Si c'est Billie Jean qui le dit...
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:27 jeudi, 1 août 2013. 14:39Billie Jean King aura été une GRANDE joueuse de tennis et une leader phénoménale. Tout à fait logique donc qu‘elle soit intronisée au Temple de la renommée de la Coupe Rogers durant le tournoi des dames cette année à Toronto. Imaginez : elle a remporté au cours de sa carrière 129 titres en simple et un total de 39 épreuves du Grand Chelem en simple et en double. Elle a aussi bien sûr trôné au premier rang mondial.
Pourtant le commun des mortels se souvient surtout d‘elle pour avoir battu Bobby Riggs dans la fameuse bataille des sexes en 1973! À 29 ans Billie Jean était au sommet de son art alors que Riggs, tout de même champion de Wimbledon et considéré comme numéro 1 mondial dans les années 40, avait 55 ans. Près de 31 000 spectateurs s‘étaient massés à l‘Astrodome de Houston pour ce match et plus de 50 millions téléspectateurs de 37 pays l‘avaient regardé avec passion. King avait gagné 6–4, 6–3 et 6–3 empochant la bourse de 100 000 $, en plus du respect de la planète toute entière! Il fallait la voir entrer sur le terrain soutenue par 2 beaux mâles en petites tenues tandis que Riggs semblait se porter assez bien merci entouré de son harem repêché pour la cause…
C‘est elle qui a mis sur pied la Women‘s Tennis Association il y a 40 ans et qui s‘est battue comme une déchaînée pour que les dames touchent des bourses égales aux hommes et qu‘elles aient leur propre circuit et commanditaires. Avant 1970 la différence entre les bourses des hommes et des femmes étaient de l‘ordre de 12 contre 1. Grâce à BJK, elles sont égales en Grands Chelems et on continue d‘avancer à ce chapitre avec au-delà de 100 million $ de commandites par année. Comme le disait le slogan de Virginia Slims à l‘époque, premier à supporter la WTA :“You‘ve come a long way baby!”.
Intéressant donc de faire un brin de jasette avec cet icône du tennis.
HP : Billie Jean est-ce une bonne chose cette nouvelle tendance de jumeler les hommes et les femmes la même semaine?
BJK : Dès le début des années 70, je suis allée rencontrer les dirigeants de l‘ATP pour leur proposer cela mais à cette époque on m‘avait envoyé promener (they told me to get LOST!). Aujourd‘hui 40 % des épreuves sont mixtes et cela me réjouit au plus haut point car je crois vraiment que lorsque les hommes et les femmes sont réunis, le spectacle est plus complet, plus globalement grandiose, donc les spectateurs en ont vraiment pour leur argent. De plus les filles sont soulevées vers le haut par l‘excellence des hommes.
HP : Mais comment perçoit-on l‘image du tennis féminin lorsque Serena triomphe en 51 minutes pendant que Djokovic s‘escrime pendant 5 heures 51 minutes pour gagner son match?
BJK: Mais on ne demande pas mieux nous aussi que de jouer au meilleur des 5 manches comme les hommes mais personne dans les hautes instances ne veut cela de la part des dames! De toute façon jouer 5 sets aujourd‘hui est devenu un marathon ridiculement long! C‘est même fou! Moi je préfère plutôt que les meilleurs se ménagent pour que l‘on puisse profiter de leur talent le plus longtemps possible! Ce que je voudrais au-delà de tout c‘est que la femme soit considérée comme une athlète d‘abord et que les journalistes et les gens en général arrêtent de parler principalement de son look. Quand j‘ai joué contre ce vieux macho de Bobby Riggs, on n‘avait discuté que de mon apparence. Jamais on avait fait état de mon palmarès, de mes succès sur le terrain. L‘égalité entre les sexes s‘est aussi cela et nous avons encore un bout de chemin à faire dans ce sens.
Merci Billie Jean mais soyons honnête chers amis, la bataille est loin d‘être gagnée. Je crois personnellement que le spectacle offert par les hommes est tellement extraordinaire depuis 2007 que quelques fois si le match des dames est à sens unique, les gens sont portés à se prêter au jeu des comparaisons plus facilement, donc à dévaloriser le tennis féminin. Cela prend un produit ultra fort et étanche pour se coller au tennis masculin d‘aujourd‘hui qui lui est rempli d‘une pléiade de méga stars.
J‘ai une petite anecdote pour vous. Au milieu des années 80, mon premier emploi après ma carrière de joueuse aura été d‘enseigner le tennis sous Louis Cayer au Club de tennis de l‘Île des Soeurs. Un bon jour un de mes amis m‘annonce que Bobby Riggs est en ville et qu‘il veut jouer en double. Wow quel honneur! Mais le plus l‘fun, ce fut l‘après tennis! Une vraie machine à raconter des histoires plus drôles les unes que les autres! La meilleure : lorsque Bobby Riggs gagna Wimbledon en 1939, il rafla la triple couronne : le simple, le double masculin et le mixte mais en tant qu‘amateur. Saviez-vous que ce bougre d‘homme a quand même trouvé une façon de toucher un bon magot d‘argent? Comment, je vous entends me dire? Vous donnez votre langue au chat? Et bien voici : avant le début du tournoi il se rendit dans une maison de jeu pour gager tout le cash qu‘il possédait (500 $) sur ses chances de l‘emporter!!! Il fallait lui voir la “bette” alors qu‘il nous racontait toutes ses péripéties. Il empoche donc 105 000 $ avec sa mise ce qui vaudrait près de 2 million $ aujourd‘hui. Ce gambler né est décédé du cancer en 1995 à l‘âge de 77 ans. Triste sort pour ce fils de pasteur. Parions que sa maman a dû en prier un coup pour que fiston ne perde pas trop de vue le droit chemin… En tout cas il vécut une vie riche en aventures de toutes sortes!
Aie, avez-vous vos billets pour la Coupe Rogers au Stade Uniprix? Ça s‘en vient! Youppiiiiiiii!
HP