MELBOURNE, Australie - Roger Federer a ajouté un 16e titre du Grand Chelem à un palmarès déjà sans précédent, dimanche, battant l'Écossais Andy Murray 6-3, 6-4 et 7-6 (11), en finale des Internationaux d'Australie.

Federer, qui disputait sa 22e finale de Grand Chelem, est venu à bout de son jeune adversaire de 22 ans en deux heures et 41 minutes de jeu, à l'issue d'un bris d'égalité fertile en rebondissements, qui s'est achevé sur le score fleuve de 13-11 en faveur du Suisse, numéro un mondial.

Murray pourra nourrir quelques regrets sur cette troisième manche où il a laissé échapper cinq balles de set. Il devra encore attendre pour marcher sur les pas de Fred Perry, dernier Britannique à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem - en 1936, il y a 74 ans.

Malgré une fin de match intense, Federer a amplement mérité, sur l'ensemble de la finale, ce quatrième triomphe en carrière à Melbourne. Murray, même s'il a sauvé deux balles de match, n'a jamais trouvé les solutions pour inverser la tendance de façon durable.

L'an dernier, à Melbourne, Federer avait versé quelques larmes après sa défaite en finale face à l'Espagnol Rafael Nadal, alors No1 mondial, à l'issue d'un match disputé en cinq sets. Cette fois, c'est Murray qui a étouffé un sanglot devant le public du Rod Laver Arena à la fin du match. Incapable de terminer son message de remerciement, submergé par l'émotion, l'Écossais a balbutié, très "fair play": "Il était bien meilleur que moi ce soir (...) Je peux pleurer comme Roger. C'est juste dommage que je ne puisse pas jouer comme lui."

Federer a tenté de le consoler en prenant à son tour le micro : "Tu es un trop bon joueur pour ne pas remporter un (tournoi du) Grand Chelem, alors ne t'inquiète pas."

Le Suisse, qui a réussi 46 coups gagnants et n'a perdu que deux fois son service, lors de cette finale, s'est senti comme sur un nuage lors de cette quinzaine australienne.

"Je suis fou de joie avec cette nouvelle victoire. Je crois que j'ai joué un des meilleurs tennis de ma vie au cours de ces deux dernières semaines", a-t-il relevé.

Une très forte pression pesait sur les épaules du jeune Écossais en accédant à cette finale. Toute la Grande-Bretagne attendait de lui qu'il mette fin à une pénurie britannique de trois quarts de siècle en Grand Chelem. Murray s'est même excusé de ne pas avoir été à la hauteur des espoirs, lui qui menait par six victoires à quatre dans ses confrontations avec Federer.

"J'ai eu un grand soutien dans mon pays ces deux dernières semaines. Désolé de ne pas avoir pu vous le rendre ce soir."

Dimanche, après deux premiers sets dominés par le Suisse, la finale a gagné en intensité dans la troisième manche. Dans un sursaut d'orgueil, l'Écossais a réussi à faire un bris pour mener 5-2. Mais, en vrai champion, le no 1 mondial a haussé son niveau de jeu pour égaler les chances 5-5. Le palpitant bris d'égalité final a donné lieu à cinq balles de set pour Murray et trois balles de match pour Federer, la dernière finalement décisive.