Andy Roddick est tombé sous les plombs du géant John Isner et est devenu la première grosse tête de série à subir l'élimination aux Internationaux des États-Unis, samedi soir.

La cinquième tête de série de la dernière étape du Grand Chelem de la saison a dû s'avouer vaincue devant son grand compatriote, qui a arraché une victoire de 7-6, 6-3, 3-6, 5-7, 7-6 après une bataille de 3h51 sous les réflecteurs du Court Arthur Ashe.

Roddick est ainsi devenu la première tête de série du top 16 à être éliminée du tournoi.

"Je me sentais bien sur le terrain, je savais qu'il fallait que je joue le match de ma vie pour gagner face à Andy", a déclaré Isner.

"Mon jeu a beaucoup progressé depuis quelques mois, a-t-il ajouté. Mon année 2008 a été une grande déception pour moi, je suis tombé au niveau des 150 mondiaux. J'ai beaucoup travaillé physiquement au printemps pour revenir dans le top 50. Ma mère m'a dit de me secouer les puces."

"Je crois que le résumé du match c'est qu'il a très bien joué dans les bris d'égalité parce que je ne crois pas lui avoir donner un point dans ces moments-là, a déclaré Roddick. En entrant dans le dernier bris d'égalité, je pensais pourtant que j'allais gagner mais il a très bien géré les choses."

En quarts de finale, Isner, qui a atteint la ronde des 16 pour la première fois de sa carrière, se frottera à la dixième tête de série, l'Espagnol Fernando Verdasco.

En fin de soirée, James Blake (21) a perdu en trois manches contre Tommy Robredo (14), 7-6, 6-4, 6-4.

Federer et Djokovic travaillent fort

Roger Federer et Novak Djokovic avaient quant à eux poursuivi leur route en après-midi.

Après avoir laissé filer la première manche, le numéro un mondial Federer a mis la main sur les trois suivantes pour remporter un 14e duel consécutif face à Lleyton Hewitt, disposant de l'Australien par le pointage de 4-6, 6-3, 7-5 et 6-4.

La performance de Federer ne fut pas parfaite. Le monarque suisse a commis pas moins de 23 fautes directes au premier set seulement, qu'il menait 4-2 et 40-0 au service avant d'échapper cinq points consécutifs et quatre jeux d'affilée pour se retrouver en retard dans ce match.

"Je devais juste croire que je pouvais toujours ramener ce match dans la bonne direction, a déclaré Federer. Avec la séquence que je connais face à lui, je savais que si je pouvais revenir dans le match, je pourrais reprndre le dessus, je l'ai fait si souvent contre lui."

Même lorsqu'il semblait voguer vers une victoire assurée à 5-2 et au service dans le dernier set, il a été brisé par Hewitt. Ça n'a fait que prolonger le match de quelques minutes, mais renforcé l'impression que Federer n'était pas au sommet de son art dans cette rencontre.

"Vous savez à quel point il peut être bon quand il est à son mieux, alors vous tentez de prendre avantage de ces petites opportunités quand elles se présentent, a dit Hewitt. Vous n'en obtiendrez pas beaucoup, c'est sûr."

Hewitt est l'un des rares tennismen qui sait comment connaître du succès de façon régulière face au Suisse, qu'il a battu huit fois au cours de leurs dix premiers affrontements. C'était toutefois il y a plusieurs années, avant que Federer ne commence à gagner des tournois du Grand Chelem avec régularité et avant que Hewitt ne connaisse sa part d'ennuis. Des ennuis qui l'ont chassé du top 100 avant sa récente poussée au classement.

Federer tente d'ailleurs de devenir le premier tennisman à remporter six titres d'affilée à New York depuis Bill Tilden dans les années 1920. Son prochain adversaire sera le vainqueur du duel opposant l'Américain James Blake à l'Espagnol Tommy Robredo, disputé plus tard samedi.

Le jeu de Djokovic trahit son classement

Djokovic, Le vainqueur des Internationaux d'Australie en 2008, a dû passer 3h30 min sur le court pour s'imposer devant l'inconnu Américain Jesse Witten, 276e joueur mondial issu des qualifications. Il affrontera le Tchèque Radek Stepanek, 15e favori, pour une place en quart de finale.

Le Serbe a bien résumé la rencontre. "Vu la physionomie du match, je ne sais pas qui était le numéro quatre mondial sur le court aujourd'hui. Je félicite Jesse, j'ai eu un peu de réussite de mon côté et je crois qu'il mérite un bout de la victoire."

Le Floridien, qui jouait le plus grand match de sa carrière, s'est accroché jusqu'au bout mais n'a pas eu la même réussite dans les moments les plus cruciaux de la rencontre que dans les autres points.

Après le gain du premier set au bris d'égalité, il a notamment perdu trois jeux de service sur une double faute, offrant notamment la deuxième manche à Djokovic sur une telle erreur. Au total, le vaillant Américain a commis 11 doubles fautes, auxquelles s'ajoutent 51 autres fautes directes dans l'échange.

"Le plus dur pour moi aujourd'hui ?, a dit Witten. Je crois que ça a été de jouer le quatrième joueur mondial... Merci au public, je crois que j'avais des fans !"

La plupart de ses imprécisions sont venues d'un esprit d'entreprise évident (52 coups gagnants), qui a posé un sacré problème à Djokovic. Après un deuxième set décousu (six bris en neuf jeux...), le Serbe a mis du temps à trouver la clé, ne parvenant pas à profiter de la faiblesse de Witten sur sa mise en jeu (seulement 36% de premier service dans le troisième set).

Le Djoker s'est fait grand peur à 5-5 dans le troisième set en perdant son service mais a pu effacer ce bris au jeu suivant pour s'imposer au bris d'égalité avec plus de réalisme que son adversaire. Dans la dernière manche, il lui a suffi de capitaliser sur les erreurs de Witten pour faire le bris à 4-4 et s'imposer.