Saviez-vous que la victoire est une « condition » qui s‘attrape? Ahhhh oui! Milos et ses sujets se qualifient pour le groupe mondial de la Coupe Davis après 3 ans de durs labeurs et les voilà maintenant en demi-finale contre la Serbie! Parmi les 4 nations du monde encore en lice. Top-4 mondial!!! Réalisez-vous jusqu‘à quel point c‘est génial??? Du côté de nos Canadiennes, on leur souhaitait donc de surfer une aussi belle vague, soit comme celles que l‘on retrouve au Maverick‘s dans le Nord de la Californie. Hot Stuff Baby!!

Le fonctionnement de la Fed Cup diffère un peu de la Coupe Davis mais cela se ressemble quand même beaucoup puisque pour accéder aux plus hauts échelons, il faut cravacher vachement longtemps pour se sortir des horribles et difficiles rencontres de zone en Amérique du Sud. La principale différence c‘est que le Groupe mondial chez les hommes comporte 16 nations tandis que chez les dames il y a 8 pays dans le Groupe mondial 1 et 8 pays dans le Groupe mondial 2.



En 2011 après une défaite devant la Serbie dans le GM2, nos Canadiennes n‘ont pas été en mesure de sauver leur place dans le match de barrage en perdant devant la Slovénie. Donc en février de cette année, il fallait se rendre à Medellin en Colombie (sympathique endroit…) pour y disputer un tournoi à la ronde impliquant 8 nations dans cette bataille de la zone des Amériques. Et là, il fallait gagner sans Aleksandra Wozniak blessée à l‘épaule et sans Rebecca Marino, jeune retraitée du circuit. Nos filles ont coup sur coup triomphé sur le Pérou, le Brésil, le Vénézuela et la Colombie. Par la peau des dents contre les Brésiliennes grâce à la belle performance d‘Eugenie Bouchard en simple et du double de Sharon Fichman et Gabriela Dabrowski.



Prochaine étape, ce week-end à Kiev en Ukraine pour un match de barrage pour avoir accès au Groupe mondial 2 contre une formation supérieure à la nôtre sur papier. D‘entrée de jeu samedi, Eugenie Bouchard était en train de battre Elina Svitolina, 90e mondiale après un premier set arraché au bris d‘égalité lorsqu‘en début de 2e manche, elle se tord vilainement la cheville droite. Eugenie continue de jouer mais elle n‘est plus la même. Coup de malchance, le Canada perd le premier point. La surprise du week-end survient quelques instant plus tard alors que Sharon Fichman remporte un GROS match face à la 71e mondiale Lesta Tsurenko. Les 2 formations sont nez à nez après le premier jour, inespéré pour le Canada compte tenu des circonstances.



Fallait voir maintenant si Bouchard pouvait jouer aujourd‘hui car elle souffrait toujours d‘une grosse enflure à la cheville, d‘ailleurs son pied a même changé de couleur… Après l‘entraînement du matin, le capitaine Sylvain Bruneau décide quand même de faire confiance à sa jeune championne de Wimbledon qui désirait se donner pleinement malgré les risques… Non seulement Eugenie a battu la 71e mondiale, mais jumelée à Fichman, les Canadiennes ont muselé les Ukrainiennes pour le point de la victoire! Après avoir réalisé jusqu‘à quel point notre « Westmount girl » avait été brillante lors des points importants dans le simple, Sylvain a pris un risque et a décidé que le temps était venu de surfer la parfaite vague. De ses dires :« Eugenie est une fille d‘équipe, et de par son attitude de gagnante elle a soulevé tout le monde vers le haut en ce jour. À partir du moment que la décision était prise et qu‘elle jouait en simple ce dimanche, on s‘est fait une promesse de ne jamais utiliser “l‘excuse de la cheville” si les choses n‘allaient pas bien. Genie et Sharon n‘avaient jamais joué en double ensemble. Malgré tout, elles se sont adaptées l‘une à l‘autre dans des conditions non-favorables. Je suis tellement content du comportement impeccable de mes filles, oui franchement je suis très heureux. »



Vous savez, j‘ai beaucoup de respect pour Sylvain Bruneau qui s‘est donné corps et âme pour le bien de « ses joueuses » au cours des 10 dernières années. Sans se plaindre, en essayant de régler toutes les chicanes à l‘interne, au meilleur de ses capacités en utilisant un mélange de sagesse et d‘honnêteté. Pendant longtemps il a voyagé au delà de trente semaines par année, loin de sa femme et de ses jeunes enfants. Il est d‘une patience angélique et là c‘est évident qu‘il savoure un des plus beaux moments de sa vie de coach. Non seulement ému mais surtout heureux que chaque fille ait eu son mot à dire dans la victoire et qu‘elles soient en mesure de partager ce moment l‘une avec l‘autre. Bravo aux 2 gars de chez nous, Bruneau et Martin Laurendeau. Les bonnes nouvelles ne font que commencer puisque je vois plein de belles vagues se profiler à l‘horizon. Certes elles seront grandes, hautes et parfois violentes mais quel privilège de goûter à cette forte pression, seulement réservée aux privilégiés…



Il va y avoir du monde dans le petit village de Half Moon Bay. Coeurs sensibles s‘abstenir, les vagues du Maverick‘s sont les plus difficiles au monde à gérer. Je me garde une place de choix pour ce spectacle qui nous réservera, j‘en suis certaine, des moments imprévisibles en raisons des forts courants…

hp