LONDRES - Novak Djokovic n'a plus qu'un match à gagner, vendredi en demi-finale de Wimbledon face à Jo-Wilfried Tsonga, pour devenir le 25e numéro un mondial de l'histoire et recueillir ainsi les fruits de son fabuleux début de saison.

Le Serbe a gagné 46 de 47 premiers matches de l'année, remportant au passage sept titres, et succèderait en cas de victoire à Rafael Nadal. Une défaite de l'Espagnol contre Andy Murray dans l'autre affiche aurait le même résultat.

Mais Djokovic a puisé profondément dans ses réserves et ne paraît pas aussi dominateur à Londres qu'au cours de son extraordinaire série de 41 victoires en 2011, interrompue par Roger Federer en demi-finale de Roland-Garros.

Déjà accroché par Marcos Baghdatis puis par le jeune Australien Bernard Tomic, il pourrait souffrir face à Tsonga, en pleine euphorie après sa remontée fantastique de deux sets à rien contre Federer en quart.

On n'avait plus le Français jouer aussi bien depuis la fameuse demi-finale des Internationaux d'Australie 2008 contre Nadal, qui l'avait propulsé sur le devant de la scène.

Tsonga avait ensuite perdu contre Djokovic en finale, mais depuis ce duel inaugural, il a nettement renversé la tendance et mène 5 à 2 dans leurs duels.

Beaucoup dépendra de la qualité de service du Français. Autant Djokovic peut espérer surmonter une défaillance dans ce domaine grâce à sa régularité du fond du court, autant Tsonga ne saurait survivre sans une bonne qualité de première balle. "S'il commence à rater quelques premières, j'aurai ma chance dans les échanges", a prévu le no 2 mondial.

Le pied de Nadal

Rafael Nadal part largement favori de l'autre demi-finale face à Andy Murray après l'avoir battu en trois sets l'an passé au même stade sur le gazon londonien et encore il y a un mois en demi-finale de Roland-Garros : mais le colosse n'a-t-il pas un pied d'argile?

Foudroyé par une douleur à la voûte plantaire pendant son huitième de finale contre Juan Martin Del Potro, le Majorquin a un moment songé à l'abandon avant de parvenir à boucler son match au courage.

Depuis, les examens médicaux n'ont rien révélé d'alarmant, mais le no 1 mondial, qui n'a étrangement donné aucune précision sur la nature du problème, a dû avoir recours à un anesthésiant local pour battre l'Américain Mardy Fish en quarts mercredi.

Nadal, qui a démontré à maintes reprises sa dureté au mal, assure qu'il ne souffre pas en jouant et qu'il évolue "à 100% de ses moyens ou presque". Difficile toutefois de se faire une idée précise de la situation car le champion, à la fois par respect de l'adversaire et par orgueil, s'est fixé pour règle de ne jamais s'avouer diminué.

Ayant obtenu l'assurance qu'il ne risquait pas d'aggraver la blessure, le tenant du titre a décidé de faire face car "Wimbledon en vaut la peine" et s'accordera un mois de repos dans la foulée, en sacrifiant notamment la Coupe Davis.

Il aura à coup sûr besoin de jouer son meilleur tennis pour prendre une nouvelle fois le dessus sur un Murray impressionnant depuis le début de la quinzaine. Même s'il a eu parfois du mal à rentrer dans ses matches, l'Écossais a proprement écarté ses cinq premiers adversaires en commettant un minimum de fautes. Il est invaincu cette saison sur gazon après son titre au Queen's.

Reste à savoir, comme toujours chez lui, si la fameuse pression ne finira pas par le rattraper, comme l'année dernière lorsqu'il avait gâché une balle de premier set sur son propre service en demi-finale contre Nadal, un point qui aurait pu tout changer.