Eugenie Bouchard n'est pas l'ombre de la joueuse qu'elle a été en 2014, ce qui lui a valu de nombreuses critiques. Des critiques parfois injustifiées.

Une chose est certaine, ces deux dernières saisons, Bouchard n'était pas à son mieux sur les terrains.

Combien de fois a-t-on entendu : « Le problème avec Eugenie, c'est qu'elle ne prend pas le tennis au sérieux » ou « elle passe trop de temps sur les réseaux sociaux. »

Voici quelques exemples de critiques dont Eugenie Bouchard a été la cible. Tentons de les clarifier.

« Je pense qu’il faut le faire de façon calculée et ne pas le faire de façon impulsive par exemple », a déclaré l’entraîneur-chef de l’équipe féminine canadienne, Sylvain Bruneau.

Autre critique entendue, Eugenie Bouchard n'en fait qu'à sa tête.

« Je ne suis pas du tout d’accord. Je connais très bien Thomas Hogstedt et Sam Sumyk et chaque fois ils m’ont dit le contraire. Ils ont adoré travailler avec Eugenie parce qu’elle était extrêmement sérieuse quand elle était sur le terrain. Elle écoutait bien et travaillait très fort. À mon avis, c’est un faux bruit qui court », a affirmé Louis Borfiga, vice-président développement élite à Tennis Canada.

Si les efforts et la motivation y sont, où est le problème?

« Le problème n'est pas au niveau de mon jeu. C'est davantage dans ma préparation physique », avait mentionné celle surnommée « Genie » lors de son passage au tournoi de Québec en septembre.

La préparation physique. C'est exactement l'aspect ciblé par Sylvain Bruneau et Louis Borfiga.

« Les matchs sont de plus en plus physiques. Il est important de travailler cela régulièrement », croit Borfiga.

« Depuis le mois d’avril, elle n’a pas de préparateur physique attitré, a confirmé Bruneau. Au quotidien, je crois que c’est important qu’elle travaille avec quelqu’un qu’elle connaît bien. Quelqu’un qui va préparer 2017. »

Autre ajustement envisageable : l'entraîneur, dont le rôle est primordial.

« L’entraîneur va avoir un rôle de préparation et de programmation très important. Quels tournois devrait-elle faire? Quand doit-elle se reposer? Quand on doit pousser à l’entraînement », a noté Borfiga.

« Son entraîneur n’était pas toujours avec elle. Est-ce qu’elle voudrait avoir son entraîneur plus présent pour chacune des compétitions? En ce moment, il était là seulement dans les compétitions d’importance », a fait remarquer Bruneau.

Une chose semble claire : on ne voit pas de changements majeurs à apporter au jeu d’Eugenie.

« Il ne faut pas oublier qu’il y a deux ans, elle était en finale d'un Grand Chelem. On ne peut pas l’être si on n’a pas une base technique solide. Donc ce n’est pas du tout au niveau du tennis », a ajouté Borfiga.

Continuité, patience et persévérance. Voilà à quoi se résument les besoins d’Eugenie Bouchard pour espérer retrouver le niveau d'il y a deux ans.

D'ailleurs, à ce sujet, elle doit oublier 2014 et respecter un bon vieux cliché du sport : se fixer des objectifs réalistes à court terme et y aller étape par étape.