PARIS (AFP) - L'Espagnol Rafael Nadal a rencontré pour la première fois de la résistance dans le tournoi de tennis de Roland-Garros, celle du Français Sébastien Grosjean, qui lui a pris un set dimanche en huitièmes de finale, avant que la pluie n'interrompe la partie.

Nadal menait 6-4, 3-6, 3-0 lorsque l'arbitre de chaise décidait de renvoyer les deux joueurs aux vestiaires alors que la pluie, qui tombait depuis un bon moment déjà, gagnait en intensité.

Le fait que le Majorquin, 5e mondial, ait perdu un set constitue un événement en soi, tellement il a survolé le début de semaine. Le mérite en revient essentiellement à Grosjean, très en jambes le jour de son 27e anniversaire, mais aussi au public qui a proposé à Nadal une ambiance nettement plus hostile que lors de sa victoire contre Richard Gasquet deux jours plus tôt.

En tout début de deuxième set, le public, peut-être irrité par la domination de l'Espagnol, s'est défoulé sur l'arbitre argentin lorsque celui-ci préféra rester sur sa chaise plutôt que d'aller vérifier une marque sur une balle litigieuse au début du deuxième set.

Résultat: dix minutes de sifflets nourris et une longue interruption de la partie. Grosjean en profitait pour empocher le deuxième set face à un Nadal visiblement décontenancé.

Federer profite

L'Espagnol se reprit dès le début du troisième sous une pluie fine qui redoublait brutalement d'intensité. Le match en restait là avec un léger parfum de sensation dans l'air.
Les heures supplémentaires imposées à Nadal arrangent surtout les affaires du Suisse Roger Federer qui pourrait le retrouver en demi-finales et qui n'a toujours pas perdu le moindre set.

Dimanche, le N.1 mondial s'est rapidement mis à l'abri des gouttes en se montrant sans pitié face à l'Espagnol Carlos Moya 6-1, 6-4, 6-3. Le Suisse n'a mis qu'une heure et quarante minutes pour sortir le vainqueur de 1998, qui a plusieurs fois fait appel au soigneur pour se faire masser son épaule droite, dont il se plaint depuis des semaines.
"C'était encore pire aujourd'hui, a déclaré Moya.

J'avais du mal à lever le coude et l'épaule. J'ai fait de mon mieux mais je n'avais pas beaucoup d'espoirs."

"J'ai tout de suite vu, après deux jeux, que ça n'allait pas pour lui, a indiqué Federer. Je suis surpris qu'il ait terminé le match. Ca prouve que c'est un champion. Il aurait pu abandonner et ne l'a pas fait."

Federer a reconnu que cette victoire expéditive, qui lui permet d'égaler son meilleur résultat à Paris (avec 2001), l'arrangeait pour la suite. "J'ai économisé de l'énergie. Ce sera peut-être crucial vers la fin du tournoi."

Hanescu brille
Le Suisse rencontre désormais le Roumain Victor Hanescu qui s'est offert l'exploit du jour en sortant l'Argentin David Nalbandian, tête de série N.10 et demi-finaliste à Paris en 2004.

Hanescu, immense perche de 1,98 m, n'avait à 23 ans encore jamais franchi le troisième tour d'un grand Chelem. Classé seulement au 90e rang mondial, le Roumain a dominé Nalbandian 6-3, 4-6, 5-7, 6-1, 6-2 en jouant deux dernier sets de rêve.

"Il a joué un tennis parfait dans les deux dernières manches, il n'y avait rien à faire", a avoué Nalbandian, le plus multi-surface des Argentins qui avait très aisément franchi les trois premiers tours.

"C'est un rêve pour moi, a jubilé Hanescu. Lorsque j'ai commencé à jouer au tennis, je rêvais de jouer sur un court comme ça, devant autant de monde. Cela n'a pas été facile d'y arriver, venant d'une famille très pauvre de Roumanie, mais j'ai travaillé très dur pour y arriver."

Il est seulement le cinquième Roumain à atteindre les quarts de finale à Paris.