C'est toujours une bonne chose d'avoir une approche positive dans la vie. Pas d'avoir la tête dans les nuages mais de savoir se positionner pour exceller. Cela veut dire de tout faire ce qui est humainement possible pour être prêt physiquement et mentalement. Dès que la première balle est en jeu, il faut y croire et cela est toujours beaucoup plus facile à réaliser lorsque toute la préparation a été soigneusement mise en place. C'est bien connu: la rigueur amène haut.

 

S'il y en a un qui fait preuve de rigueur depuis plusieurs années et ce malgré son jeune âge, c'est bien Félix Auger-Aliassime. Travailler fort c'est une chose, beaucoup de gens le font mais pour avoir du succès au haut niveau, cela prend un plan et une croyance qu'il s'agit du bon plan. Plus on est précis, plus on a de chances d'atteindre ses buts. Compte tenu du haut degré d'excitation qui règne à quelques jours du début du tableau principal de la Coupe Rogers, cela m'amène forcément à faire une réflexion sur tout le chemin parcouru par Félix au cours de la dernière année. À la même date l'an passé, FAA reçoit une invitation à Toronto puisqu'il est 133e au monde. Cela ne l'empêche pas de battre Lucas Pouille rondement au 1e tour avant de s'incliner au bris d'égalité de la 3e manche devant l'étoile filante Daniil Medvedev, maintenant membre du top-10.

 

Cette saison, ses progrès sont fulgurants et ce qui impressionne c'est qu'il excelle sur TOUTES les surfaces. Finale à Rio et Lyon sur terre, ronde ultime à Stuttgart, demie au Queen's Club et 3e tour à son premier Wimbledon sur herbe et 8 matches joués à Miami sur surface dure (si on compte les qualifications) avant de rendre les armes en demies dans ce tournoi de la série 1000. Tout près du top-20 à 18 ans seulement c'est phénoménal pour ce grand talent. Son premier test à Montréal sera mardi lors de la session de jour face à son compatriote Vasek Pospisil. Les deux copains se sont affrontés au All England cette année alors que Félix avait gagné en 4 manches. Il y avait de la nervosité dans l'air de part et d'autre et c'est normal puisque notre Québécois jouait dans le plus merveilleux tournoi du monde pour une première fois tandis que Pospisil revenait au jeu après plusieurs mois sur le carreau en raison d'une opération au dos. Le gagnant de cette rencontre affrontera soit le 9e favori Kevin Anderson ou Lucas Pouille. Je souhaite à Félix sérénité et paix pour pouvoir contrôler ses émotions. Pas facile de déjà devoir jouer le rôle du sauveur pour tout un peuple...

 

Denis Shapovalov connait des moments difficiles sur le circuit puisqu'il n'a pas gagné une rencontre depuis la fin du mois de mai. Dans les faits notre talentueux blondinet a perdu à son premier match d'un tournoi 9 fois cette année sur 16 épreuves. Heureusement qu'il a quand même connu quelques moments chauds avec une présence en demie à Miami et une ronde des 16 à Indian Wells avec notamment des victoires de haut niveau face à Stefanos Tsitsipas et Marin Cilic. Denis se situe tout en bas du tableau avec d'abord un match contre l'attaquant Pierre Hughes Herbert qui est dangereux sur cette surface avec la possibilité de se mesurer au 2e favori Dominic Thiem qui est en finale chez lui à Kitzbuhel dans un tournoi sur terre battue. Qui sait, Thiem aura le décalage horaire dans les pattes et peut-être aussi encore un peu de terre dans les semelles donc tout est possible. Il faudra pour cela une attitude toute nouvelle et surtout à toute épreuve. Le fait de se retrouver dans la même enceinte qui l'a mis au monde en 2017 lui donnera sans doute des ailes à nouveau. C'est tellement ce que je lui souhaite. Il a bien trop de talent pour jouer les seconds rôles.

 

Le grand frère Milos Raonic se mesure quant à lui à l'Américain Taylor Fritz qui connait ses meilleurs moments sur le circuit. Milos s'est incliné mercredi devant Peter Gojowczyk à Washington sans donner une prestation digne de sa réputation. Certes il faut donner le crédit à l'Allemand qui a joué de façon offensive, mais Milos n'a pas bien servi et en plus peinait pour exploser vers la balle. Il a d'ailleurs eu besoin de la visite du soigneur qui a fait un long massage pour lui débloquer la hanche. Si Raonic bat Fritz, il aura fort à faire puisqu'un autre jeune l'attendra de pied ferme: le Grec Tsitsipas membre du top-10 depuis le début du mois de mars.

 

Pour sa part Brayden Schnur se voit offrir une belle opportunité d'avancer encore au classement puisqu'il affrontera un joueur issu des qualifications. Schnur connait de si beaux moments sur le circuit cette année avec en point de mire une finale au tournoi de New York de la série 250 et deux autres rondes ultimes en Challenger à Newport Beach et tout récemment à Winnipeg. Haut fait d'armes aussi pour le grand gaillard de 24 ans qui s'est qualifié à Wimbledon. Il a su se bâtir une belle confiance grâce à des victoires sur Makenzie Macdonald, Donald Young, Dustin Brown, Steve Johnson et Sam Querrey. Hey, c'est du solide! Une première victoire dans un grand tableau lui permettrait de faire un autre bon bout de chemin dans la bonne direction.

 

Chez les dames, le tableau regorge de vedettes et la bataille sera intense encore une fois cette année! Vous vous souvenez peut-être que l'an passé en ronde ultime à Montréal Simona Halep était prête à mourir sur le terrain pour aller chercher le titre. La nouvelle championne de Wimbledon a redonné du sens à sa vie avec une performance éblouissante au All England avec des schémas d'attaque de grande qualité! La Roumaine est en bonne compagnie dans le bas du tableau puisqu'il y a une possibilité qu'elle retrouve la finaliste de l'an passé Sloane Stevens en quarts tandis que Naomi Osaka tentera de retrouver de sa superbe, elle qui n'a pas gagné de titre depuis les Internationaux d'Australie à la fin janvier. Si Serena Williams tient son rang, nous aurons une reprise de la finale du US Open de l'an passé et ce dès les quarts entre Naomi et SW...frissons garantis ou argent remis...enfin je ne suis pas certaine concernant la 2e partie de cet énoncé...

 

Nos Canadiennes maintenant. Mille millions de mille sabords, face à face entre notre Genie Bouchard et Boum Boum Bianca Andreescu d'entrée, mais c'est fou! La première question qui me vient à l'esprit: est-ce que l'épaule de Bianca est à 100%? Pas facile revenir au jeu devant les siens à Toronto elle qui n'a pas joué depuis la fin mai! La dernière fois que ces deux dames s'étaient affrontées, soit cette année en janvier à Newport Beach, Bianca avait disposé d'Eugenie 6-2, 6-0 en moins d'une heure. Bouchard ne compte que six victoires cette année, la dernière remontant à Dubaï à la mi-février tandis que vous connaissez la montée en flèche d'Andreescu qui compte 32 gains en 5 mois. Saviez-vous que dans le top-10, il n'y a que 4 filles qui ont gagné plus de matchs que Bianca? En espérant pour Bouchard que la Torontoise soit nerveuse et qu'elle la laisse jouer un peu plus.

 

Finalement, beau clin d'oeil du destin pour Leylah Annie Fernandez qui n'arrête pas de faire écarquiller les yeux en allant de triomphe en triomphe chez les pros à 16 ans seulement. Elle profite comme il se doit d'un laisser passer dans le grand tableau tout en gardant un petit oeil sur les qualifications puisqu'elle affrontera une fille qui saura s'en extirper. Huit Canadiennes prennent part aux rondes préliminaires dont Françoise Abanda qui se voit offrir un beau défi d'entrée puisqu'elle affronte la tunisienne Ons Jabeur, 59e mondiale. Il faut que Françoise se présente sur le terrain le couteau entre les dents, déterminée comme jamais à fermer la porte à tout ce qui est négatif pour pouvoir donner un autre souffle à sa carrière.