MELBOURNE, Australie (AP) - Serena Williams, tête de série numéro 7, a remporté samedi son septième titre majeur - et son premier depuis Wimbledon 2003 - en gagnant les Internationaux d'Australie devant l'actuelle numéro un mondiale Lindsay Davenport, sur le score de 2-6, 6-3, 6-0, en 1 heure et 29 minutes.

C'est son deuxième titre à Melbourne après celui de 2003, et ce succès devrait la propulser au deuxième rang mondial derrière Davenport et devant Amélie Mauresmo.

La finale commençait comme une promenade de santé pour Davenport face à une adversaire multipliant les fautes directes et ressentant visiblement les effets de sa grande demi-finale contre la Russe Maria Sharapova au cours de laquelle elle a sauvé trois balles de match.

Williams a dû faire appel au médecin pour soigner une blessure aux dos et quitter le court à 1-4 au premier set.

"Je courrais vers un revers et mon dos s'est coincé," a expliqué, en riant, Williams, 23 ans, avant d'ajouter, "Je ne suis plus tout jeune!"

Mais après ce premier set concédé, Williams n'a plus lâché prise. Elle a sauvé pas moins de six balles de bris lors du cinquième jeu du deuxième set, se fustigeant, faisant rebondir sa raquette par terre, faisant monter l'adrénaline.

"Ma mère n'est pas toujours d'accord avec mon comportement. Je casse quelques raquettes. Mais je reste dedans!" a déclaré Williams lors de la cérémonie de remise des trophées.

Ce jeu empoché, elle n'en perdra plus un seul, alignant dix jeux d'affilée dans une rencontre qui tournait alors à l'humiliation pour une Davenport sans réactions et vite résignée.

Williams a remporté le deuxième set sur un as tonitruant et en gagnant neuf points d'affilée.

Vingt minutes plus tard, elle saisissait sa première occasion de victoire sur un service gagnant.

Serena Williams est donc de retour sur l'avant-scène après une victoire de la volonté à toute épreuve.

Cette finale est celle des réhabilitations personnelles et d'un retour du tennis américain.

Davenport avait fixé son départ en retraite à la fin de la saison 2004 mais une série de sept victoires en tournoi et une première place au classement mondial, l'ont faite changer d'avis. Elle décide de rempiler pour une année dans l'espoir de grossir un palmarès majeur où figurent des triomphes à Wimbledon, à l'US Open et à Melbourne.

Pour Williams, absente pendant huit mois après une opération du genou, retombée à la septième place mondiale, et sans victoire en Grand Chelem depuis le tournois de Wimbledon 2003, cet Open constituait sa première occasion de retrouver le tonus et la férocité qui avaient fait d'elle la championne la plus redoutée des cinq dernières années.

Elle renoue donc avec les victoires au plus haut niveau après son absence à Melbourne en 2004, ses quarts de finale à Roland Garros et à l'US Open, et surtout sa défaite amère face à Maria Sharapova en finale de Wimbledon.

La finale a marqué aussi le retour éclatant d'un tennis américain passablement malmené dans le jeu féminin l'an dernier, saison qui a vu d'abord la victoire de la Belge Justine Hénin-Hardenne à l'Open d'Australie et ensuite trois triomphes russes; celui d'Anastasia Myskina à Roland Garros face à sa compatriote Elena Dementieva, de Sharapova à Wimbledon, et de Svetlana Kuznetsova, encore contre Dementieva, à l'US Open.

La dernière finale à 100 pour cent américaine fut celle gagnée ici par Serena Williams face à sa soeur Venus en 2003.