PARIS - L'Espagnol Rafael Nadal s'est qualifié pour sa huitième finale à Roland-Garros en neuf participations après un bras de fer épique remporté vendredi face au Serbe Novak Djokovic, no 1 mondial, en cinq sets 6-4, 3-6, 6-1, 6-7 (3), 9-7.

Nadal, tête de série no 3, déjà sacré sept fois à Paris, un record, essaiera dimanche de devenir le premier joueur de l'histoire à remporter huit fois le même tournoi du Grand Chelem.

Il affrontera son compatriote David Ferrer (no 4), qui a vaincu le Français Jo-Wilfried Tsonga (no 6) 6-1, 7-6 (3), 6-2 dans l'autre demi-finale.

Le Majorquin n'a toujours connu qu'une défaite (pour 58 victoires) à Roland-Garros, infligée en 2009 en huitièmes de finale par le Suédois Robin Söderling, alors qu'il souffrait d'un genou.

Mais dans cette revanche de la finale de l'an passé, Djokovic, magnifique de volonté, a été tout près de rééditer ce qu'il avait réussi à la mi-avril à Monte-Carlo, en privant Nadal d'un neuvième titre dans la Principauté.

Sous un soleil de plomb seyant parfaitement à son jeu, Nadal a attaqué pied au plancher en assénant son grand coup droit, dont le lift fait rebondir la balle bien au-dessus de l'épaule de son adversaire.

Incapable de trouver la parade au premier set, Djokovic a réagi au deuxième en mettant encore plus d'intensité dans ses coups. Il est revenu d'un bris de retard à 2-3 pour aligner quatre jeux de suite, le match atteignant déjà des sommets.

Mais le no 1 mondial a payé très cher ses efforts en s'écroulant complètement dans le troisième set. Nadal n'a pas ralenti le rythme dans le quatrième, brisant dans le septième jeu.

Djokovic a répliqué immédiatement, mais contraint à prendre des risques énormes à chaque frappe, il a cédé à nouveau pour être mené 5-6. Trouvant des ressources insoupçonnées, il est parvenu à arracher le bris d'égalité, puis à pousser son adversaire vers un cinquième set.

Sur sa lancée, le Serbe a brisé le premier pour mener 2-0. Les deux joueurs se sont alors rendu coup pour coup avec une intensité maximale. Nadal a égalisé à 4-4 après un jeu dramatique où Djokovic a offert une balle de bris à l'Espagnol en touchant le filet avec le corps.

Contraint à servir en second, « Djoko » a fini par buter sur la défense exceptionnelle de Nadal avec un dernier jeu complètement raté.

Une première chance pour Ferrer

C'est la première fois, à sa 42e tentative, que Ferrer atteint une finale du Grand Chelem. Aucun joueur n'avait dû attendre aussi longtemps.

Le joueur de Valence n'a toujours pas perdu le moindre set dans le tournoi. Ce sera la quatrième finale 100% espagnole de l'histoire à Paris après celles opposant Sergi Bruguera à Alberto Berasategui en 1994, Carlos Moya à Alex Corretja en 1998 et Albert Costa à Juan Carlos Ferrero en 2002.

La réalité frappe Tsonga
La réalité frappe Tsonga

Tsonga est, lui, le cinquième Français de suite à s'arrêter à ce stade de la compétition à Roland-Garros où Henri Leconte reste le dernier à avoir disputé la finale, en 1988, et Yannick Noah le dernier à avoir gagné, en 1983.

Le no 1 français est complètement passé à côté de sa première demi-finale parisienne qu'il a traversée comme une ombre sur un Central pétrifié.

Tsonga pourra regretter longtemps d'avoir laissé échapper une occasion en or de se qualifier pour sa deuxième finale du Grand Chelem. Nerveux, rapidement agacé, il n'est jamais arrivé à se libérer sur un Central crispé et encore sous le choc du match monumental auquel il avait assisté.

Catastrophique au premier set, Tsonga a réussi, presque par miracle, à se procurer une balle de deuxième manche face à un Ferrer tout sauf serein.

Pour le reste, il a commis trop de fautes directes et perdu une partie qui semblait à sa portée face au no 5 mondial.

Sans même jouer son meilleur tennis, Ferrer en a profité pour s'imposer au terme d'un match n'arrivant pas à la cheville du Djokovic-Nadal.