MELBOURNE (AFP) - Andy Roddick, transformé depuis qu'il est entraîné par Jimmy Connors, croit fermement en ses chances de battre Roger Federer jeudi en demi-finales des Internationaux d'Australie.

Alors que le Suisse a été un peu moins brillant que d'habitude contre Tommy Robredo mardi (6-3, 7-6, 7-5 tout de même), Roddick, expéditif devant son ami Mardy Fish (trois fois 6-2), compte sur sa forme du moment pour redresser un bilan catastrophique face au N.1 mondial.

Sur leurs treize rencontres, l'Américain en a perdu douze et connaît ces chiffres par coeur parce qu'on lui en parle à chaque fois.

"J'ai hâte d'y être pour voir ce que ça va donner", souligne-t-il néanmoins, impatient de mesurer ses récents progrès face au meilleur joueur du monde.

"J'ai l'impression que le fossé entre nous s'est un peu rétréci ces derniers mois", croit savoir le Texan de 24 ans.
S
i Roddick paraît aussi confiant, c'est pour deux raisons: son retour au premier plan d'abord, la physionomie de ses deux dernières confrontations avec le maître ensuite.

Au Masters en novembre, il a eu trois balles de match. Et, il y a dix jours, il l'a battu, au tournoi de Kooyong. Ce n'était certes qu'une exhibition, non-comptabilisée dans les bilans de l'ATP, mais un match quand-même et, comme l'a rappelé Mardy Fish mardi, "exhibition ou pas, Federer n'aime pas perdre, et il a perdu".

"Il faut faire quelque chose"

Mais si Roddick y croit, c'est surtout parce qu'il a retrouvé un niveau proche de celui qui lui a permis de remporter les Internationaux des États-Unis en 2003, son seul Grand Chelem à ce jour.

Après sa défaite contre Federer en finale de Wimbledon 2005, l'ancien N.1 mondial a connu une lente descente aux enfers, pour toucher le fond un an plus tard, toujours à Wimbledon, où il a disparu dès le troisième tour.

"Il faut faire quelque chose", décrétait alors le Texan, retombé au 12e rang mondial. Ce "quelque chose" allait être Jimmy Connors, une légende du tennis.

Quelques jours après lui avoir parlé pour la première fois, Roddick a disputé la finale d'Indianapolis, avant d'enchaîner sur un titre à Cincinnati et une finale aux Internationaux des États-Unis. Pas mal pour quelqu'un qui n'avait plus rien gagné depuis octobre 2005.

"On s'était fixé les Internationaux d'Australie comme objectif. Jamais je n'aurais pensé que cela irait aussi vite", déclarait alors Roddick.

S'il est aujourd'hui "fatigué" de parler de "l'effet Connors", son copain Mardy Fish y voit la raison évidente de son retour au premier plan.

Federer moins serein

"Jamais il n'avait joué aussi bien joué contre moi. Il a beaucoup amélioré son revers, il est en pleine confiance, on sent qu'Andy est en mission. S'il continue à servir comme ça, il peut battre Federer."

Celui-ci, même s'il a battu un énième record (11 demi-finales de Grand Chelem consécutives, mieux que Lendl), est apparu moins serein que lors des tours précédant. Etait-ce la présence dans les gradins de ses parents, tout juste débarqués de Suisse ? Non, a répondu le tenant du titre qui a désigné le vent comme principal responsable du grand nombre de breaks (10 dont 4 par Robredo) qui ont émaillé ce match.

"Contre Andy, j'ai intérêt à jouer mon meilleur tennis", a toutefois ajouté le Suisse. C'est génial de le voir revenir si fort".

On peut dire la même chose de Serena Williams, qui retrouve la lumière après avoir disparu de la circulation depuis sa victoire à Melbourne il y a deux ans.

Sans jouer un grand tennis mardi, elle a montré des nerfs solides pour battre l'accrocheuse Shahar Peer, 8-6 dans le troisième set. Elle retrouve jeudi Nicole Vaidisova, qui a mis fin à la belle aventure de Lucie Safarova, bourreau d'Amélie Mauresmo au tour précédant.