Décidément, nous avons vécu durant cette quinzaine un US Open hors de l'ordinaire et même pas mal fou. Demander aux joueurs et joueuses de disputer des matchs dans une chaleur et moiteur qui dépassent l'entendement et qui met leur santé en danger n'est pas quelque chose de normal. Les organisateurs auraient pu décider de commencer les matchs plus tard vers 16 h et même de fermer les deux toits en début de tournoi. J'ai trouvé qu'ils avaient manqué de respect envers ceux qui font le show et qui travaillent tellement fort pour gagner leur vie.

Aujourd'hui en finale dames, ce que Serena Williams perd le contrôle de ses nerfs alors que l'arbitre portugais Carlos Ramos a tout simplement fait son travail. Le pire dans tout cela, c'est que Naomi Osaka a livré une performance exceptionnelle mais a quand même été privée de cette immense joie qui devrait logiquement lui revenir alors qu'elle arrache littéralement le match à la Williams. 

Rappelons les faits : le coach de Serena, Patrick Mouratoglou, voit bien que sa joueuse est en train de couler alors qu'elle tire de l'arrière par un set. Osaka est la plus belle en déplacements, au service et sur points importants. Il lui indique par un geste de l'arrière vers l'avant des deux mains qu'elle doit monter au filet pour mettre un peu plus de pression sur Osaka. Cette stratégie avait d'ailleurs permis à Serena de transformer un match mal embarqué face à Anastasija Sevastova en demie en gagnant 24 points sur 28 montées au filet, ce qui est énorme.

Le problème, c'est que le beau Patrick se fait prendre et l'avouera même plus tard qu'il a fait du coaching. Serena reçoit logiquement un avertissement, rien de plus, mais elle ne comprend pas parce qu'elle ne semble pas avoir vu ou compris le geste du coach. Elle devient pour une première fois extrêmement émotive et défend sa cause avec véhémence. Elle est la seule à ne pas avoir vu son coach alors que la retransmission à la télé nous le montre en flagrant délit... Oh la boulette...

Au lieu d'oublier ce moment comme elle aurait dû, l'Américaine perd le contrôle à nouveau alors qu'elle commet deux doubles fautes pour perdre son avance de 3-1, deuxième manche. Sa réaction est immédiate alors qu'elle fracasse sa raquette au sol. L'arbitre lui impose comme le veut la règle d'un point de pénalité sur la partie suivante. Cela relancera Osaka qui est brillante pour recoller à 3-3 et surtout pour briser et mener 4-3. C'est à ce moment que Serena pète les plombs. La voilà, assise sur sa chaise au changement de côté, insultant l'arbitre durant toute la durée de la pause! Elle exige des excuses en traitant même monsieur Ramos de menteur pour lui avoir collé un avertissement pour coaching alors que dans les faits son coach est coupable! L'arbitre encaisse sans broncher mais à la toute fin réagit en lui imposant une partie de pénalité pour ce troisième affront. Cela place la Japonaise en avant au score 6-2 et 5-3. 

Cela amènera une réaction de la foule qui hue sans arrêt. Contre vents et marées, Osaka restera superbe en servant pour le match à 5-4 et en remportant un deuxième tournoi seulement en carrière, un premier Grand Chelem. C'est immense, grandiose et tellement mérité! Elle est sublime pendant la quinzaine disputant même trois matchs en moins d'une heure et en sauvant 13 balles de bris sur 13 devant la puissante Madison Keys en demie. Une étoile est née, brillante et solide comme le roc de Gibraltar au coeur de la dramaturgie. Ce titre est mérité car elle est la meilleure pour tenir mentalement peu importe les difficultés. Depuis la naissance de sa fille, je pensais que Serena avait grandi et qu'elle se sentait portée par de nouvelles responsabilités. La réalité est tout autre, elle quitte New York par la petite porte...   

Osaka championne, Serena perd son sang froid
Serena dénonce un double standard
Serena perd son calme
Serena emportée par les émotions
Osaka couronnée, Serena irritée