PARIS (AFP) - Maria Sharapova a conscience qu'il lui faut encore apprendre la patience pour apprivoiser définitivement le tennis sur terre battue et s'imposer un jour à Roland-Garros.

La jolie Russe, aux mensurations de Top Model, a beau avoir survolé le début de saison sur dur et flirté avec la place de numéro 1 mondiale, elle ne figure toujours pas parmi les favorites à Paris.

Qualifiée samedi pour les 8e de finale sans avoir rencontré d'adversaire vraiment dangereuse, elle est toujours en période d'apprentissage sur terre battue.

"Je joue déjà mieux ici que l'année dernière (quarts de finale), mais je pense toujours manquer de patience, reconnaît la Russe de tout juste 18 ans. Sur terre battue, la balle avance moins vite et revient plus souvent. Des fois, je ferais mieux de juste la remettre au lieu de frapper fort à plat. Il faut que j'arrête de chercher systématiquement le point gagnant."

Les grands coups que Sharapova distribue en coup droit s'expriment à merveille sur surfaces rapides, mais manquent d'effet sur terre battue, un terrain qui requiert une variété de frappes et une culture tactique qui lui font encore défaut.

"J'aime pourtant jouer dessus, avance-t-elle. J'y apprends beaucoup de choses, car c'est la surface qui met le plus en évidence mes lacunes. J'analyse mes matches à la vidéo pour voir les aspects de mon jeu que je dois travailler."

"Ma vie a changé"

Un exercice qui, selon elle, lui est bénéfique pour son tennis en général et pas seulement sur terre battue: "L'année dernière par exemple, j'avais l'impression de bien jouer et puis, en quarts de finale, avec des conditions très lourdes, j'ai rapidement vu mes limites. Je les ai décortiquées, essayé de les reculer (ses limites, ndlr) et cela m'a servi pour la suite de la saison, notamment pour Wimbledon", que la Russe a gagné à la surprise générale.

Sa volonté d'apprendre et de progresser, comme son incroyable combativité sur le court, tranche avec l'image très people qu'elle dégage et qui en fait une des principales attractions du tournoi.

Rares sont les conférences de presse où on ne l'interroge pas sur sa dernière session photo ou son nouveau parfum. Inexistantes sont les sorties où elle ne provoque un attroupement conséquent.

"Ma vie a changé beaucoup plus que je ne l'aurais imaginé. Mais dès mon plus jeune âge, les gens attendaient beaucoup de moi, disaient que j'allais faire de grandes choses. La pression est donc là depuis un bon moment et j'arrive à la gérer relativement bien."

"Il y a bien sûr des côtés désagréables à tout ça, admet-elle. Je n'aime pas que les gardes du corps soient obligés de dégager le passage devant moi lorsque je traverse la foule, de pousser les gens. Au début cela me rendait très mal à l'aise, ça faisait trop +prima donna+. J'ai toujours été une personne très indépendante et avoir autant de gens à s'occuper de moi ne me plaît pas vraiment. Mais il faut l'accepter car ça fait partie du jeu."