LONDRES (AFP) - Surnommé le "Petit Goran" depuis l'âge de 13 ans, en raison du mimétisme avec son glorieux aîné Goran Ivanisevic, le Croate Mario Ancic est en train de brûler les étapes vers la gloire à 20 ans, dans le tournoi de tennis sur gazon de Wimbledon.

Les Anglais, dont il a déboulonné l'idole un peu défraîchie Tim Henman en quarts de finale mercredi, ne l'appellent plus que "Super Mario". Déjà, il les avait remplis d'admiration en éliminant le Suisse Roger Federer au premier tour sur le central en 2002. Dans leurs souvenirs, seul le Suédois Bjorn Borg avait accompli pareil exploit aussi jeune pour ses débuts londoniens.

Né le 30 mars 1984, à Split, comme Ivanisevic, Ancic a toujours été très précoce. Dans le sillage de son grand frère Ivica, il agrippa sa première raquette à l'âgé de sept ans, ramassa les balles de l'immense Goran et en échangea avec lui à dix ans, et fit ses débuts en Coupe Davis contre le Portugal à quinze ans.

"J'avais alors tendance à rester sur la ligne de fond. Goran m'a dit de monter au filet. Tout le monde l'adorait et je cassais des raquettes comme lui", raconte-t-il.


"Le futur s'appelle Mario Ancic."

C'est ainsi qu'en 2000, il fut finaliste chez les juniors à Wimbledon, après avoir été battu par Andy Roddick en finale à Melbourne. Plus âgé que lui de dix-neuf mois, l'Américain devait de nouveau le battre en demi-finale de l'US Open. Avant la demi-finale de vendredi, ils se sont retrouvés voici quelques semaines au Queen's, Roddick l'emportant de peu.

D'une froideur remarquable sur le court, Ancic ne s'effraye pas plus des frappeurs que des stylistes. A son jeune palmarès figurent notamment l'Américain Taylor Dent, le Néerlandais Sjeng Schalken, le Thaïlandais Paradorn Srichaphan, le jeune Suédois Joachim Johansson et le très chevronné Américain Todd Martin.

"Il sert mieux que Philippoussis!", s'est exclamé Henman après sa défaite. Pas plus fort, certes, mais mieux. Et son entraîneur actuel, l'Australien Rohan Goetzkee, a rendu sa deuxième balle redoutable et ses débuts de match moins nonchalants. Malgré sa grande taille (1,93 m), la même que celle d'Ivanisevic, il réussit comme son aîné d'étonnantes volées basses. Quant aux balles hautes, il en raffole.

Il fut un temps entraîné par l'Australien Bob Brett, l'ancien entraîneur de l'Allemand Boris Becker. Lequel, trois fois vainqueur à Wimbledon, n'a pas craint d'affirmer: "Le futur est arrivé, il s'appelle Mario Ancic."