PARIS (AFP) - Souvent citée parmi les principales favorites du tournoi de tennis de Roland-Garros, Martina Hingis estime être encore "loin de pouvoir envisager la victoire" dans le seul tournoi du Grand Chelem qui manque à son palmarès.

"J'ai affronté une joueuse dont la terre n'est pas la surface préférée. J'ai fait mon boulot, mais je n'ai pas vraiment été testée. On ne peut guère tirer de conclusion d'un match gagné 6-2, 6-2", a déclaré la Suissesse après avoir balayé l'Américaine Lisa Raymond en 54 minutes au premier tour.

Depuis sa sortie de retraite, au mois de janvier, l'ancienne N.1 mondiale est en progrès constant. "Je pense que je battrais la Martina Hingis d'il y a cinq ans. Je suis plus réfléchie et je suis aussi une meilleure athlète", a-t-elle dit.

Sa cote a fait un bon il y a dix jours lorsqu'elle a remporté le tournoi de Rome, l'une des principales étapes de la préparation à Roland-Garros, victoire qui lui a permis de reprendre place dans le Top 15.

"Bien sûr ce succès m'a donné de l'espoir et de la confiance. Mais c'est le tournoi de cette semaine qu'il faut jouer, pas celui de la semaine dernière. Je suis encore loin de pouvoir envisager brandir le trophée", a-t-elle dit.

Victoires de prestige

Pourtant Hingis a enchaîné les bons résultats depuis son retour. Libérée des problèmes aux pieds qui l'avaient convaincue d'arrêter sa carrière, elle a atteint au moins les quarts de finale de 8 des 11 tournois qu'elle a disputés, alignant au passage les victoires contre des adversaires aussi prestigieuses que Maria Sharapova (Tokyo), Anastasia Myskina (Dubai), Francesca Schiavone et Svetlana Kuznetsova (Doha), Lindsay Davenport (Indian Wells), Elena Dementieva (Berlin), Francesca Schiavone ou encore Venus Williams (Rome).

Il lui reste à battre les toutes premières favorites, Amélie Mauresmo, qui l'a déjà dominée deux fois, Justine Henin-Hardenne ou Kim Clijsters, et surtout à prouver qu'elle peut tenir le coup physiquement pendant deux semaines sur la surface la plus exigeante de ce point de vue.

Ce n'est probablement pas un hasard si Roland-Garros est la seule épreuve du Grand Chelem que la Suissesse n'a jamais remporté. Un détail qui est d'ailleurs loin de l'obséder. "Vous savez, il y a pas mal de joueuses qui n'ont rien gagné du tout, alors...".

Si la petite heure qu'elle a passée sur le Central ne saurait suffire à jauger son niveau de jeu, elle n'a pas permis non plus de mesurer sa popularité devant un public qui l'avait sérieusement malmenée lors de sa première carrière.

Applaudie

Au cours de la finale de l'édition 1999, les spectateurs, énervés de la voir contester l'arbitrage, avaient pris fait et cause pour son adversaire Steffi Graf. Huée, elle avait même quitté momentanément le court en pleurs.

Mardi, son match avait été programmé en première position à 11h00 du matin, une heure où le public est encore très clairsemé. Hingis a été applaudie comme n'importe quelle vedette du circuit.

Qu'a-t-elle ressenti en pénétrant sur le Central, cinq ans après sa dernière apparition en 2001 ? "Tout le monde s'attend que je dise que j'ai été submergée par l'émotion. Mais en réalité j'avais surtout à me concentrer sur mon match. La confiance que j'ai engrangée ces derniers temps m'a permis de maîtriser la nervosité", a-t-elle assuré.

Martina Hingis rencontrera au deuxième tour la Tchèque Zuzana Ondraskova, 114e mondiale. Les choses sérieuses pourraient commencer en huitièmes de finale contre la Russe Elena Dementieva.