LONDRES (AFP) - La finale du simple messieurs du 116e tournoi de tennis de Wimbledon, qui oppose dimanche l'Australien Lleyton Hewitt (N.1) à l'Argentin David Nalbandian (N.28), est celle de la jeunesse.

Âgés respectivement de 21 ans 4 mois et 13 jours, et 20 ans 6 mois et 6 jours, les deux finalistes totalisent en effet 1 an 1 mois et 11 jours de moins que l'Américain Andre Agassi et le Croate Goran Ivanisevic en 1992. Depuis l'ouverture du tournoi au professionnalisme, en 1968, on n'a jamais fait plus jeune.

Qualifié dès vendredi après sa victoire en trois sets sur le Britannique Tim Henman (N.4), Hewitt a dû attendre jusqu'au milieu de l'après-midi de samedi pour connaître son adversaire. Alors que la balance semblait pencher en faveur du Belge Xavier Malisse (N.27), qui avait brillamment gagné les troisième et quatrième sets 6-1, 6-2, après avoir perdu les deux premiers 7-6 (7/2), 6-4, elle s'est finalement inclinée du côté de Nalbandian, vainqueur du cinquième set 6-2.

Il n'est pas sûr que Hewitt ait gagné au change. Sur le papier, sa victoire ne fait aucun doute. Quoi de commun entre ce champion déjà chevronné, N.1 mondial, qui a gagné 15 tournois, dont un du Grand Chelem à l'US Open l'année dernière, et ce novice à peine moins âgé que lui, vraiment présent sur le circuit depuis un an seulement, qui vient tout juste de gagner le petit tournoi d'Estoril ?

Invaincu sur le gazon

Cette année, Hewitt n'a encore pas été battu une seule fois sur le gazon en 13 matches, si l'on excepte son abandon en quarts de finale à Bois-le-Duc en raison d'un virus qui ne semble pas l'avoir affecté outre mesure depuis. Le gazon, Nalbandian ne savait pratiquement plus ce que c'était depuis qu'il avait foulé celui de Wimbledon en juniors.

Il avait bien envisagé de s'aligner à Nottingham. Mais une légère blessure à une jambe l'en avait empêché. De telle sorte que ce tournoi-ci est son premier tournoi sur gazon en tant que professionnel.

Il y a déjà battu de nombreux records en devenant le premier Argentin et le deuxième Sud-Américain à accéder à la finale. Aucun débutant, pas même l'Américain John McEnroe en 1977, n'y était parvenu avant lui au cours de l'ère "Open".

Hewitt et Nalbandian se sont déjà rencontrés une fois, au deuxième tour du tournoi de Barcelone cette année. L'Australien l'a emporté 6-2, 6-4, ce qui ne chagrine pas outre mesure un Nalbandian qui ne doute désormais plus de rien. "Cela va être très dur, car il joue très très bien. Mais je pense qu'on a les mêmes chances de gagner", n'a pas craint d'affirmer l'effronté.

Possédant un jeu très solide, il aurait sans doute été préférable pour lui d'affronter un attaquant à tout-va plutôt que le formidable adepte du contre qu'est Hewitt. "A part l'Australien Wayne Arthurs en huitièmes de finale, les adversaires que j'ai battus n'étaient pas des attaquants non plus", objecte-t-il.

Reste une donnée de taille: Nalbandian mettra pour la première fois dans des conditions solennelles les pieds sur un central que Hewitt a foulé à plusieurs reprises.