PARIS - Justine Henin et Serena Williams ont validé dimanche leurs retrouvailles en quarts de finale à Roland-Garros pour ce qui sera le grand choc de la quinzaine dans le tableau féminin.

Comme depuis le début du tournoi, les deux principales favorites n'ont pas connu de souci majeur pour se qualifier. Henin s'est bien fait remonter de 4-0 à 4-4 dans le deuxième set par Sybille Bammer mais a porté l'estocade sans ciller (6-2, 6-4).

Serena a, elle, disputé ce qu'elle a qualifié de son "meilleur match" du tournoi pour battre Dinara Safina (6-2, 6-3).

Que Henin, N.1 mondiale, et la cadette des Williams, vainqueur de l'Open d'Australie en janvier, se retrouvent en quarts était attendu par tout le monde à Paris.

Car, au-delà du fait que la partie s'apparente à une "finale avant la lettre", elle est entourée d'un contexte particulier vu les précédentes confrontations entre les deux championnes.

Celle qui est restée dans toutes les mémoires date de 2003, où Serena a été copieusement huée lors de sa demi-finale perdue (6-2, 4-6, 7-5) face à la Belge, en route pour le premier de ses trois titres à Roland-Garros.

Serena était alors au sommet de son art (quatre victoires d'affilée en Grand Chelem) et écrasait tout sur son passage (dont Amélie Mauresmo 6-1, 6-2 en quarts). Cela n'avait pas plu au public parisien, désireux d'un peu de suspense et qui avait fini par pousser l'Américain au bord des larmes.

"Pas l'heure de rallumer les polémiques"

"C'est oublié je n'y pense plus, a assuré Serena dimanche. J'ai gagné en maturité et si jamais le public doit encore jouer un rôle, je saurais m'en accommoder. J'ai traversé beaucoup d'épreuves depuis 2003 (blessures, assassinat de sa demi-soeur,...). Je suis allée au-delà de l'enfer et j'en suis revenue. Il faut être forte pour le faire. Je suis aussi peut-être tout simplement devenue plus cynique."

Depuis, les deux joueuses ne sont plus rencontrées qu'à une seule reprise, en mars dernier à Miami, où Serena a pris sa revanche en puisant au plus profond de ses réserves après un début de match catastrophique et deux balles de match contre elle (0-6, 7-5, 6-3).

"Cette victoire m'importe beaucoup. Maintenant, elle (Henin) saura si elle mène qu'il faut compter avec moi jusqu'au bout." Henin le sait et elle l'a souligné dimanche: "à Miami, j'aurais pu et dû gagner, mais elle est très forte mentalement, c'est une battante et c'est pour ça que c'est une grande championne. Avec elle, ce n'est jamais fini."

La Belge se rappelle évidemment très bien de l'épisode 2003, le "point de départ d'une grande aventure en Grand Chelem". "Ca ne me dérange pas que tout le monde en parle. 2003 a été un des meilleurs moments de ma carrière, mais depuis beaucoup de choses ont changé."

"On ne s'est jamais reparlé sur ce qui s'était passé en 2003, a ajouté la Wallonne. On a pris chacun notre chemin et ce n'est pas le même. Mais, il y a beaucoup de respect entre nous et ce n'est pas l'heure de rallumer des polémiques. C'était il y a quatre ans, on ne peut pas retenir que ça du match de mardi."

Sharapova passe de justesse

La Russe Maria Sharapova, tête de série N.2, s'est qualifiée pour les quarts de finale en battant la Suissesse Patty Schnyder (N.14) en trois sets 3-6, 6-4, 9-7.

Sharapova, qui a sauvé deux balles de matches dans la troisième manche, rencontrera sa compatriote Anna Chakvetadze (N.9).