PARIS - Tous les voyants sont au vert pour Maria Sharapova.

La Russe de 25 ans retrouvera lundi la place de numéro 1 mondiale et peut remporter pour la première fois de sa carrière les Internationaux de tennis de France, le seul tournoi du Grand Chelem manquant à son palmarès. Mais elle devra battre samedi l'Italienne Sara Errani, l'invitée surprise de la finale.

"Je ne l'ai jamais rencontrée, mais je sais qu'elle est dangereuse vu la façon dont elle a joué ici et ses résultats sur terre battue cette année, a déclaré Sharapova. Elle a beaucoup progressé, elle a battu de très grandes joueuses, elle est en confiance."
L'opposition de style sera totale entre la longiligne Russe aux cris rauques et la joueuse de poche italienne, pour la première fois parvenue en finale d'un tournoi majeur. Aux services puissants de Sharapova, Errani bonne relanceuse, tentera de répondre en prenant possession du court, pour déborder la Russe avec sa nouvelle raquette magique.

"Le manche est plus long, il me donne plus de puissance. J'ai allongé mon bras avec cette raquette", a expliqué l'Italienne de 25 ans, qui s'est assurée le titre en double en compagnie de sa partenaire Roberta Vinci, vendredi.

Après un quart de finale aux Internationaux d'Australie, elle est devenue la joueuse la plus titrée sur terre battue cette saison avec des sacres à Acapulco, à Barcelone et Budapest.

A Roland-Garros où elle avait battu une seule joueuse l'Américaine Christina McHale en cinq participations, elle a fait sensation. Elle a sorti deux anciennes lauréates, la Serbe Ana Ivanovic (2008) et la Russe Svetlana Kuznetsova (2009), l'Allemande Angelique Kerber, 10e joueuse mondiale, puis en demi-finale les gros biceps de l'Australienne Samantha Stosur, finaliste 2010 et tenante du titre des Internationaux des États-Unis.

Pas mal pour une joueuse qui auparavant n'avait jamais sorti en 28 confrontations des joueuses classées dans le "Top-10" mondial.

"Je suis une battante, je me bats sur chaque point, explique l'Italienne aux yeux bleus transperçants. Vu ma taille, il faut que j'utilise d'autres arguments: mon mental, ma rapidité. Si je n'ai pas la puissance, j'essaye de trouver d'autres arguments."

Sharapova, montée en puissance sur terre avec ses titres conquis à Stuttgart et Rome, devra éviter les séances d'échanges où Errani sait se montrer grande tacticienne.

Pour sa première finale à Roland-Garros, Sharapova deux fois demi-finaliste, saura déjouer la pression. A 17 ans en 2004, elle s'était imposée à Wimbledon à sa première percée en finale. Idem en 2006 aux Internationaux des États-Unis. En Australie, elle avait dû attendre sa deuxième finale pour s'imposer en 2008. Avant sa blessure à l'épaule droite et son opération d'octobre 2008 pour 10 mois d'absence, l'ayant vu dégringoler au 126e rang mondial alors qu'elle avait été numéro 1 en 2005.

"L'objectif que je m'étais fixé en revenant après ma blessure il y a quelques années était de redevenir numéro 1, a déclaré Sharapova, tombeuse en demi de la Tchèque Petra Kvitova, sa gagnante en finale de Wimbledon l'an dernier. Me lever lundi en sachant que cet objectif est atteint, c'est fabuleux !"

Sharapova dépassera au classement mondial la Bélarusse Victoria Azarenka, éliminée en 8e de finale. Aux Internationaux d'Australie en début de saison, Azarenka avait dominé Sharapova, parvenue pour la sixième fois en finale d'un Grand Chelem.

Passée comme Sharapova par l'Académie Nick Bollettieri en Floride, Sara Errani aime volleyer. Après Francesca Schiavone en 2010, elle pourrait devenir la deuxième Italienne victorieuse en simple à Roland-Garros.

Errani et Vinci ont remporté leur premier titre en double en Grand Chelem, défaisant les Russes Maria Kirilenko et Nadia Petrova 4-6, 6-4, 6-2.

Errani est devenue la première joueuse depuis Kim Clijsters en 2003 à atteindre les finales en simple et en double à Roland Garros.

Les deux Italiennes demeurent invaincues cette saison sur terre battue, ayant gagné 23 matchs et obtenu les titres à Acapulco, Barcelone, Madrid et Rome.