PARIS, France - La no 1 mondiale Simona Halep jouera samedi à Roland-Garros sa quatrième finale en Grand Chelem avec l'espoir de conclure enfin. Se dresse devant elle la championne des Internationaux des États-Unis, Sloane Stephens, qui ne connaît pas la défaite dans les grandes occasions.

L'Américaine Stephens, c'est « Madame 100% » en finale. À 25 ans, elle en a disputé six et les a toutes gagnées. Mais selon cette amatrice de glaces, surtout celles aux noix de macadame, « il n'y pas de recette ».

« J'ai eu de bonnes occasions dans les finales, je les ai saisies. J'ai bien joué, j'ai été solide. Je crois qu'une fois que je suis lancée dans un tournoi, je suis assez constante », a expliqué la 10e mondiale après son succès devant son amie américaine Madison Keys jeudi en demi-finale (6-4, 6-4).

La Roumaine Halep, finaliste en titre, n'a pas la même réussite dans les matchs importants. Elle a même une fâcheuse tendance à flancher, comme l'an passé à Paris.

Elle avait remporté le premier set puis s'était procurée trois balles de double bris à 3-0 dans le deuxième, avant que l'invitée surprise, la Lettone Jelena Ostapenko, ne renverse la situation (4-6, 6-4, 6-3).

Elle avait également perdu en trois sets ses deux autres finales majeures, face à Maria Sharapova en 2014 Porte d'Auteuil, et contre la Danoise Caroline Wozniacki en janvier à Melbourne.

Quand les questions ont porté sur ces souvenirs douloureux, la native de Constanta, 26 ans, a d'abord tenté de les esquiver en riant. « Peut-on changer de sujet? Parlons plutôt de ce beau temps. »

Plus sérieusement, elle a assuré se sentir « bien » et « heureuse » à l'approche de l'épilogue parisien. « Tout le travail entrepris après Melbourne a porté ses fruits. C'est grâce à cela que j'en suis arrivée là. » 

Samedi elle n'aura, au moins, pas à penser à la place de no 1. Sa victoire devant l'Espagnole Garbine Muguruza (6-1, 6-4) en demi-finale, lui a assuré de conserver ce fauteuil acquis le 9 octobre après plusieurs occasions manquées.

Le chiffre huit lui portera-t-il chance? Quand elle a remporté le trophée en juniors, c'était en 2008. Lorsque Virginia Ruzici, son agent, est devenue la première et seule Roumaine à ce jour à gagner Roland-Garros, c'était aussi une année en huit : 1978.

« La chose la plus importante, c'est de me concentrer sur soi-même et de jouer mon jeu. Si j'en suis capable, j'ai de meilleures chances de gagner », affirme Halep, qui n'a pas la puissance d'une Muguruza, titrée à Paris en 2016, ou d'une Sharapova, lauréate aussi en 2012.

Stephens, l'appel de la terre

Seule joueuse du top-15 à mesurer moins d'1,70 m (1,68 m), elle est plutôt du genre à construire les points et à user ses adversaires. Son jeu de jambes, sa large palette de coups et sa maîtrise tactique sont ses principaux atouts. 

Stephens, elle, est une relanceuse redoutable, avec une tendance à accélérer le jeu quand son adversaire s'y attend le moins. Plus adapté aux surfaces rapides, son jeu commence à faire des dégâts sur terre battue. 

C'est la première fois qu'elle franchit les huitièmes de finale à Roland-Garros, alors qu'elle comptait déjà une demi-finale aux Internationaux d'Australie (2013) et un quart de finale à Wimbledon (2013) en plus de son titre à New York acquis en septembre à la surprise générale.

Classée à la 957e place mondiale fin juillet, après une fracture de fatigue au pied gauche qui l'avait éloignée des courts pendant onze mois, elle avait réalisé un parcours ébouriffant, terminé en apothéose en finale face à sa copine « Maddy » Keys (6-3, 6-0). 

Stephens a pris le temps de digérer son premier titre majeur - huit défaites consécutives entre fin septembre 2017 et janvier 2018 - mais a redressé la barre en remportant le tournoi de Miami (mars). « Je sais saisir les opportunités quand elles se présentent », souligne-t-elle. Halep est prévenue.