LONDRES - Qualifié pour les demi-finales du Masters de Londres mercredi, Rafael Nadal a également verrouillé la place de no 1 mondial jusqu'à la fin de l'année, un accomplissement phénoménal lorsqu'on considère d'où il revient.

« Il y a douze mois, j'étais chez moi et je ne pouvais même pas m'entraîner. Je cherchais des solutions pour mon genou et je ne voyais pas plus loin que le jour d'après. Imaginer terminer 2013 au sommet était alors inenvisageable », a résumé l'Espagnol après son succès 7-6, 7-6 sur Stanislas Wawrinka, son douzième en douze rencontres contre le Suisse.

Avec 73 victoires contre six défaites, dix titres dont Roland-Garros, les Internationaux des États-Unis et cinq Masters 1000, il n'a certainement pas volé la couronne de roi de la raquette 2013.

« C'est amplement mérité », a estimé Richard Gasquet mercredi en jetant un coup d'oeil sur la rencontre, et même le dauphin de l'Espagnol, Novak Djokovic, reconnaît que c'est Nadal « qui a joué le meilleur tennis cette année ».

Avec la concurrence existant actuellement au sommet de la pyramide, c'est déjà un bel exploit en soi et Nadal n'a pas manqué de le rappeller mercredi.

Réfugié sur son île de Manacor entre juillet 2012 et février 2013, il a passé sept mois sans jouer, à cause d'un genou gauche tellement amoché qu'il a parfois craint le pire pour sa carrière.

« Des doutes, il y en a eu beaucoup », a confié Nadal, qui était encore terriblement anxieux lors de sa rentrée au Chili en février, un mois et demi après ses camarades de classe.

Obsédé par son genou, il a opté pour la terre battue de Vina del Mar pour faire son retour et, malgré l'appréhension, il y a tout de suite atteint la finale, perdue face à Horacio Zeballos.

« Fantastique come-back »

La suite allait bluffer toute la planète tennis lorsqu'il a remporté sept des huit tournois suivants, seulement battu par Novak Djokovic à Monte-Carlo, pour réussir ce que Roger Federer a qualifié de « fantastique come-back ».

Parti avec un énorme retard au classement sur Djokovic, le roi des deux dernières années, l'Espagnol, cinquième mondial même après l'Omnium d'Australie en janvier, a remonté l'échelle au sprint, sans plus jamais se retourner.

Après sa victoire aux Internationaux des États-Unis en septembre, on savait que ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'il retrouve le trône. Ce fut chose faite le 7 octobre dernier après le tournoi de Pékin.

Restait alors à résister au retour de Djokovic, lui-même déchaîné avec trois titres depuis les Internationaux des États-Unis. Mission accomplie mercredi pour terminer l'année en tête pour la troisième fois, après 2008 et 2010.

« J'ai dit avant le tournoi que ce n'était pas vraiment un objectif. Mais après tous les titres que j'ai gagnés cette saison, et après tout ce que j'ai traversé l'année dernière, j'estime que je la mérite cette place », a-t-il tranché, ravi aussi de pouvoir se concentrer à 100% au tournoi.

« Je suis encore très loin d'avoir gagné ce titre. Je ne suis qu'en demi-finales et je n'y serai pas le favori sur cette surface. Mais je vais essayer », a assuré Nadal qui rendrait son année définitivement folle en remportant son premier Masters, le dernier grand titre qui lui manque.

Ferrer rapidement écarté

Le Tchèque Tomas Berdych a décroché sa première victoire dans le Masters mercredi à Londres en battant 6-4, 6-4 l'Espagnol David Ferrer, qui n'a plus aucune chance d'atteindre les demi-finales.

Battu par Stanislas Wawrinka lundi en ouverture, Berdych, 6e mondial, s'est relancé dans la course au dernier carré où attend déjà le no1 mondial Rafael Nadal.

Ferrer, qui a sèchement perdu contre Nadal mardi, n'a en revanche plus aucune chance d'accéder aux demi-finales après cette nouvelle défaite en deux sets.

Le no3 mondial, finaliste 2007, disputera un dernier match pour l'honneur face à Wawrinka vendredi avant de partir en vacances.