PARIS - Historiquement défaillant à Bercy, Roger Federer veut en finir cette année avec la malédiction à l'Est de Paris pour renouer enfin avec la victoire dans un Masters 1000 et effacer un malentendu tenace.

Que le Suisse gagne un jour un tournoi à Paris, où sa popularité est énorme, était probable mais qu'il y arrive à Roland-Garros, sur terre battue, plutôt qu'à Bercy, sur une surface a priori plus favorable à son jeu, reste l'une des caractéristiques les plus étonnantes de sa carrière.

Vainqueur en 2009 dans l'ouest parisien, le no 4 mondial n'a jamais rien réussi de bon à l'autre bout de la capitale où Bercy reste l'unique Masters 1000, la catégorie de tournoi la plus prestigieuse après ceux du Grand Chelem, dont il n'a jamais atteint la finale, en huit participations.

Sa meilleure performance est une demi-finale, l'année dernière, où il a laissé passer cinq balles de match face à Gaël Monfils. Son bilan est décevant : dix victoires pour sept défaites. Bercy est même le seul tournoi de toute sa carrière où il a déclaré forfait avant un match, un quart de finale en 2008.

Les raisons pour lesquelles Federer n'a jamais brillé à Paris sont multiples. « Au début j'avais du mal à m'adapter à la salle, j'ai rencontré quelques joueurs qui ont fait de gros matchs aussi et j'ai été blessé aussi », dit-il.

On peut ajouter qu'il avait zappé le rendez-vous lors de ses deux meilleures années, en 2005 et 2006. Et que la place du tournoi parisien dans le calendrier ATP, juste derrière celui de sa ville natale de Bâle qu'il a remporté dimanche pour la cinquième fois, l'a toujours désavantagé.

« En pleine forme »

Ca pourrait encore être le cas cette année sauf que l'ancien no 1 mondial arrive dans de bien meilleures dispositions à Paris que par le passé pour avoir observé une longue pause de six semaines entre les Internationaux des États-Unis et Bâle.

Alors que ses concurrentes directs traînent la patte en cette fin de saison - Rafael Nadal est forfait, Novak Djokovic a mal au bras et Andy Murray a renoncé à Bâle pour une douleur à la fesse - Federer respire la santé.

« Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien, souligne-t-il. Cette pause de six semaines était une bonne chose. Je suis en pleine forme et j'en veux plus. J'espère y causer des dégâts cette année à Paris. »

S'il n'a pas battu de top 10 à Bâle, ses cinq succès lui permettent d'arriver en confiance à Bercy où il profite d'un tableau favorable - Fish, Gasquet et Simon dans sa zone - avant une demi-finale théorique contre Andy Murray.

« Je ne suis pas passé loin l'an dernier. Je suis confiant que le meilleur reste à venir », souligne Federer qui ne cache pas son ambition de devenir le deuxième joueur, après Andre Agassi, à gagner des deux côtés de Paris.

Et remporter par la même occasion ce dix-huitième titre en Masters 1000 qui se fait attendre depuis sa victoire à Cincinnati en août 2010.