(RDS) - En août 2004, Simon Larose jetait l'hystérie au tournoi Masters du Canada à Montréal en ayant le meilleur sur le Brésilien Gustavo Kuerten, triple vainqueur de Roland-Garros alors 13e tête de série. Ce fut le plus haut fait d'arme d'une carrière de joueur qui s'est terminée moins d'un an plus tard. Voici l'essentiel des propos qu'il a tenu en entrevue avec Frédéric Plante pour le bulletin Sports 30.

Frédéric Plante : Simon, ça fait quelques jours qu'on est ici et on te voit, te baladant avec une raquette dans les mains. Pourtant, ta carrière de tennisman professionnel est terminée. Qu'est-ce que tu fais à la Coupe Rogers?

Simon Larose : Je suis en train d'entraîner les joueuses canadiennes et je coach Stéphanie Dubois depuis un an, alors j'essaie de l'aider. Je suis donc dans les parages derrière les rideaux. Je laisse aux autres le contrôle et j'essaie de les aider avec ma vision d'athlète qui a déjà vécu cette expérience. Je pense que je peux être utile de ce côté. J'ai des bonnes réponses et ils aiment bien ce que je peux leur offrir, alors il y a une bonne chimie.

FP : Autrement dit, ton travail ne se limite pas à frapper des balles avec elles, mais il y a aussi tout le côté émotif, comment gérer une telle situation. Tu n'hésites pas à leur donner des conseils?

SL : Non, c'est sûr. Sinon, je le ferais avec les meilleures et je ferais plus d'argent. Je suis vraiment ici pour les Canadiennes. Ce que je veux faire, c'est aider le tennis au Canada parce que ça m'a beaucoup apporté et c'est tellement un beau sport. Je veux aussi garder un pied dans le tennis. Peut-être pas les deux, mais au moins un.

FP : Victoire de Marie-Ève Pelletier et de Stéphanie Dubois, les Québécoises font bien présentement. Qu'est-ce que tu penses du tennis féminin au Québec?

SL : C'est extraordinaire. Je pense que nous avons des résultats qui sont très positifs. Surtout pour les jeunes qui s'en viennent. Maintenant, il faut améliorer les hommes. Il est temps que l'on emmène quelques hommes dans le top 100 et on va travailler fort pour cela. Il y a des gros changements chez Tennis Canada et on s'en va dans la bonne direction.

FP : De voir les filles avec ces succès sur un terrain sur lequel tu nous as fait vivre de belles choses : victoire contre Kuerten et duel contre André Agassi... Émotionnellement, ça doit venir te chercher, tu dois ressentir des choses à les voir aller.

SL : Je ressens quelque chose pour elles. De mon côté, c'est fini et je ne suis pas quelqu'un qui regarde dans le passé. Je ne pense pas que je devrais être là. Mais je sais comment elles se sentent. Je peux comprendre et je peux aider à cause de ça.