Logiquement, la Belgique passe face au Canada
Coupe Davis samedi, 18 juil. 2015. 14:04 dimanche, 15 déc. 2024. 12:00Sans Milos Raonic et Vasek Pospisil, c'est bien évident que le Canada se présentait en Belgique dans la peau du négligé pour cette rencontre quarts de finale du groupe mondial en Coupe Davis. Il existe cependant une différence entre le rôle de négligé et celui d'un faire-valoir. Pour avoir une chance d'y croire, et cela n'est pas un secret de polichinelle, il fallait d'abord que le Canada se sauve avec un point vendredi et gagne absolument le double samedi.
En lever de rideau, j'entretenais de beaux espoirs de voir Frank Dancevic causer une surprise devant Steve Darcis (voir ma chronique de jeudi). Les occasions se sont d'ailleurs présentées après un départ crapoteux pour notre Canadien. Frank passe d'hésitant à attaquant pour ravir la première manche 6-3.
Au lieu d'être énergisé par ce haut fait d'armes, Dancevic tombe complètement à plat au deuxième set. Plus grand-chose dans les jambes et au bout de la raquette. C'est à n'y rien comprendre. Heureusement que l'énergie revient à la troisième manche parce que Darcis hausse la qualité de son jeu. Le troisième set est souvent un pivot dans ce genre de match à la rallonge. Frank mène 5-4 et possède un 15-30 sur le service du Belge. Un peu de malchance et quelques mauvais choix de jeu plus tard, Darcis le brise et mène 2 sets à 1.
À partir de la quatrième manche, cela parait évident que Dancevic n'est pas assez en forme pour continuer de bien se battre. C'est certain qu'avec son classement de 272e au monde, il n'a pas disputé un seul match au meilleur des trois manches cette année et cela paraît. Mais en même temps, il se considère encore à 30 ans comme un joueur de tennis à temps plein. Tiens, plutôt que d'en rajouter, voici une citation d'Albert Einstein. Cela résumera bien la situation. « Seule la personne qui se dévoue corps et âme à une cause peut régner en maître sur celle-ci. La maîtrise et l'excellence exigent un dévouement constant et total. »
Bon, ceci étant dit, on ne peut pas dire que la recrue Filip Peliwo n'a pas tout essayé pour rester vivant le plus longtemps possible devant le merveilleux 14e mondial David Goffin. Deux fois 6-4 et 6-2, cela pouve qu'il y a eu une bataille. Il faudra qu'il ajoute du muscle et de la puissance à son service ainsi que de la lourdeur et de la profondeur à son coup droit pour survivre sur le circuit. Sinon, pour une entrée en matière en Coupe Davis, le jeune n'a pas à rougir de sa performance, loin de là.
Le double aussi s'est joué à peu de choses. Adil Shamasdin a brillé par moments aux côtés de Daniel Nestor. Rapide et efficace à la volée, absolument brillant en smash, il lui a évidemment manqué un peu de constance en retours, surtout en coup droit, et au service. Globalement Nestor a présenté du très, très beau tennis de pourcentage mais perdre son service en fin de set, cela ne pardonne pas. Bemelmans et Coppejans ont aussi mieux travaillé en équipe sans parler de leur niveau qui a grimpé au fil du match.
Le Canada perd donc cette rencontre devant la Belgique mais demeurera dans le groupe mondial l'an prochain. Pour espérer aller loin, il va bien sûr falloir que l'armée puisse compter sur son général Raonic, son colonel Pospisil, le capitaine Laurendeau et quelques militaires prêts à se sacrifier pour la cause. Sans tout le groupe, point de salut...