Nos Canadiennes ont finalement perdu 3-2 cette fin de semaine devant le Bélarus après cinq batailles farouches... Nos porte-couleurs se sont arrachées et sont venues bien près de causer une belle et grande surprise devant une équipe largement favorite sur papier et ce malgré l'absence de dernière minute de la grande championne Victoria Azarenka.

Tout d'abord, Françoise Abanda prouve lors du week-end qu'elle vaut bien mieux que son classement de 343e. Si près du but samedi devant celle qui s'avère la star de cette rencontre Aliaksandra Sasnovich, 99e mondiale, dommage qu'elle soit un peu juste physiquement au troisième set. Par moments, non seulement elle tient bien en fond de terrain, mais elle est supérieure pour ce qui est de la qualité et la puissance. 

Wozniak ne peut fermer les livres

Dimanche, la Québécoise tire de l'arrière deux fois 4-2 devant l'expérimentée Olga Govortsova, 74e sur l'échiquier mondial. Abanda ne se prend pas la tête, elle continue de croire en son plan de match et renverse la tendance pour l'emporter 6-4, 6-4. Wow! Quelle fulgurance et sang froid elle démontre pour placer le Canada devant 2-1. 

Françoise peut vraiment être fière de ses deux matches. Il ne faut cependant pas se mettre la tête dans le sable et continuer de travailler la deuxième balle de service et le jeu vers l'avant. Cela prend tous les outils pour gagner régulièrement sur le grand circuit.

Aleksandra Wozniak aussi n'a pas démérité. Malgré un score à sens unique en sa faveur contre Govortsova samedi, elle a vraiment bataillé comme une lionne qui protège son petit pour garder ses nombreuses avances. Après tout ce qu'elle a vécu avec ses problèmes à l'épaule, imaginez-vous toute la fierté qu'elle a ressentie après cette victoire qui replaçait le Canada au coeur de la bataille!

Aujourd'hui cependant devant Sasnovich qui fait preuve d'une grande régularité et qui cogne dur dans les coins, cela devient difficile pour elle de soutenir cette cadence. Je la trouve un peu prévisible dans ses choix de jeu et vulnérable au service. La Canadienne se bat cependant jusqu'à  la toute fin avec détermination et acharnement, mais à ce niveau,  jouer trop souvent du tennis de rattrapage s'avère mortel.

À égalité 2 à 2, le capitaine Sylvain Bruneau choisit de faire logiquement confiance à Gabriela Dawbroski qui a fait ses preuves en double sur le circuit de la WTA avec deux titres. Pour l'épauler il y va avec Carol Zhao, championne junior de double aux Internationaux d'Australie en 2013,  titulaire de deux titres sur le circuit ITF et qui domine le circuit NCAA pour l'Université Stanford autant en simple qu'en double.

Abanda fait le travail

Je comprends son choix: Abanda et Wozniak ont beaucoup donné et cela ne pardonne pas devant des cogneuses comme Sasnovich et Govortsova de douter en deuxième balle de service. Mais comme baptême en Fed Cup, de se retrouver dans un match de double qui décidera de tout, ouf, que de pression. Nos Canadiennes sont cependant bien dans le coup au deuxième set et elles aussi n'ont pas à rougir de leur performance.

En bout de ligne, vous savez quoi? Cela prend de la profondeur pour gagner en Coupe Fed et en Coupe Davis. Il ne manquait pas grand-chose pour que le Canada cause la surprise et remporte la victoire. Le seul élément manquant: une joueuse habituée à la pression, dans le top-60 mondial. Est-ce qu'il y a un nom qui vous vient en tête?