NEW YORK, États-Unis - L'ancien numéro 1 mondial Andy Murray, qui fera aux Internationaux des États-Unis son retour en Grand Chelem pour la première fois depuis les Internationaux d'Australie 2019, a confié dimanche être revenu à son meilleur niveau et se sentir enfin débarrassé de ses blessures à répétition.

Tombé à la 134e place du classement mondial, Murray bénéficie d'une invitation des organisateurs des Internationaux d'Australie pour son retour à Flushing Meadows pour la première fois depuis 2018. 

Avant son entrée en lice mardi au premier tour des Internationaux des États-Unis contre le Japonais Yoshihito Nishioka (no 48), le Britannique a déclaré qu'il ne s'est plus senti aussi bien physiquement avant un tournoi du Grand Chelem depuis Roland Garros 2017, où il s'était incliné en demi-finale contre Stan Wawrinka.

« C'était il y a longtemps », a concédé le joueur de 33 ans.

« Je sais que j'ai joué quelques Grands Chelems depuis mais ce n'était pas vraiment moi sur le terrain », a-t-il poursuivi, ajoutant que « ce fut un long voyage pour revenir à ce niveau ».

« J'espère pouvoir participer à ce tournoi du Grand Chelem sans m'inquiéter pour la suite et de la façon dont ma hanche va se sentir », a enchaîné Andy Murray. 

Le vainqueur des Internationaux des États-Unis 2012 a subi en 2019 une deuxième opération de la hanche, avant de se blesser au bassin lors de la Coupe Davis en novembre dernier. 

Cette blessure, combinée à la pandémie de coronavirus, l'a tenu à l'écart de la compétition jusqu'au Master 1000 de Cincinnati, où il s'est incliné en huitièmes de finale mardi dernier contre Milos Raonic. 

Une ambiance « un peu triste »

En avril, il était impensable de croire que les Internationaux des États-Unis seraient présentés lors de leur plage habituelle, tôt en septembre.

La pandémie de coronavirus frappait New York de plein fouet. Un édifice du complexe de tennis avec des terrains intérieurs avait été converti en hôpital.

La société était sur pause en raison de la pandémie, tout comme le monde du sport. Wimbledon a été annulé pour une première fois en 75 ans, les Internationaux de France ont été remis et l'Association de tennis des États-Unis (USTA) a longuement songé à la possibilité de déplacer son tournoi phare.

Lundi, les Internationaux des États-Unis commenceront tel que prévu, mais sans la présence de spectateurs dans les gradins et sans un joueur qui a subi un contrôle positif à la COVID-19.

Le Français Benoît Paire, 17e tête de série, a été remplacé au tableau principal dimanche, un rappel des efforts afin d'empêcher le contexte de forcer l'annulation du tournoi du Grand Chelem.

Il y a d'autres rappels sur le site de la compétition, notamment les panneaux avec des consignes installés un peu partout.

« Gardez-nous tous en sécurité. Merci de porter un couvre-visage et de garder vos distances. »

« À moins que vous mangiez, merci de porter un couvre-visage dans l'espace de restauration. »

« Nous sommes de retour! Mais pas les accolades. Dites bonjour d'une nouvelle manière: une accolade à distance, une tape rapide des coudes. Évitez les accolades et les tapes de poing. »

« Gardez la bulle sécuritaire. Contactez-nous si vous assistez à un comportement non sécuritaire », suivi d'un numéro pour appeler.

Les étalages des boutiques sont vides. À la place d'un grand espace pour que les partisans mangent ou magasinent en parlant tennis, il y a un espace pour permettre aux joueurs de passer le temps, avec un vert de golf, des paniers de basketball et un terrain d'échecs géant.

«C'est pratique quand vous voulez vous entraîner et que vous devez être quelque part à une heure précise. Il n'y a pas de trafic pour vous ralentir, a souligné Andy Murray. Oui, c'est très tranquille. »

Murray a aussi admis que c'était une scène triste.

« Habituellement, il y a une énergie spéciale et de l'ambiance, même avant le début du tournoi, a-t-il dit. Là, il n'y a que les joueurs et leur entourage qui se promènent avec leur couvre-visage. C'est très différent et un peu triste. »

Quand le tournoi s'ébranlera lundi matin au stade Arthur-Ashe avec des sièges couverts dont certains avec des messages comme  «New York Tough » et « Black Lives Matter », la finaliste en 2016 et favorite chez les dames Karolina Pliskova affrontera Anhelina Kalinina en ouverture.

Les deux premières joueuses au classement mondial de la WTA, Ashleigh Barty et Simona Halep, ont préféré ne pas participer au tournoi en raison de la pandémie.

En tout, six des huit meilleures joueuses au classement sont absentes, incluant la Canadienne et championne en titre Bianca Andreescu.

Le tournoi féminin pourrait être imprévisible, malgré la présence de l'Américaine Serena Williams, détentrice de 23 titres du Grand Chelem en simple. Chez les hommes, le grand favori sera le Serbe Novak Djokovic.

Djokovic doit disputer son premier match lundi soir au stade Arthur-Ashe contre Damir Dzumhur. Naomi Osaka qui a déclaré forfait avant la finale du tournoi Western & Southern, samedi, en raison d'une blessure à la cuisse gauche, a ensuite rendez-vous avec sa compatriote japonaise Misaki Doi.

« J'ai toujours adoré l'énergie de New York. Je ne pense pas être le seul à croire que c'est probablement le stade le plus dynamique dans notre sport, a dit Djokovic. C'est étrange de voir des gradins vides. »

Rafael Nadal, vainqueur l'an dernier, a décidé de ne pas participer au tournoi. Roger Federer a déclaré que sa saison 2020 était terminée après avoir subi deux opérations aux genoux.

Djokovic est classé no 1 au monde et présente un dossier de 23-0 en 2020, après avoir gagné le titre au tournoi de Cincinnati, samedi.

Il a remporté cinq des sept derniers tournois majeurs, augmentant sa collection à 17 titres du Grand Chelem, trois de moins que Federer, détenteur du record, et deux de moins que Nadal.

« Vous pouvez ressentir une certaine tension autour du complexe (...) parce que tout le monde doit être prudent, a indiqué Djokovic. En même temps, il est normal de vouloir porter attention aux consignes en place. »