PARIS - La Russe Dinara Safina a atteint sa première demi-finale en Grand Chelem, mercredi à Roland-Garros, en battant sa compatriote Elena Dementieva en trois manches de 4-6, 7-6 (5) et 6-0.

Tout comme au tour précédent contre Maria Sharapova, Safina a dû sauver une balle de match en deuxième manche.

Safina a été menée 5-2 par Dementieva dans la deuxième manche, exactement comme face à la no 1 mondiale lundi, avant de défendre une balle de match à 5-4 et de profiter ensuite de l'effritement mental de son adversaire pour sprinter vers la victoire.

"À 5-2, j'ai complètement changé de tactique, je me suis contentée de remettre la balle pour l'obliger à faire le jeu, ça l'a déboussolée, a-t-elle déclaré à la sortie du court. J'étais à un doigt de me faire sortir du tournoi, je suis ravie de pouvoir revenir sur ce court demain."

C'est la première fois que la petite soeur de Marat Safin, 22 ans, réussit une telle percée dans un tournoi majeur. Ses meilleurs résultats jusque-là étaient des quarts de finale à Roland-Garros et aux Internationaux des États-Unis en 2006.

Après avoir battu deux Russes lors de ses deux derniers matchs, la Moscovite rencontrera encore une compatriote, Svetlana Kuznetsova, en demi-finale jeudi. C'est-à-dire celle qui l'avait battue en 2006 à Paris.

Suite à sa victoire en mai à Berlin, où elle avait battu Justine Henin, Serena Williams et Dementieva, Safina avait endossé cette année le rôle d'épouvantail à Roland-Garros malgré son 14e rang mondial.

Un statut qu'elle a confirmé lundi en éjectant du tournoi la no 1 mondiale Maria Sharapova. Avant de récidiver mercredi, faisant une nouvelle fois preuve de nerfs solides en dépit d'un tempérament parfois volcanique.

Dementieva, en revanche, a craqué et ce n'est pas une première. Finaliste à Paris et aux Internationaux des États-Unis en 2004, la 8e joueuse mondiale n'a encore jamais remporté un tournoi majeur et son mental y participe pour beaucoup.

Ancienne reine de la double-faute, elle a nettement progressé dans ce domaine. "Servir ne me stresse plus", avait-elle expliqué lundi. Mais terminer une rencontre reste visiblement compliqué pour elle.

À 26 ans, Dementieva réussit néanmoins un beau retour au premier plan après être tombée au 17e rang mondial au milieu de l'année dernière. Cette saison, elle a obtenu plusieurs résultats probants, avec une victoire à Dubaï, la neuvième de sa carrière, et deux finales à Berlin et à Istanbul.

Face à une autre compatriote

Pour sa part, Kuznetsova a vaincu une invitée surprise des quarts, l'Estonienne Kaia Kanepi, en deux manches de 7-5 et 6-2.

La Russe retrouve le dernier carré deux ans après sa finale perdue face à la Belge Justine Henin. Il s'agira de sa quatrième apparition à ce niveau d'un tournoi du Grand Chelem.

Elle reste en course pour la place de no 1 mondiale, que Maria Sharapova est sûre de perdre dès lundi prochain après sa défaite en huitièmes de finale. Il lui faudra pour cela remporter son deuxième titre du Grand Chelem, quatre ans après les Internationaux des États-Unis de 2006.

Kanepi, qui jouait son premier quart de finale en Grand Chelem à presque 23 ans (le 10 juin), a eu sa chance en début de match, lorsqu'elle a mené 4 jeux 2 et 0-40, avant de connaître un gros passage à vide et de céder 10 des 12 jeux suivants (7-5, 5-1).

Kuznetsova a nettement pris le dessus du fond du court en commettant beaucoup moins de fautes directes (19 contre 31).

La Russe réussit un bon début de saison, mais a perdu ses trois finales (Sydney, Dubaï, Indian Wells), confirmant sa tendance à craquer dans les moments cruciaux (elle n'a gagné que 9 de ses 27 finales).

Elle a plutôt baissé de pied lors de la tournée de préparation sur terre battue, ne gagnant que deux matches en deux tournois à Berlin et à Rome.

Kanepi, une puissante cogneuse de fond de court, un peu comme son adversaire du jour, est une ancienne championne de Roland-Garros juniors (2001). En huit participations à des tournois du Grand Chelem, elle n'avait atteint qu'une fois le troisième tour.