C'est à un véritable horaire de fou que Daniel Nestor doit se soumettre cette semaine afin de représenter son pays en Coupe Davis.

Mercredi soir, Nestor défendait les couleurs des Freedoms de Philadelphie, de la Ligue mondiale, qui avaient rendez-vous avec le Buzz de New York à Albany. Aussitôt le match terminé, il a pris la route afin d'être à Granby pour le tirage au sort auquel il n'avait pas le choix d'être présent s'il désirait jouer en fin de semaine. Le tirage en question avait lieu jeudi midi. Et à 13h, il quittait en coup de vent parce qu'un avion attendait celui qui jouait à nouveau avec les Freedoms en soirée, cette fois à Philadelphie face aux Breakers de Newport Beach et Pete Sampras.

Le match en question devait avoir lieu mardi, mais il a été remis à cause de la pluie.

Nestor, qui disputera un autre match à Philadelphie vendredi soir, reviendra à Granby samedi, juste à temps pour faire équipe avec Frank Dancevic en double.

"C'est fou, c'est complètement fou, mais je n'ai pas le choix, a expliqué l'athlète de 33 ans, jeudi. C'est dur pour le corps, mais je suis prêt à faire des sacrifices pour jouer en Coupe Davis, qui reste quelque chose de très important pour moi. Mais c'est correct, ça va aller..."

Mercredi, Nestor a joué en double mixte avec Venus Williams. Ils ont gagné, mais les Freedoms _ avec lesquels Frédéric Niemeyer s'alignait aussi avant d'avoir des ennuis avec son genou gauche _ ont perdu face au Buzz.

Nestor, qui a amassé plus de 5 millions $ en bourses depuis le début de sa carrière, est actuellement classé sixième au monde en double. Il a déjà été numéro un. Le duo qu'il forme avec Mark Knowles, des Bahamas, est classé troisième sur la planète.

Nestor en est un autre qui ne connaît pas beaucoup les joueurs du Venezuela. Mais il est d'avis que les Canadiens feraient une erreur en prenant leurs adversaires à la légère.

"J'ai déjà vu des joueurs ordinaires jouer leur meilleur tennis à vie en Coupe Davis, a-t-il dit. Si on ne travaille pas fort, si on n'y met pas tout notre coeur, on risque de se faire jouer un tour."

Nestor a, lui aussi, déploré l'absence de Frédéric Niemeyer.

"C'est dommage, surtout que Fred joue toujours du bon tennis en Coupe Davis. Mais j'ai confiance en Frank, Philip (Bester) et Rob (Steckley)."

Nestor revient à Granby après une longue absence. En 1995, lors de la toute première présentation du Challenger de Granby, Mark Knowles et lui avaient atteint la finale en double, mais avaient déclaré forfait. Puis, en simple, il s'était incliné en quarts de finale.

"Je suis content d'être ici...", a conclu Nestor, pas le joueur le plus bavard qu'on ait vu à Granby au fil des ans.