Serena Williams et Rafael Nadal ont le même destin : ils sont nés pour gagner! Ils sont tous les deux des forces de la nature aux techniques diamétralement opposées mais oh combien efficaces! David Ferrer a bien essayé de faire peur au matador d‘abord en venant si près (en fait à 2 points) de la victoire à Madrid et en le malmenant aussi à Rome. De plus, il se présentait à cette finale de Roland-Garros sachant qu‘il avait connu le plus beau des parcours durant cette quinzaine en ne perdant aucun set et surtout en livrant des batailles intenses contre Kevin Anderson, Tommy Robredo et Jo-Wilfried Tsonga tout en nous donnant l‘impression de ne jamais avoir eu à forcer la note ou même son talent. Il a été le plus efficace de tous en retour de service et en déplacement. Son coup droit d‘attaque a été sa meilleure arme et sa rapidité légendaire ainsi que sa constance ont fait le reste.



À l‘opposé, Nadal lui en a sué un coup en 2 semaines. Pourtant à l‘issue d‘un printemps quasi-parfait, il se présentait à la Porte d‘Auteuil fort d‘une fiche si impressionnante : depuis son retour après un arrêt de 7 mois en raison de vous savez quoi, il participe à 8 tournois et fait 8 finales en remportant 6 titres. Franchement, je pensais qu‘il se sentirait comme un collégien au Club Med en première semaine mais oh surprise! Bizarrement tétanisé par l‘enjeu, Rafa est crispé et diantre un peu lent contre Brands, Klizan et Fognini! Tellement étrange de le voir si pataud et inquiet! Le seul trait de caractère et probablement ce qui l‘a sauvé en première semaine : son grand désir de se battre peu importe les circonstances, favorables ou défavorables. Ses commentaires d‘après-match sont quasiment teintés de fatalisme :“tant que je peux courir je peux me battre bien que la qualité de mon jeu me peine énormément”.

Bof ce n‘était qu‘une question de temps avant que les choses ne se placent. Il finit en force devant Nishikori, lamine Wawrinka et livre une bataille de titans en 4 heures 37 minutes devant Djokovic après avoir bousillé une chance immense de fermer les livres au 4e set à 6–5 au service et encore plus impressionnant, avoir tiré de l‘arrière 4–2 au 5e set!!! Au total : 16 heures 58 minutes de durs labeurs, 6 hrs 5 de plus que le petit David! Donc qui sait, il y a aura peut-être une bataille intense entre ces deux-là en finale!

Mais non, Nadal a dominé et a toujours mené à l‘intérieur de cette rencontre. Certes, Rafa a sauvé une importante balle de bris à 4–3 au premier set et à 3–3 à la 3e manche mais globalement, il a mieux vécu avec la pression que Ferrer. Lorsque que cela chauffait un peu, le Majorquin passait en 5e vitesse avec son coup droit d‘attaque et son revers si juste, tandis que Ferrer semblait peiner pour attaquer avec justesse. Après le match Ferrer mentionna que les conditions lourdes avec la pluie qui tombait sans cesse ne l‘ont pas aidé à attaquer dans les moments clés mais a surtout encore une fois été obnubilé par Rafa le tout puissant. Et je cite : “Rafa est meilleur que moi. Il est plus régulier que moi. Il est meilleur sous pression que moi”. Et oui on l‘a vu David… je me suis mise à secrètement regretter que Tsonga ne l‘ait pas battu en demi-finale. Lui au moins aurait bataillé comme un mousquetaire d‘une autre époque. Il n‘aurait peut-être pas gagné mais il y aurait cru pas mal plus…



Et Serena la conquérante dans tout cela? Magistrale sous pression. Pas parfaite mais magistrale quand même. Maria Sharapova s‘est farouchement battue mais n‘a pas été en mesure d‘empêcher la sereine Serena d‘aller chercher un 16e titre Grand Chelem. Deux de moins que Chris Evert et Martina Navratilova, 6 de moins que Steffi Graf et 8 de moins que Margaret Court. La rencontre était mal embarquée pour la Russe : quand tu dois sauver 4 balles de bris dès la première partie et 5 autres à la partie initiale de la seconde manche, ça commence de façon bien inégale! De plus, vous avez vu comment Serena a décidé de servir pour le match à 6–4, 5–4? Trois as!!! Bing bing bing! Elle nous dira en conférence après le match qu‘elle se sentait trop nerveuse pour jouer en fond de terrain donc l‘as demeurait son option numéro 1! Sacrée Serena sur balle de match : 198 km/h! Plus grand que nature!!!

On se donne maintenant rendez-vous pour Wimbledon dès le 24 juin. À bientôt!

hp