Il y a de ces défaites qui font mal au coeur. Celle impliquant Milos Raonic au géant de 6 pieds 10 pouces John Isner en est un bel exemple. Imaginez-vous jusqu'à quel point cela prend une grande force mentale pour rester présent et surtout positif quand on joue contre Isner sur surface dure aux États-Unis.

Vous me direz que les services de Milos valent bien ceux d'Isner, mais pas nécessairement dans ce match de ronde des 16 à Crandon Park sur l'île de Key Biscayne. Milos dispute les deux premiers sets sans pouvoir compter sur sa régularité habituelle en premières balles. Notre Canadien est moins fluide et puissant en premières, mais s'en sort quand même puisqu'il varie bien. De plus, il se comporte à merveille à l'intérieur des échanges en prenant la plupart du temps l'ascendant avec son coup droit d'attaque. Ses déplacements sont aussi bien meilleurs que ceux de Long John.

Après un premier set au rasoir, Milos surmonte toutes les embûches pour nous amener jusqu'au bris d'égalité qu'il survole. Wow, il arrache à Isner un premier set en trois matches, la première étape lui appartient.

Au deuxième set, les deux bonhommes sont tellement constants que le jeu décisif est une fois de plus inévitable. Et c'est là que Milos laisse filer sa chance. À sa première séquence au service, Isner rate complètement ses deux points. Milos mène donc une manche à zéro et 3-0 dans le bris d'égalité de la deuxième avec DEUX MINIS BRIS D'AVANCE! Vous réalisez jusqu'à quel point c'est important comme avance contre un monstre au service comme Isner?

Malheureusement, Milos manque de concentration à son tour, n'arrive pas à produire de premières balles alors qu'il mène et le set lui file entre les doigts. Quand on se rend au bris d'égalité du troisième set, c'est sûr que Milos aurait bien pu le remporter, mais mettez-vous à la place de l'Américain. Cela fait une heure qu'il aurait dû être au vestiaire. Il se dit très certainement que le plus difficile était de survivre au deuxième set. Il est plus relâché et gagne le duel.

Milos a-t-il laissé trop d'énergie à son dernier match qui s'éternisait face à Jeremy Chardy la veille? Peut-être. En tout cas, il méritait la victoire contre Isner. Ahhhhh! Frustrant tout cela...