Sous l'ardent soleil californien d'Indian Wells, le no 1 mondial Novak Djokovic veut reprendre, à partir de mercredi, sa domination sans partage sur un circuit mondial encore sous le choc de la retentissante affaire de dopage impliquant Maria Sharapova.

D'un désert à l'autre, Djokovic, impressionnante machine à gagner, espère balayer le grain de sable qui l'a grippé fin février à Dubaï.

Gêné par des douleurs à l'oeil droit, le Serbe avait été contraint à l'abandon en quarts de finale contre l'Espagnol Feliciano Lopez, mettant fin à une ahurissante série de 17 finales consécutives.

Depuis, Djokovic a contribué, dans la douleur, à la qualification de la Serbie pour les quarts de finale de la Coupe Davis en venant à bout du Kazakhstan (3-2) la fi de semaine dernière.

À Indian Wells, Djoko est dans son jardin ou presque : il y a remporté quatre titres, dont les éditions 2014 et 2015.

La saison dernière, le vainqueur des Internationaux d'Australie 2016 avait dominé la concurrence dans les Masters 1000, les tournois les plus importants après ceux du Grand Chelem : il en avait disputé huit sur neuf, en avait remporté six (Indian Wells, Miami, Monte-Carlo, Rome, Shanghaï, Paris-Bercy) et atteint les finales des deux autres.

Seuls Andy Murray, à Montréal, et Roger Federer, à Cincinnati, avaient réussi à le contrarier.

Conditions particulières

Mais le Britannique a régulièrement du mal à s'adapter aux conditions très particulières d'Indian Wells (chaleur, vent, balles rebondissant plus haut) et y affiche comme meilleur résultat une finale, perdue contre Rafael Nadal, en 2009, tandis que l'ancien no 1 mondial suisse soigne toujours sa blessure au genou survenue lors des Internationaux d'Australie.

Avec un Nadal, vainqueur de l'épreuve en 2007, 2009 et 2013, en panne de confiance, Djokovic peut aborder l'enchaînement Indian Wells/Miami sereinement.

Attention toutefois au Suisse Stan Wawrinka (no 5 mondial), au Canadien Milos Raonic, demi-finaliste en 2015 ou à l'Argentin Juan Martin Del Potro, finaliste de l'édition 2013, de retour sur le circuit après une saison 2015 quasi blanche en raison d'une blessure au poignet gauche.

Dans le tableau féminin, la présence pour la première fois depuis 2002 des deux soeurs Williams aurait dû être l'attraction.

Désillusions pour Halep

Venus, 35 ans, a décidé d'imiter sa cadette Serena qui avait renoué l'an dernier avec l'épreuve californienne qu'elles boycottaient pour avoir été victimes d'insultes à caractère raciste.

Mais l'affaire Maria Sharapova a changé la donne : l'ancienne no 1 mondiale, absente sur blessure depuis fin janvier, avait déclaré forfait pour Indian Wells, mais elle a révélé lundi qu'elle avait fait l'objet d'un contrôle antidopage positif au meldonium, un médicament ajouté à la liste des produits interdits le 1er janvier 2016.

Depuis, le gotha mondial, Serena Williams en tête, est sous le choc.

« Je souhaite le meilleur à quiconque se trouve dans cette situation », a souligné la no 1 mondiale, qui a salué le courage de Sharapova pour avoir pris les devants en rendant public son contrôle positif.

Williams fait figure de favorite, mais la no 1 n'a disputé qu'un tournoi depuis septembre 2015 et reste sur des échecs surprenants lors de ses deux derniers grands rendez-vous, en demi-finale des Internationaux des États-Unis et en finale des Internationaux d'Australie, où elle a été battue respectivement par l'Italienne Sara Errani et l'Allemande Angelique Kerber.

La tenante du titre, la Roumaine Simona Halep, a vu son étoile pâlir en un an et a enchaîné les désillusions début 2016.

Ce climat d'incertitude pourrait profiter à la Polonaise Agnieszka Radwanska ou encore à la Belarusse Victoria Azarenka.