Après avoir atteint le carré d’as des trois premiers tournois du Grand Chelem de la saison, Eugenie Bouchard est arrivée aux Internationaux des États-Unis en transportant des attentes auxquelles il pourrait lui être bien difficile de faire honneur.

En progression fulgurante depuis sa participation à la demi-finale des Internationaux d’Australie en janvier, la Québécoise de 20 ans traverse un creux de vague dont elle peine à émerger depuis sa défaite en finale à Wimbledon. Bouchard est la septième tête de série de la quinzaine qu’elle amorcera mardi, sur les ondes de RDS, contre la Bélarussienne Olga Govortsova, mais ses trois défaites à ses quatre derniers matchs ont fait naître un doute quant à ses chances de réussir son coup à Flushing Meadows.

Les membres de son entourage, toutefois, voient la lumière au bout du tunnel.

« C’est bien évident qu’on aurait aimé avoir un peu plus de temps en situation de matchs. Par contre, elle avait perdu au premier tour dans le tournoi qui précédait Wimbledon. Ça avait été la même chose à Melbourne. Alors ce n’est pas comme si elle avait l’habitude de tout casser avant d’arriver dans un tournoi majeur », préfère souligner son entraîneur Nick Saviano.

« Elle est arrivée à New York jeudi, alors elle a eu amplement de tempos pour se préparer à cette surface qui est relativement rapide, ajoute l’entraîneur de l’équipe nationale canadienne, Sylvain Bruneau. Elle travaille bien à l’entraînement, elle a eu de bonnes séances et a joué beaucoup de points. À chaque jour, son niveau progresse. Le premier tour va être important pour trouver ses repères. Ça pourrait influencer le reste de la compétition. »

Bouchard a éprouvé des problèmes de santé au cours du dernier mois. À son retour de Wimbledon, des blessures aux genoux l’ont forcé à prendre plus de repos que prévu en déclarant forfait pour le tournoi de Washington, où elle devait être la première tête de série. Puis après sa récente défaite au tournoi de New Haven, elle a admis s’être blessée à une cuisse lors d’un entraînement.

Eugenie Bouchard« Ce sont des blessures mineures, mais qui ont suffi à l’empêcher de s’entraîner et de jouer comme elle le fait habituellement, note Saviano. À son dernier tournoi, elle a mérité une victoire et a pu retirer beaucoup de positif de sa défaite contre Samantha Stosur, qui lui a donné un bon match rapide. En ce moment, pour la première fois depuis longtemps, on peut dire qu’elle est à 100% physiquement. »

« Sur le plan médical, nous avons deux personnes qui la suivent et de jour en jour, elle progresse. Ses blessures ne sont pas un facteur en ce moment. Elle peut s’entraîner pleinement et je crois qu’elle sera à pleine capacité pour ses matchs », assure Bruneau.

Un bon test

Bouchard, qui se retrouve dans la même partie de tableau que la favorite Serena Williams, amorcera sa route mardi contre la 117e joueuse mondiale. Govortsova, 26 ans, montre une fiche de 1-3 cette année lors des tournois du Grand Chelem.

« Il faut être prudent. Après tout, Eugenie a perdu contre une joueuse avec un classement similaire (Shelby Rogers) à Montréal », fait remarquer Bruneau.  

« On ne doit jamais prendre les choses pour acquises. C’est le dernier Grand Chelem de la saison, les joueuses arrivent affamées et prêtes. Govortsova n’aura aucune pression, elle va jouer du tennis libéré, elle va se lâcher. C’est une fille qui a un bon coup droit. Pour Eugenie, ça va être un bon test pour prendre le fil et bien amorcer le tournoi. »

L’an dernier, à sa première présence aux Internationaux des États-Unis, Bouchard avait battu Karolina Pliskova, alors classée 72e au monde, avant de s’incliner devant la neuvième tête de série Angelique Kerber au deuxième tour.

« C’est bien certain que les attentes envers elle sont plus élevées que lorsqu’on s’est rendu en Australie, où bien peu de gens la remarquaient. Mais elle a mérité toute cette attention », lance Saviano.

« Elle s’est améliorée sur tous les plans, note Bruneau. Son jeu a progressé en vitesse, en puissance. Sur le plan physique aussi, elle est plus forte et explosive. Et évidemment, elle a pris beaucoup d’expérience. »

*Grâce à la collaboration d’Anouk Grignon-L’Anglais.

« Sa blessure ne sera pas un facteur »
« Elle se sent au sommet de sa forme »
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