Le brio de Stanislas Wawrinka et Gaël Monfils
Coupe Davis vendredi, 21 nov. 2014. 15:09 samedi, 14 déc. 2024. 15:51Le Stade Pierre Mauroy de Villeneuve d'Ascq tout près de Lille est plein à craquer pour le début des hostilités pour cette majestueuse finale de Coupe Davis entre la France et la Suisse. Pas moins de 27 432 personnes se sont données rendez-vous pour ce premier jour, soit la plus grande foule de l'histoire pour un match officiel. Pour vous, maniaques de moments historiques au tennis, vous souvenez-vous de la plus grande foule de tous les temps? La finale de la Coupe Davis à Séville en 2004 entre l'Espagne et les États-Unis? Non, car il y avait par jour 27 200 billets vendus. Vous donnez votre langue au chat? Il s'agit d'un match joué à l'Astrodome de Houston en 1973 entre Billie Jean King et Bobby Riggs lors du tome 2 de la bataille des sexes. Billie Jean avait battu le vieux snoro de Riggs en trois manches consécutives devant 30 472 personnes en délire.
Mais revenons à nos moutons. Ce qui s'en est passé des choses lors des 10 derniers jours! Federer est gourmand, joue trop, s'arrache pour battre Stan Wawrinka à Londres et se blesse au dos. Quand tu ne joues pas une finale de Masters, avouons qu'il faut quand même que ça soit grave. On ajoute à cela une prise de bec dans les vestiaires entre les deux Suisses après le match. Pourquoi? Apparamment Mirka, femme de Roger, encourage un peu trop son homme et ça dérange Stan qui se plaint plus d'une fois à l'arbitre. Mirka en rajoute et traite Wawrinka de cry baby en plein match! À 5-5 dans le 3e set!
Trop sensible Wawrinka? Franchement je crois que oui! J'espère que son coach Magnus Norman va lui souligner que cette attitude ne l'aidera pas à gérer cette folle nervosité qui s'empare de lui dans les moments chauds. Ceci étant dit, c'est quand même sacrément surprenant que Mirka ne fasse pas preuve d'un peu plus de diplomatie sachant fort bien que son Roger et « Stan-pas-toujours-the-man » ,devront marcher côte à côte une semaine plus tard pour défendre l'honneur de la nation.
Pendant que la bande de joyeux lurons français s'entraînent comme des malades pour préparer cette finale sur la terre battue, une folle course à la nouvelle est entamée par les journalistes. Federer est-il gravement blessé? Quand arrivera-t-il à Lille? S'entraîne-t-il en catimini? Pourra-t-il jouer vendredi? Je cite la journaliste de l'Équipe Christine Thomas : « Lors des trois derniers jours, la chasse à Federer, attendre, filer, traquer et pister, a pris une telle dimension! Comme s'il s'agissait d'un tigre du Bengale échappé en rase campagne. » Ha! ha! ha! Elle est bien bonne, en fait aussi belle que celle-ci : « En Suisse, l'heure est si grave que les horloges ne tournent plus et aucun chocolat ne sort des usines ».
Toutes ces craintes sur l'état physique de Roger seront justifiées puisque Gaël Monfils le domine outrageusement. C'est évident qu'il a mal lorsque le Français l'amène loin en angle et aussi lorsqu'il est testé sur balles hautes en revers. Quelle tristesse qu'il ne puisse pas se battre pleinement. Cela n'enlève rien au brio de Monfils qui est monstrueux dans tous les aspects du jeu. Rapide, costaud, déterminé, précis, puissant et en plus il sait comment et quand engager la foule pour rajouter à la douleur de l'adversaire. Ah oui, Monfils a bien joué ses cartes et heureusement pour la France parce que la journée avait bien mal commencé pour les cousins.
Je ne sais pas si la relation entre Federer et Wawrinka s'est rabibochée autant que les photos de groupe de l'équipe de Suisse voulaient nous le laisser croire cette semaine, mais Stan avait des choses à prouver lors du premier match face à Jo-Wilfried Tsonga. J'adore cette attitude qui l'anime quelques fois lorsqu'il commence ses matchs en patron, en étant offensif mais aussi juste dans ses choix de jeu. Comme pour aussi passer un message à la femme de l'autre qu'on ne se moque pas de lui, qu'il possède cette capacité d'être grand.
Parlez-en à Tsonga qui se fait rosser 6-1 au premier set. Le Français retrouve cependant une belle justesse et surtout change de rôle : de victime, il passe à celui de l'agresseur. Mais que le temps du 2e set. Wawrinka reprendra le haut du pavé sans fléchir devant la pression de fin de rencontre. Tsonga manque cruellement de match, lui aussi blessé en cette fin d'année à l'avant-bras droit.
Donc, bilan du premier jour : c'est l'égalité 1 à 1. Wawrinka et Monfils savourent leur brio, mais comment ne pas s'inquiéter pour le Roger à Mirka. Ce dont il souffre ne peut peut-être pas se régler d'ici dimanche...