L'ATP pressée dans ses réformes
Tennis lundi, 6 nov. 2006. 13:00 mercredi, 11 déc. 2024. 21:05
PARIS (AFP) - Le fiasco du tournoi de tennis de Paris-Bercy a une nouvelle fois souligné la nécessité de réformes, qui figurent au programme du nouveau président de l'ATP mais ne devraient pas intervenir avant 2009.
Dévalorisé par les forfaits de cinq des six meilleurs joueurs mondiaux (Federer, Nadal, Ljubicic, Nalbandian et Roddick), le tournoi a été sanctionné par le public.
Au cours de la semaine, 70.427 personnes sont venues, soit une baisse de plus de 18.500 spectateurs par rapport à 2005. La plus mauvaise fréquentation du tournoi depuis sa création.
Les raisons ? Avant tout un calendrier surchargé, mal équilibré, une trop grande flexibilité accordée aux joueurs dans le choix de leurs tournois, sans obligation +ferme+ de participations aux grands événements. Et, ajouté à cela, une faiblesse du produit marketing "tennis".
"Le problème vient de la structure, de la longueur et de la position des tournois, a expliqué Etienne de Villiers, président de l'ATP depuis un an.
L'ATP envisagerait de supprimer l'enchaînement des grands tournois (trois Masters Series sont disputés avant Roland-Garros), de ne plus jouer de finales en cinq sets, sauf en Grands Chelems, d'accorder 20 à 30 % de dotation supplémentaire, de revaloriser les grands tournois en modifiant le barème d'attribution des points, d'accorder des bonus en fin d'année aux joueurs figurant dans le Top 12 et disputant l'ensemble des tournois, voire d'imposer des suspensions.
Marketing
Patrice Dominguez, DTN de la Fédération française et représentant des 32 tournois européens auprès de l'ATP (sur un total de 64), a fait des propositions qui sont actuellement en négociations.
"Il faut un changement fondamental de notre mode de persuasion et d'éducation des joueurs. La base de la vitalité d'un sport, c'est la présence des meilleurs athlètes aux meilleurs endroits aux mêmes moments", a argumenté Dominguez citant pour référence l'athlétisme et son circuit de la Golden League ou encore la Formule 1.
Un consensus semble enfin se dessiner. Tous les protagonistes -joueurs, entraîneurs, organisateurs, public, médias, sponsors- souhaitent une évolution du tennis.
A commencer par le dirigeant de l'ATP, qui entend apporter des améliorations sur le circuit dès l'année prochaine. Au menu, des tournois qui débutent le dimanche et qui commencent par des poules qualificatives et non plus par des éliminations directes dès le premier tour.
En assurant la présence des stars du circuit sur au moins deux matches dès le premier tour, l'objectif est d'attirer plus de médias et de spectateurs dès le début du tournoi. En résumé, optimiser le produit marketing.
"Ce que nous n'avons jamais fait en tennis, c'est donner aux fans ce qu'ils veulent vraiment: voir plus de tennis à la télévision et voir leur stars jouer. On vit ou on meurt en fonction de ce que fait le consommateur", a argumenté de Villiers.
Spectacle
Fort de ses quinze années d'expérience chez Walt Disney Company, de Villiers veut recréer une dimension spectacle vitale au fonctionnement du tennis. Mais modifier le jeu -ce qui n'a pas été fait depuis l'instauration du tie-break en 1970- n'est pas aisé.
"Je n'ai jamais été contre le changement mais là, ça me gêne un peu, a opposé l'ancien entraîneur de Yannick Noah, Patrice Hagelauer. Ca touche à l'essence même du tennis, avec son lot de surprises du premier tour. Y aura-t-il un intérêt plus grand avec les poules que de créer des surprises ?"
"C'est un changement dans les mentalités du tennis, mais il faut travailler sur les formats de jeu", a plaidé pour sa part Dominguez, qui a porté pendant trois ans le projet de réforme du double désormais plébiscité. "On a sauvé le double en le faisant évoluer."
"Je suis entièrement pour. Ca favorise le spectacle, les joueurs et le tournoi, a assuré le N.2 mondial espagnol Rafael Nadal alors que, plus traditionnel, le N.1 mondial, Roger Federer, préfère le système en cours. "C'est tellement unique au tennis."
Dévalorisé par les forfaits de cinq des six meilleurs joueurs mondiaux (Federer, Nadal, Ljubicic, Nalbandian et Roddick), le tournoi a été sanctionné par le public.
Au cours de la semaine, 70.427 personnes sont venues, soit une baisse de plus de 18.500 spectateurs par rapport à 2005. La plus mauvaise fréquentation du tournoi depuis sa création.
Les raisons ? Avant tout un calendrier surchargé, mal équilibré, une trop grande flexibilité accordée aux joueurs dans le choix de leurs tournois, sans obligation +ferme+ de participations aux grands événements. Et, ajouté à cela, une faiblesse du produit marketing "tennis".
"Le problème vient de la structure, de la longueur et de la position des tournois, a expliqué Etienne de Villiers, président de l'ATP depuis un an.
L'ATP envisagerait de supprimer l'enchaînement des grands tournois (trois Masters Series sont disputés avant Roland-Garros), de ne plus jouer de finales en cinq sets, sauf en Grands Chelems, d'accorder 20 à 30 % de dotation supplémentaire, de revaloriser les grands tournois en modifiant le barème d'attribution des points, d'accorder des bonus en fin d'année aux joueurs figurant dans le Top 12 et disputant l'ensemble des tournois, voire d'imposer des suspensions.
Marketing
Patrice Dominguez, DTN de la Fédération française et représentant des 32 tournois européens auprès de l'ATP (sur un total de 64), a fait des propositions qui sont actuellement en négociations.
"Il faut un changement fondamental de notre mode de persuasion et d'éducation des joueurs. La base de la vitalité d'un sport, c'est la présence des meilleurs athlètes aux meilleurs endroits aux mêmes moments", a argumenté Dominguez citant pour référence l'athlétisme et son circuit de la Golden League ou encore la Formule 1.
Un consensus semble enfin se dessiner. Tous les protagonistes -joueurs, entraîneurs, organisateurs, public, médias, sponsors- souhaitent une évolution du tennis.
A commencer par le dirigeant de l'ATP, qui entend apporter des améliorations sur le circuit dès l'année prochaine. Au menu, des tournois qui débutent le dimanche et qui commencent par des poules qualificatives et non plus par des éliminations directes dès le premier tour.
En assurant la présence des stars du circuit sur au moins deux matches dès le premier tour, l'objectif est d'attirer plus de médias et de spectateurs dès le début du tournoi. En résumé, optimiser le produit marketing.
"Ce que nous n'avons jamais fait en tennis, c'est donner aux fans ce qu'ils veulent vraiment: voir plus de tennis à la télévision et voir leur stars jouer. On vit ou on meurt en fonction de ce que fait le consommateur", a argumenté de Villiers.
Spectacle
Fort de ses quinze années d'expérience chez Walt Disney Company, de Villiers veut recréer une dimension spectacle vitale au fonctionnement du tennis. Mais modifier le jeu -ce qui n'a pas été fait depuis l'instauration du tie-break en 1970- n'est pas aisé.
"Je n'ai jamais été contre le changement mais là, ça me gêne un peu, a opposé l'ancien entraîneur de Yannick Noah, Patrice Hagelauer. Ca touche à l'essence même du tennis, avec son lot de surprises du premier tour. Y aura-t-il un intérêt plus grand avec les poules que de créer des surprises ?"
"C'est un changement dans les mentalités du tennis, mais il faut travailler sur les formats de jeu", a plaidé pour sa part Dominguez, qui a porté pendant trois ans le projet de réforme du double désormais plébiscité. "On a sauvé le double en le faisant évoluer."
"Je suis entièrement pour. Ca favorise le spectacle, les joueurs et le tournoi, a assuré le N.2 mondial espagnol Rafael Nadal alors que, plus traditionnel, le N.1 mondial, Roger Federer, préfère le système en cours. "C'est tellement unique au tennis."