Tous les éléments étaient réunis pour que la sortie de Frédéric Niemeyer à la Coupe Rogers se fasse dans l'indifférence la plus totale.

Un ciel gris et menaçant, un court Banque National rempli qu'au quart ainsi qu'un adversaire membre du classement des 40 meilleurs, mais pratiquement inconnu du grand public.

Mais celui qui a déjà annoncé que cette saison sera sa dernière chez les professionnels a déjoué les pronostics et aura ainsi vraisemblablement le privilège de faire ses adieux au public montréalais sur le Central devant des milliers de spectateurs. C'est qu'il croisera le fer au deuxième tour avec celui que plusieurs considèrent comme le meilleur joueur de tous les temps : Roger Federer.

« Ça va être plaisant de jouer contre Roger », a indiqué Niemeyer après sa victoire contre le Russe Igor Kunitsyn. « Je vais devoir prendre des risques pour espérer l'emporter, mais je ne me suis pas mis de pression en venant ici cette semaine. »

De la pression, l'athlète de Deauville s'en est toujours mis une tonne sur les épaules lors de ses passages au Stade Uniprix. Il avoue même candidement que ses six défaites consécutives à Montréal ne sont nullement le fruit du hasard.

« J'ai toujours tenté d'impressionner tout le monde et cela n'a jamais été un succès », a reconnu Niemeyer. « Maintenant, gagne ou perd, tout ce que je veux, c'est bien jouer et avoir du plaisir. »

Une formule déjà entendue mille fois, mais qui reste quand même le point d'encrage de tous ces joueurs qui ont connu des passages à vide après avoir atteint des sommets personnels. Niemeyer, qui a déjà occupé le 134e échelon mondial en mars 2004, pointe maintenant au 487e rang et n'est plus un habitué des tournois de l'ATP. C'est ce qui explique pourquoi il a sauté à pieds joints sur l'invitation des organisateurs même si ses chances de victoires étaient pratiquement nulles.

« C'est une occasion unique de participer à l'un des 13 plus grands événements de l'année », avoue Niemeyer. « D'autant plus que l'atmosphère est très spéciale ici. »

Ne sachant toujours pas encore quand il tirera définitivement le trait à une carrière bien remplie de 13 ans chez les pros, Niemeyer compte bien profiter de tous les instants qui le séparent du moment fatidique et il se permet même de rêver à voix haute.

« J'ai déjà disputé un tournoi deux semaines après la naissance de ma famille et je me rappelle avoir manqué de sommeil », raconte Niemeyer. « Il (Federer) vient d'en avoir deux, c'est sûr qu'il n'a pas eu le temps de dormir! »

La suite et possiblement la conclusion de l'histoire mardi soir.