alors qu'elle dispute une première finale en carrière sur le grand circuit de la WTA à Acapulco.

 

Comme c'est souvent le cas chez les dames, les grandes têtes de série ne font pas long feu. Dès le tour initial quittent les cinq premières : Sloane Stephens, Venus Williams, Yafan Wang, Marie Bouzkova et Lauren Davis. Avouez que c'est quand même étonnant... Je trouve particulièrement décevantes les performances cette année de l'ancienne championne du US Open Sloane Stephens. Ce que jouer au tennis semble une corvée pour elle! 

 

Peu importe, d'autres joueuses profitent des problèmes des mieux classées pour se faire un nom et grappiller des points au classement. À la suite de sa belle victoire en Coupe Fed devant la 5e mondiale Belinda Bencic, Leylah est une joueuse transformée. Elle gagne ses deux matchs de qualifications sans perdre une manche et enchaîne dans le tableau principal en disposant de 3 joueuses dans le top-100 à chaque fois en 2 sets consécutifs. La différence est si grande cette année côté maturité alors que la saison dernière face aux 5 membres du top-100 qu'elle a affrontés, Fernandez n'avait pas gagné une manche. Cela me fascine de voir jusqu'à quel point, à 17 ans seulement, elle apprend vite. C'est toujours bon signe quand un coach n'a pas à répéter mille et une fois la même chose avant de voir dans du progrès dans certains domaines.

 

Aujourd'hui en ronde ultime Leylah affrontait une joueuse qu'elle connait puisqu'elles se sont affrontées à deux reprises, la victoire allant à chaque fois à la Britannique Heather Watson, 69e mondiale. Malgré deux lents départs alors que Fernandez tire de l'arrière 4-0 manche numéro -1- et 2-0 seconde manche, notre Québécoise se bat sans arrêt. D'abord au premier set alors qu'elle tire de l'arrière 5-2 elle fait venir son coach Romain Deridder qui lui demande d'arrêter de penser à l'enjeu et de tout simplement rester dans le moment présent, de se concentrer à jouer point par point et de retrouver la confiance en travaillant avec la tête et le coeur. La belle énergie de son coach lui fait beaucoup de bien et elle remonte jusqu'à 5-4 mais perd le set 6-4. Au moins Leylah réussit à se débarrasser de la peur qui la retient et son niveau de jeu dans l'échange est de qualité.

 

Fernandez sauve 4 balles de championnat

Au set numéro -2-, nous avons droit à plusieurs changements de momentum. Leylah tire de l'arrière 2-0 mais enchaine avec 3 parties de suite. À 4-4 la Québécoises sauve plusieurs balles de bris pour se donner tout de suite après 2 balles de manches mais elle non plus n'arrive pas à en profiter. On se retrouve logiquement au bris d'égalité alors que la Britannique mène 6-2 pour se procurer 4 balles de championnat de suite! Fernandez s'arrache comme une morte de faim et finira contre toute attente à nous amener à la troisième manche, mais elle est incroyable cette jeune!

 

Mal commencer une manche, on peut comprendre, le faire deux fois, on s'en sort rarement au meilleur des trois manches mais trois fois c'est beaucoup trop. Watson a un peu plus de réserve pour cette troisième manche et aussi une vaste expérience sur le circuit alors que Leylah a joué 2 matchs de plus avec les qualifications et que maintenant ses jambes sont lourdes. Malgré la perte du dernier set 6-1, elle peut quitter Acapulco la tête haute. C'est de plus en plus évident que Leylah Fernandez aura sa place dans le top-50 plus vite que l'on pense. Pour l'instant son incroyable parcours à Acapulco lui permet d'avancer jusqu'à la 126e place, un bon de 64 positions. Avouez que c'est grandiose!

 

Dans un autre ordre d'idée, triste nouvelle lors de la dernière semaine alors que la jeune soeur de Chris Evert, Jeanne, est décédée à la suite d'une longue bataille avec le cancer des ovaires. Elle n'était âgée que de 62 ans. Jeanne a connu une belle carrière avec une 28e place au classement et des victoires sur les stars de l'époque soit Rosie Casals et Margaret Court. Toujours cependant, elle aura été dans l'ombre, reconnue comme la soeur de la championne aux 18 titres Grands Chelems en simple. Vers la fin de sa carrière, alors que Jeanne dispute un tournoi à Montréal, elle rencontre Brahm Dubin, comptable agréé émérite et maniaque de tennis et de golf. Les deux tourtereaux s'aiment à la folie et se marient. Mon papa, lui aussi comptable, apprend que Jeanne Evert vit à Montréal et qu'elle serait d'accord pour frapper des balles avec moi. C'est ainsi que chaque fois que cela était possible, papa Charles et son ado raquette en mains faisions l'aller-retour Québec-Montréal afin de goûter à la générosité et aux bons conseils de Jeanne. Repose en paix très chère, alors que je suis certaine de ne pas avoir été la seule à qui tu auras permis de rêver...