Ce qui ressemblait au départ à un sprint s'est finalement avéré être un marathon, mais Marin Cilic sera simplement heureux d'avoir été le premier à franchir le fil d'arrivée.

Le Croate de 21 ans a résisté à une remontée d'Andy Roddick pour signer une victoire de 7-6, 6-3, 3-6, 2-6 et 6-3 et ainsi se qualifier pour la demi-finale d'un tournoi du Grand Chelem pour la première fois de sa carrière, mardi aux Internationaux d'Australie.

Quatorzième tête de série, le tombeur de Juan Martin Del Potro en huitièmes de finale en était déjà à son troisième match de cinq sets du tournoi. Son prochain adversaire devait être le gagnant du duel qui opposait Rafael Nadal à Andy Murray en soirée.

Ennuyé par une blessure à l'épaule droite (il a fait appel au soigneur à la fin de la première manche), Roddick a courageusement remonté la pente après avoir échappé les deux premières manches, mais sa descente finale s'est amorcée quand il a perdu son service au quatrième jeu du set décisif. Cilic a mis le cinquième dans sa poche avec deux as consécutifs pour faire 4-1 et se sauver avec le match. «J'ai ressenti une douleur partant de la nuque et descendant le long du bras. Les médecins m'ont parlé d'un nerf coincé. J'ai essayé de taper la balle du mieux que je pouvais. J'ai pris des risques et ça a payé pendant deux sets. Marin Cilic tape très bien dans la balle et reste très concentré sur son adversaire. Contrairement à beaucoup d'autres jeunes joueurs, il ne se tape pas la poitrine tous les deux points. Il a beaucoup d'atouts et il a l'air d'être un grand travailleur», de dire Roddick.

Le géant croate a terminé la rencontre avec 20 as contre 15 pour son rival américain, qui était classé septième favori.

Cilic devient, après Ivanisevic, Ancic et Ljubicic, le quatrième Croate à se hisser dans le dernier carré d'un Grand Chelem, le premier à Melbourne.

Déjà vainqueur de quatre titres, Cilic est attendu au tournant depuis un moment et semble percer définitivement au plus haut niveau. Il a désormais battu six des huit derniers joueurs du top 10 qu'il a rencontrés. Vainqueur à Chennai en début d'année, il est toujours invaincu cette saison -comme l'était Roddick- et a remporté mardi son dixième succès consécutif.

Pour Roddick il s'agit d'une nouvelle énorme déception. Cela fait maintenant plus de six ans qu'il a remporté son unique titre du Grand Chelem, au US Open en 2003, le dernier à ce jour pour un joueur américain. Jamais encore les États-Unis n'avaient connu une si longue disette.