MELBOURNE, Australie (AP) - Serena Williams en avait assez de toujours se faire poser la même question: qu'arrive-t-il aux soeurs Williams?

La réponse est venue à l'occasion de la finale féminine des Internationaux d'Australie.

Après avoir perdu la première manche et en danger de subir un bris de service, son dos faisant des siennes tout comme son service, Serena a puisé dans ses dernières ressources pour vaincre Lindsay Davenport 2-6, 6-3, 6-0 dans la finale féminine, samedi. Elle a ainsi mis fin à une léthargie de 18 mois sans titre du grand chelem.

"Je me suis toujours perçue comme la meilleure, a-t-elle déclaré. Je n'ai jamais pensé que j'étais finie. Jamais."

Williams a remporté les neuf dernières parties et n'a perdu que huit points dans la manche décisive en route vers le septième championnat majeur de sa carrière. Son dernier titre du grand chelem remontait au tournoi de Wimbledon de 2003, victoire qui complétait une séquence de cinq triomphes en six tournois majeurs.

"La pensée de tout laisser tomber ne m'a jamais traversé l'esprit, même dans les situations les plus difficiles", a ajouté Williams, qui vient de connaître une année éprouvante, physiquement et émotivement.

Williams et sa soeur Venus ont dû composer avec les blessures, mais aussi avec la mort violente de leur soeur Yetunde Price en septembre 2003.

"C'est d'autant plus gratifiant parce que les gens se demandaient toujours ce qui nous arrivait, a dit Serena. Mais ce n'est rien. Nos défaites sont peut-être survenues à cause de quelques points ici, quelques points là où nous avons mal joué; mais dans les faits, nous étions quand même dans le match."

De son côté, Davenport, qui en était à sa première présence dans une finale d'un tournoi du grand chelem depuis les Internationaux des Etats-Unis de 2000 - elle s'était alors inclinée devant Venus - pensait aux occasions ratées lors du match de samedi. Notamment, aux six points de bris d'égalité gaspillés lors de la cinquième partie de la deuxième manche. Mais c'est toutefois trois parties plus tard que le match a basculé, selon elle.

En avant 40-0, Davenport a alors laissé Williams revenir pour créer l'égalité, puis a commis une double faute lors d'un point de bris pour donner la partie à son adversaire. Williams a remporté les sept parties suivantes.

"J'avais l'impression d'avoir contrôlé la majorité du match, a expliqué Davenport. Ensuite j'ai eu cette horrible défaillance. J'ai commis quelques erreurs rapides et je lui ai ouvert la porte."

Davenport a toutefois louangé le jeu de Williams, qui a paru transformée après avoir fait soigner son dos.

"Elle a rehaussé son niveau de jeu, a déclaré Davenport. Ses services sont devenus plus puissants et plus précis."

Quant à la finale masculine, la première de l'histoire des Internationaux d'Australie à être disputée en soirée - dans la nuit de samedi à dimanche à l'heure du Québec - elle promettait d'être émotive.

Marat Safin est comme un volcan - toujours susceptible d'exploser à cause de la frustration. Lleyton Hewitt, lui, aime se motiver en brandissant le poing et en criant constamment "Come on!" pendant le match.

Hewitt sera d'autant plus motivé qu'il jouera chez lui, devant ses compatriotes, lui qui a commencé à fréquenter Melbourne Park à l'âge de sept ou huit ans. Il se mettait alors à rêver qu'il affrontait les Ivan Lendl, Tony Roche, Pat Cash et Mats Wilander.

"J'ai probablement tout gagné un millier de fois dans ma tête, a raconté Hewitt. Et de toutes les façons."

Safin avait quant à lui la conviction ferme que sa présence en finale n'était pas accidentelle.

"Je crois au destin, a-t-il dit. Je crois que tout ce qui m'est arrivé jusqu'ici devait m'arriver. J'y crois vraiment. Alors ce serait un petit peu trop stupide de gaspiller une telle occasion, surtout que ce sera la troisième."