MELBOURNE - Rafael Nadal a encore pris l'avantage sur son éternel rival, Roger Federer, battu en quatre manches de 6-7 (5), 6-2, 7-6 (5) et 6-4 en demi-finale des Internationaux d'Australie jeudi à Melbourne, pour se diriger vers la 15e finale d'un tournoi du Grand Chelem de sa carrière.

Nadal, tête de série no 2, rencontrera en finale le Serbe Novak Djokovic, no 1 mondial et tenant du titre, ou le Britannique Andy Murray (no 4), double finaliste sortant, qui s'affrontent vendredi.

« C'est un vrai honneur de jouer contre Roger, c'était un match fantastique, a déclaré l'Espagnol devant le public. C'est fantastique de voir devant soi un joueur qui ne fait pas d'erreur, qui a un jeu aussi complet. »

« La seule chose que j'ai faite dans ma carrière, c'est de continuer à apprendre parce que je vois toujours devant moi un joueur qui est meilleur que moi, a-t-il ajouté. Pour moi, c'est un rêve d'être en finale. »

L'Espagnol, 25 ans, met donc les pieds en finale d'un tournoi du Grand Chelem pour la 15e fois, égalant Andre Agassi, Jimmy Connors et Roy Emerson. Federer détient le record avec 23 finales (16 titres, dont 4 en Australie).

C'est également la quatrième finale consécutive en Grand Chelem pour Nadal, qui conforte un peu plus sa domination sur le Suisse. Les deux hommes se sont désormais affrontés dix fois en Grand Chelem et le Majorquin mène 8 à 2. Il n'a plus perdu contre son rival depuis Wimbledon 2007.

Sur l'ensemble de leurs face-à-face, c'est la 18e victoire de Nadal, pour 9 défaites. Nadal avait déjà battu Federer aux Internationaux d'Australie, en finale en 2009. Cette défaite avait profondément éprouvé le Suisse, qui avait éclaté en sanglots lors de la remise des récompenses.

Ce nouvel échec devrait tout autant le marquer. Il n'a gagné en 2011 aucun titre du Grand Chelem, pour la première fois depuis sa première victoire, à Wimbledon en 2003. Son dernier succès a été obtenu à Melbourne en 2010.

Nadal sort d'une saison 2011 plutôt difficile pour lui. Il n'a gagné que trois tournois, et a été battu sept fois en finale : six fois par Djokovic (dont en finale de Wimbledon et des Internationaux des États-Unis) et une fois par Murray.

L'Espagnol, en quête de son 11e titre du Grand Chelem, n'a plus remporté de tournoi ailleurs que sur terre battue depuis Tokyo en octobre 2010. Mais il s'est montré vendredi à son meilleur niveau, tandis que Federer ne s'est jamais vraiment transcendé, ou alors trop tardivement.

Celui-ci a d'abord placé la barre très haut, en prenant le service de Nadal sur un fabuleux revers croisé. Mais il n'a pu maintenir ce rythme. Le premier set s'est joué au bris d'égalité, Federer se montrant un poil plus solide.

Le jeu du Suisse, qui aura commis 63 fautes directes, s'est ensuite étiolé, au point d'être mené 5-2. L'interruption pour le traditionnel feu d'artifice, en ce jour de fête nationale, n'a pas changé la dynamique.

Nadal a même marqué 11 points de suite pour se retrouver avec trois balles de bris. Mais Federer a tenu le coup. Dans le bris d'égalité, Nadal s'est détaché 6-1. Le Suisse a sauvé quatre balles de set, mais pas la cinquième.

Dans le set suivant, la lutte a atteint son paroxysme. Federer a courageusement défendu trois balles de bris. Mais asphyxié par la défense de Nadal, qui a sorti plusieurs points invraisemblables, il a fini par céder pour être mené 5-4.

Il n'a pas abdiqué, sauvant une balle de match. Mais il a été malchanceux sur une balle de bris en sa faveur, miraculeusement ramenée sur la ligne par Nadal. La suite était écrite.