Si Marat Safin a parfois été un peu paternaliste avec sa cadette Dinara, il est bien forcé cette fois-ci de reconnaître que c'est elle qui porte les meilleurs espoirs de la famille à Roland-Garros.

"Entre vous et votre soeur, qui a le plus de chances de gagner le titre ?", lui a demandé un journaliste mercredi après sa victoire au premier tour contre le Monégasque Jean-René Lisnard. "C'est une bonne question. Je crois que c'est ma soeur, et de loin !", a répondu Marat.

Longtemps resté dans l'ombre de son illustre aîné, Dinara Safina, 14e mondiale, s'est octroyé une place parmi les principaux outsiders de Roland-Garros au début du mois à Berlin.

Dans la capitale allemande, cette solide athlète d'1,82 m s'est offert la Belge Justine Henin -elle restera dans l'histoire comme la dernière adversaire de la Belge- et Serena Williams en route vers la plus belle victoire de sa carrière à 22 ans.

Marat, lui, remonte tout doucement la pente après trois ans de galère entre blessures et contre-performances. A part en Coupe Davis, où il a rendu quelques fiers services à son pays, il est resté très loin des sommets qu'on lui promettait après son deuxième titre du Grand Chelem, à l'Omnium d'Australie, en 2005.

Seulement 73e à l'ATP, l'ancien numéro un mondial, âgé de 28 ans, est obligé d'admettre qu'il ne fait plus partie des principaux prétendants au titre. À vrai dire, son parcours a même de grandes chances de s'arrêter dès le deuxième tour contre son compatriote Nikolay Davydenko, quatrième mondial.

Mais de là à en faire un pré-retraité en puissance, il y a un pas que le fier Moscovite ne laissera personne franchir, surtout pas sa petite soeur.

"Il prend sa retraite à chaque tournoi, avait dit Dinara mardi après son premier tour. Mais quand je le vois jouer, j'ai envie de lui dire: "Tu joues si bien. Continue !" C'est un si beau joueur. À Hambourg, il a remporté une belle victoire (contre Tomas Berdych). J'espère que ça va lui donner confiance."

"Elle a tort. Je joue toujours, je prends du plaisir, même si ma situation est difficile", a rétorqué Marat, s'arrêtant à la première partie de l'intervention de sa soeur.

"Il y a deux mois, je n'étais pas loin de sortir du Top 100. Je continue à essayer, je m'inscris dans des qualifs et il me semble que les choses sont en train de s'améliorer. Alors pourquoi se retirer quand tout fonctionne, a dit le Russe en exagérant à peine. Je ne crois pas que cela va m'arriver de si tôt. Je suis toujours là."

Si son but était de piquer Marat au vif, Dinara semble avoir réussi.