L'imprévisible Nick Kyrgios a été fidèle à sa réputation vendredi à Cincinnati: en panne de résultats depuis trois mois, l'Australien a donné en deux sets (6-2, 7-5) une leçon au futur no 1 mondial Rafael Nadal en quarts de finale.

Oubliés ses problèmes à la hanche gauche qui le perturbaient depuis le mois de mai et ses déboires sentimentaux qui plombent son moral: Kyrgios a livré à 22 ans contre Nadal son meilleur match de 2017 et a peut-être même produit, dans le premier set en tous cas, le meilleur tennis de sa carrière.

Le fantasque 23e joueur mondial a écoeuré d'entrée son expérimenté adversaire espagnol en prenant son service à deux reprises pour mener 4-0 en moins de dix minutes.

Prenant tous les risques, notamment en retour de service, il a empoché la première manche en 25 minutes impressionnantes.

Le second set a été plus disputé, mais Nadal qui, comme son adversaire, avait disputé plus tôt vendredi son 8e de finale reprogrammé après les caprices météo de jeudi, a laissé passer une première chance dans le cinquième jeu où il s'est offert deux balles de break.

Mené 5-4, il a ensuite repoussé trois balles de match et pris le service de Kyrgios pour égaliser à 5-5, avant de reperdre aussitôt sa mise en jeu sur un jeu blanc.

Kyrgios comme « un gamin »

Kyrgios a concrétisé sa domination et empoché sa deuxième victoire en quatre confrontations avec Nadal avec un ace sur sa quatrième et dernière balle de match.

« J'étais comme un gamin qui jouait Nadal sur le Central, c'est dans ce genre de match que je joue mon meilleur tennis, mon problème est de la produire au quotidien », a admis Kyrgios.

« Je n'ai aucun excuse, j'ai mal joué et quand on joue mal, on ne peut pas gagner contre un joueur comme Nick », a constaté Nadal.

Cette lourde défaite ne remet pas en cause son retour lundi à la première place mondiale, acquis depuis le forfait de son grand rival Roger Federer, mais elle fait désordre à dix jours de l'US Open (28 août-10 sept), dernier rendez-vous du Grand Chelem de l'année.

Kyrgios tient lui une occasion en or de signer sa première victoire dans un Masters 1000, la catégorie de tournois la plus importante après ceux du Grand Chelem.

Son prochain adversaire, l'Espagnol David Ferrer, est le seul des quatre derniers joueurs en lice à avoir déjà remporté un tournoi de ce standing.

A 35 ans, le 31e mondial, souvent blessé ces dernières saisons, revit comme l'a prouvé sa probante victoire en deux sets (6-3, 6-3) en quarts de finale contre l'Autrichien Dominic Thiem, 8e au classement ATP. 

Un sentiment « incroyable » de redevenir no 1 mondial pour Nadal

L'Espagnol Rafael Nadal a admis vendredi que redevenir no 1 mondial était « quelque chose d'incroyable, surtout après tout ce qui s'est passé lors des trois dernières années ».

« Ce n'est pas un simple lot de consolation, c'est incroyable, c'est vraiment quelque chose de positif », a indiqué "Rafa" après sa défaite en quarts de finale du Masters 1000 de Cincinnati face à l'Australien Nick Kyrgios (6-2, 7-5).

« Repasser à la première place mondiale, trois ans plus tard est quelque chose de merveilleux, je suis vraiment heureux », a-t-il poursuivi.

Nadal, vainqueur en juin du tournoi de Roland Garros pour la dixième fois de sa carrière, délogera officiellement lundi le Britannique Andy Murray de la première place du classement ATP.

Il était déjà assuré depuis lundi et le forfait de son grand rival Roger Federer pour le tournoi de Cincinnati de redevenir N.1 mondial pour la première fois depuis juillet 2014.

Le Majorquin, âgé de 31 ans, veut faire honneur à son statut retrouvé lors de l'US Open (28 août-10 sept), dernier tournoi du Grand Chelem de l'année.

« Je veux montrer pour quoi je suis à cette place, je vais donner le meilleur de moi-même pour jouer à mon meilleur niveau à New York », a assuré Nadal, vainqueur à Flushing Meadows à deux reprises, en 2010 et 2013.

Comme ses compatriotes en lice vendredi, Nadal portait sur sa tenue un ruban noir, en hommage aux victimes des attentats qui ont frappé Barcelone et la station balnéaire de Cambrils jeudi.

« Ce qui s'est passé est terrible, tout le monde en Espagne est dévasté, moi y compris bien sûr », a-t-il rappelé.

« C'est une tragédie, ce sentiment qu'on est plus en sécurité nulle part, c'est terrible, c'est très triste », a poursuivi Nadal.

« Je suis désolé de ce qui s'est passé pour les victimes, leurs familles et leurs proches, elles ont tout mon soutien, c'est le moment pour notre pays de se rassembler », a-t-il espéré.

Isner est en demi-finale après une victoire contre Dimitrov

L'Américain John Isner, 19e mondial, s'est qualifié vendredi pour les demi-finales du Masters 1000 de Cincinnati où il affrontera samedi le Bulgare Grigor Dimitrov, 11e au classement ATP.

Dimitrov n'a pas peur de se mouiller!

Isner a pris le meilleur sur son jeune compatriote Jared Donaldson, 60e mondial à 20 ans, en deux sets serrés 7-6 (7/4), 7-5 grâce notamment à ses 25 aces.

Dimitrov, 26 ans, a atteint lui le dernier carré beaucoup plus facilement en dominant en moins d'une heure de jeu le Japonais Yuichi Sugita (no 46) en deux sets 6-2, 6-1.

« Je n'ai rien réussi d'extraordinaire, j'ai joué juste et je suis content d'avoir économiser mes forces en vue de ma demi-finale », a expliqué Dimitrov, vainqueur de deux titres en 2017 (Brisbane, Sofia).

« Je savais ce que j'avais à faire contre lui et dès le premier point, cela a bien fonctionné », a-t-il insisté. 

Le Bulgare, vainqueur la veille de l'Argentin Juan Martin del Potro (6-3, 7-5), avait déjà atteint le dernier carré à Cincinnati en 2016, mais n'a jamais disputé une finale d'un Masters 1000, les tournois les plus importants après ceux du Grand Chelem.

Isner, 32 ans, a remporté leur seule confrontation jusque là, en 2015 au 2e tour du Masters 1000 de Miami.

Ferrer surprend Thiem

L'Espagnol David Ferrer, 31e mondial, s'est qualifié vendredi pour les demi-finales du Masters 1000 de Cincinnati en battant l'Autrichien Dominic Thiem, 8e au classement ATP, en deux sets 6-3, 6-3.

Ferrer, 35 ans, aura pour prochain adversaire son compatriote Rafael Nadal (N.2) ou l'Australien Nick Kyrgios (N.23).

Ferrer surprend Thiem