Vous vous souvenez sûrement comme moi du « Big Four » qui faisait la loi quasiment partout sur le circuit, autant en Grand Chelem qu'en tournoi de la série 1000. Novak Djokovic, Roger Federer, Rafael Nadal et Andy Murray planaient au-dessus des nuages, une large marge physique et mentale devant le reste. Puis en début d'année 2014, Stan Wawrinka livre un an plus tard une bataille de titans devant le maître des lieux Novak Djokovic avec la différence qu'il le bat cette fois-ci après être venu si proche l'année d'avant. Certes Rafael Nadal était très diminué en raison d'une blessure au dos pour bien se battre en finale mais cela n'enlève rien au grandissime parcours de Stan qui est devenu « the man » en remportant un premier titre majeur et surtout en bousculant l'ordre établi par les cadors.

Simona Halep et Eugenie BouchardOn connaît la suite des choses. Nadal et ses capacités à durer sur terre battue lui ont permis d'aller chercher un 9e titre à Roland Garros, Novak Djokovic bat Roger Federer en cinq sets à Wimbledon tandis qu'aux Internationaux des États-Unis, un autre joueur nous surprend et nous épate en se transcendant pendant deux semaines : Marin Cilic sert comme un dieu, bouge comme une gazelle et survole toute compétition pour aller chercher le titre. Donc pour une première fois depuis 2004, deux « intrus » à l'extérieur du « Big Four » gagnent en Grand Chelem. J'en rajoute, depuis le US Open 2009 alors que Juan Martin Del Potro avait gagné le titre, tous les autres avaient été remportés par notre quatuor de rêve.

La bonne nouvelle, c'est que cela est bon pour le sport! Soudainement Jo-Wilfried Tsonga fait savoir par le biais de la presse que lui aussi mérite de gagner un majeur. Si Wawrinka et Cilic l'ont fait, bien d'autres y croient aussi. Kei Nishikori avec une prestation hors de l'ordinaire à New York se débarasse petit à petit de l'étiquette « grand talent au corps fragile ». Milos Raonic, avec un travail intense à la saison morte, est de plus en plus régulier dans toutes les phases de jeu sans oublier Grigor Dimitrov qui prend du coffre et de l'expérience contre les meilleurs.

Bien sûr il faut rester en santé. Tsonga et Cilic sont blessés au bras et rateront les Internationaux d'Australie. Nadal a souffert quasiment toute l'année dernière au dos, au genou, au poignet droit en plus de passer sous le bistouri pour l'ablation de l'appendice. Je le sens loin de son vrai niveau présentement. Andy Murray, quant à lui, est-il finalement rétabli de cette difficile opération au dos? Federer et Djokovic semblent imperturbables mais à part ces deux-là, il y a de la place plus que jamais au sommet.

De plus, il y a une autre génération qui pousse rapidement. L'Autrichien Dominic Thiem a déjà fait tourner bien des têtes après une première année sur le circuit. Que dire aussi de Nick Kyrgios qui a le culot de sortir Nadal à Wimbledon à 19 ans seulement! Son compatriote australien Thanasi Kokkinakis, l'Allemand Alexander Zverev, Borna Coric déjà membre du top-100 et Jiri Vesely seront à surveiller en cette année 2015. Jeunes, insouciants, confiants et puissants, voilà comment on peut les qualifier en début de carrière.

Chez les dames, Serena prend de l'âge mais tient à devancer Chris Evert et Martina Navratilova qui comptent, comme elle, 18 titres majeurs. Parviendra-t-elle à retrouver une forme de constance cette année? Maria Sharapova est une valeur sûre et fera tout en son possible pour garder le haut du pavé. Elle peut d'ailleurs reprendre la première place mondiale si elle gagne le titre.

À surveiller, il y a bien sûr notre Eugenie nationale et Simona Halep. Ces deux jeunes dames sont allées chercher beaucoup d'expérience en grands matchs en peu de temps. Parions qu'elles auront les dents longues.

Si on pousse notre réflexion un peu plus loin, suivons aussi cette saison Madison Keys qui travaille dorénavant avec Lindsay Davenport, ainsi que Bojana Jovanoski, puissante et travaillante, Garbine Muguruza qui a sorti Serena de Roland Garros et une autre qui se développe bien Zarina Diyas.

Ah! Que l'année commence pour de bon pour qu'on vérifie tout cela!