PARIS (AP) - Le joueur, dépité, jette sa raquette avec rage sur la terre battue. L'image, si elle est aussi présente dans l'imaginaire collectif que celle du rocker cassant sa guitare sur son ampli, n'en est pas pour autant tolérée par le règlement de Roland-Garros.

Les joueurs capricieux peuvent se voir décerner une amende en souvenir de leur passage à Roland-Garros.

Ainsi, depuis le début du tournoi cette année, 20 joueurs et six joueuses ont été épinglés pour mauvaises manières ou mauvais traitement de raquette.

L'Autrichien Wayne Arthurs se place en tête du peloton. Un juron un peu trop prononcé le 24 mai lui a valu une amende de 2000 dollars. Avec 1500 dollars, la Russe Nadia Petrova se hisse jusqu'à la seconde place, pour avoir joint le geste à la parole le 29 mai.

Dans le peloton, dix joueurs et joueuses en sont pour 1000 dollars. Motif invoqué: mauvais traitement de raquette (David Ferrer, le 23 mai, Gaston Gaudio, le 30 mai), jurons (Rennae Stubbs, le 30 mai) et même comportement anti-sportif (Marat Safin). En tout, 15 000 dollars de pénalités pour ces messieurs et 5750 dollars pour ces dames.

Heureusement, aucune décision n'est sans appel. Martin Garcia, Igor Andreev et Conchita Martinez ont pu faire "sauter" l'amende, tandis que le Français Jean-René Lisnard a vu son amende pour comportement non-sportif passer de 1000 dollars à 500 dollars.

Une chaise pour le musée

A l'inverse, les conduites de "sales gosses" peuvent aussi rapporter . Eliminé en huitièmes de finale, Safin a quitté le tournoi mais une partie de lui, ou plutôt le produit de son mauvais caractère, restera à Paris.

Double vainqueur d'un tournoi du Grand Chelem, l'ancien numéro un mondial a perdu le contrôle de ses nerfs lors de sa défaite contre Tommy Robredo et a fracassé sa raquette contre une chaise en bois qu'il a éventrée.

Safin a donc logiquement écopé d'une amende de 1000 dollars pour son comportement anti-sportif, qui a été déduite des ses gains à Paris.

Qu'est devenue la chaise en bois? Elle trouvera sa place au musée du tennis de Roland-Garros, le Tenniseum, dans le cadre de l'exposition "100 objets, 100 ans de tennis".

"Le langage de Safin sur le court n'est pas toujours terrible, mais tant qu'il continue à nous fournir de nouveaux objets, il n'y a pas de problème", a déclaré le directeur du musée, Jean-Christophe Piffaut.