PARIS, France - Rafael Nadal a battu samedi le Britannique Cameron Norrie 6-3, 6-3, 6-3 en 2 h 07 et s'est ainsi qualifié pour les 8es de finale de Roland-Garros sans perdre le moindre set en trois matchs.

Il poursuivra donc sa quête d'un 14e sacre sur la terre battue parisienne, synonyme de 21e titre du Grand Chelem record, face au jeune Italien Jannik Sinner (19e). Les deux hommes s'étaient affrontés au 2e tour du Masters 1000 de Rome et l'Espagnol s'était imposé 7-5, 6-4 en route vers un 10e titre romain.

Samedi face à Norrie, sur le court Suzanne-Lenglen, le roi de la terre a commis quelques fautes directes (29 au total) qui ont permis au Britannique de ne pas être submergé.

« Parfois, j'ai joué un bon tennis, parfois je pouvais mieux faire », a commenté le no 3 mondial qui avait étudié son adversaire avant la rencontre. « Il joue la meilleure saison de sa carrière, j'ai regardé, il est 13e à la Race (classement sur la saison, ndlr). Mais j'ai trouvé le moyen de passer. »

Nadal a tranquillement remporté la première manche après avoir fait le bris à 3-2 et sans jamais avoir été menacé sur son service.

Le deuxième set a été moins orthodoxe: Norrie a remporté le premier jeu sur son service, mais ensuite, les deux joueurs se sont échangé leurs mises en jeu: à 3-1 pour son adversaire, l'Espagnol a aligné cinq jeux pour empocher le set.

Et le troisième a été à sens unique, Norrie n'obtenant pas la moindre balle de bris. En remportant sa première balle de match, sur service adverse, il aurait pu conclure le match en moins de deux heures. Mais Norrie n'a pas lâché et obligé Nadal à servir pour le match. Le Majorquin a alors conclu dès sa première balle de match sur son service, la seconde de la partie.

Une promenade pour Djokovic

Novak Djokovic s'est promené sur le court Philippe-Chatrier samedi à Roland-Garros pour écarter le Lituanien Ricardas Berankis (93e) 6-1, 6-4, 6-1 en 1 h 32 et ainsi se qualifier pour les 8es de finale.

« J'ai été solide, j'ai beaucoup varié dans les échanges », a résumé le no 1 mondial tout en tempérant la sévérité du score: « Ça a peut-être semblé simple, mais ça ne l'était pas. Il faisait moins chaud aujourd'hui que jeudi alors la balle rebondissait moins. Mais j'ai su m'adapter ».

Le Serbe, finaliste l'an dernier, atteint les 8es de finale à Roland-Garros pour la douzième fois consécutivement, ce qui représente un record dans l'ère Open (depuis 1968). Rafael Nadal et Roger Federer se sont arrêtés à onze 8es consécutifs sur la terre parisienne, entre 2005 et 2015.

À 34 ans, Djokovic vise un 19e titre du Grand Chelem pour se rapprocher à une longueur du record co-détenu par Nadal et Federer.

Pour celà, il devra écarter lundi la pépite italienne Lorenzo Musetti (76e) qui, à 19 ans et pour son premier tournoi du Grand Chelem, visera lui aussi une place en quarts.

« Il met beaucoup de spin, de puissance et de vitesse dans la balle. Ce sera un vrai défi et je dois m'y préparer », a commenté Djokovic à propos de son prochain adversaire.

Théoriquement, le vainqueur du 8e entre Djokovic et Musetti pourrait affronter Roger Federer pour une place dans le dernier carré. Le Suisse (8e) devait jouer son match du 3e tour samedi en session nocturne face à l'Allemand Dominik Koepfer (59e).

Federer avance difficilement et songe arrêter

Roger Federer, qui joue son premier Grand Chelem depuis 16 mois, s'est qualifié pour les huitièmes de finale de Roland-Garros au bout d'un bras de fer de plus de trois heures et demie avec l'Allemand Dominik Koepfer (59e), battu 7-6 (5), 6-7 (3), 7-6 (4), 7-5, dans le huis clos de la nuit parisienne dimanche.

Federer, ex-no 1 mondial aujourd'hui 8e, doit affronter l'Italien Matteo Berrettini pour une place en quarts de finale, mais a des réserves.

« Je ne sais pas si je vais jouer. »

« Je dois décider si je continue à jouer ou non. N'est-ce pas trop risqué de continuer à tirer (sur le genou), n'est-ce pas le bon moment pour se reposer? », s'est-il interrogé en conférence de presse, en référence au tournoi de Halle qui débute le 14 juin et va lancer sa saison sur gazon.

Federer, bientôt 40 ans, tente un retour au plus haut niveau après une double opération du genou droit en 2020.

Le Suisse aux 20 trophées en Grand Chelem, qui n'avait encore jamais joué de match à huis clos, se souviendra sûrement de cette première tant Koepfer lui a donné du fil à retordre.

Musetti en 8es pour son 1er Grand Chelem

Le jeune Italien Lorenzo Musetti, qui participe à son premier Grand Chelem, a décroché à 19 ans à peine son billet pour les 8es en disposant de son compatriote Marco Cecchinato (83e) 3-6, 6-4, 6-3, 3-6, 6-3.

Musetti, 76e mondial, devient ainsi le 6e homme depuis 2000 à se hisser en deuxième semaine lors de ses débuts en Majeur, après Hyung Taik-Lee (2000 US Open), David Goffin (2012 Roland-Garros), Juan Ignacio Londero (2019 Roland-Garros), Daniel Altmaier (Roland-Garros 2020) et Aslan Karatsev (Open d'Australie 2021).

Avec Yannick Sinner, âgé comme lui de 19 ans, et Carlos Alcaraz (18 ans), il fait partie de la nouvelle génération montante du tennis. C'était d'ailleurs la première fois depuis 2001 que trois jeunes de moins de 20 ans atteignaient le 3e tour du Grand Chelem parisien. 

Avec deux qualifiés (Sinner et Musetti) sur trois (Alcaraz éliminé par Jan-Lennard Struff) pour la suite de la compétition, c'est une première depuis 2006.

Au prochain tour, Musetti sera opposé  au no 1 mondial Novak Djokovic.

« Je me suis déjà entraîné quelquefois avec lui, mais je ne l'ai encore jamais affronté. Donc forcément, il va y avoir un peu de tension. Mais j'attend ce genre de rencontres depuis que je suis tout petit, donc je vais surtout en profiter », a expliqué Musetti en conférence de presse. 

Samedi, le jeune Italien et Cecchinato, ancien demi-finaliste de Roland-Garros 2018, ont assuré le spectacle: service à la cuillère et amorties bien senties pour Cecchinato, volée à contrepied avec raquette dans le dos, lob et passings improbables pour Musetti. À la plus grande joie du public du court no 7, qui leur a offert une ola.

« C'est le genre de coups que je peux essayer dix fois et rater. Mais cette fois, c'est passé. Il y a eu de la chance et un peu de magie », s'est félicité Musetti.

Après un peu plus de 3 heures d'affrontement, c'est finalement le plus jeunes des deux Transalpins qui a fini par prendre le dessus dans la 5e manche, s'imposant à sa 5e balle de match avant de s’effondrer sur le court pour savourer sa victoire.

« Pour moi ce match a été plein d'émotions. A la fin il y avait de la tension, de la fatigue. J'avais déjà eu plusieurs balles de match que je n'avais pas réussi à convertir, donc j'étais vraiment très satisfait (de finir par l'emporter). C'est la première fois que j'atteint ce stade en Grand Chelem. C'était donc ma manière de le célébrer » , a expliqué Musetti.

Schwartzman avance

Diego Schwartzman, 10e mondial qui n'a toujours pas perdu un set depuis le début du tournoi, s'est facilement qualifié pour les 8es de finale de Roland-Garros en battant samedi Philipp Kohlschreiber (132e), qui a semblé diminué physiquement, 6-4, 6-2, 6-1 en 2 h 02.

Demi-finaliste sur la terre battue parisienne l'an dernier, l'Argentin affrontera le prometteur espagnol Carlos Alcaraz (97e à 18 ans) ou l'expérimenté allemand Jan-Lennard Struff (42e à 31 ans) pour une place en quarts.

« Je suis très heureux d'être de retour et de rejouer mon meilleur tennis, a-t-il commenté. L'an dernier, j'ai réussi mon meilleur tournoi ici et il n'y avait quasiment pas de public. Cette fois, il y en a et c'est bien! »

« J'étais prêt à jouer un match long. Alors j'étais content de remporter le premier set et ensuite j'ai joué de mieux en mieux », a-t-il ajouté.

« Le fait de jouer à 11 h 00 et de gagner rapidement c'est bien, parce que je vais pouvoir me promener un peu dans Paris », a-t-il savouré après s'être qualifié pour la seconde semaine sans avoir perdu le moindre set.

« Tout est parfait pour le moment », a-t-il d'ailleurs analysé.

Cette année, Schwartzman a notamment été battu au 3e tour des Internationaux d'Australie et a remporté l'ATP 250 de Buenos Aires en mars.

Alcaraz stoppé par Struff

Le jeune Espagnol Carlos Alcaraz (97e), 18 ans depuis un mois et issu des qualifications, a calé au troisième tour de Roland-Garros, face à l'Allemand Jan-Lennard Struff (42e), vainqueur en trois sets 6-4, 7-6 (3), 6-2.

En franchissant le premier tour lundi, Alcaraz était devenu le plus jeune Espagnol à gagner un match sur la terre battue parisienne dans l'ère Open (devant Nadal donc) et le plus jeune joueur à y parvenir depuis Djokovic en 2005.

Puis en passant le deuxième, le plus jeune à se hisser au troisième tour de Roland-Garros depuis 29 ans, et le plus jeune en Grand Chelem depuis Nadal à l'Open d'Australie 2004.

Contre Struff, bien revenu dans la partie après un début de match hésitant, Alcaraz a en partie montré pourquoi il incarne une des promesses du circuit, en particulier avec son coup droit. Mais sont aussi ressortis un revers nettement moins percutant et quelques mauvais choix.

Aussi combatif soit-il, le jeune Espagnol ne s'est pas relevé de la perte du deuxième set, dans lequel il avait comblé un break de retard mais a mal négocié le jeu décisif.

Struff défiera l'Argentin Diego Schwartzman (10e) pour une place en quarts de finale.