PARIS – Après une année 2020 « à oublier », selon Rafael Nadal, 2021 devrait permettre au tennis de renouer avec un calendrier moins atypique pour une saison qui pourrait décanter la course au titre de meilleur joueur de tous les temps, le fameux « GOAT » : Roger Federer risque d'être statistiquement décroché par Novak Djokovic et Nadal.

Le calendrier

COVID oblige, le calendrier ATP complet n'a été publié que début janvier, chamboulé dans son premier quart par des Internationaux d'Australie retardé de trois semaines (8-21 février). Wimbledon, seul Majeur annulé en 2020, est bien programmé cet été (28 juin-11 juillet), entre Roland-Garros qui retrouve ses dates printanières (23 mai-6 juin) et les Internationaux des États-Unis (30 août-12 septembre).

Le circuit masculin débutera le 7 janvier avec les ATP 250 d'Antalya et Delray Beach pour se terminer le 21 novembre avec la finale des Masters à Turin. La Coupe Davis clôturera l'année à Madrid (22-28 novembre).

En revanche, les joueuses n'ont une vision que sur le premier semestre. La saison débute mercredi avec le WTA 500 d'Abou Dhabi et court pour le moment jusquà Wimbledon.

Le Big 3

Roger Federer risque de perdre gros, d'un point de vue statistique, dans la course au titre honorifique de « GOAT ». Protégé en 2020 par le gel des classements, il va chuter dans la hiérarchie ATP cette année.

Car le Suisse, qui aura 40 ans en août, semble se diriger vers une nouvelle année allégée, peut-être même la dernière. Il n'a joué que les Internationaux d'Australie en 2020 (battu en demi-finales par Djokovic) avant de subir deux opérations au genou droit, et ne reprendra pas avant la fin février 2021 – après le premier tournoi du Grand Chelem de l'année – avec pour objectifs annoncés Wimbledon et les Jeux olympiques où il vise le seul grand titre manquant à son palmarès, l'or en simple.

Du coup, Novak Djokovic et Rafael Nadal vont avoir l'occasion de lui ravir les deux principaux records du tennis.

Le Serbe devrait le dépasser en mars dans le nombre de semaines passées à la place de no 1 mondial (310 pour Federer) et l'Espagnol vise un 21e titre du Grand Chelem : comment ne pas voir l'Espagnol favori de Roland-Garros où il a décroché en octobre un 13e titre dans une édition automnale compliquée pour lui?

La relève

Dominic Thiem a décroché son premier Majeur en 2020 lors d'Internationaux des États-Unis privés, il est vrai, de Nadal et Federer et dont Djokovic a été disqualifié en 8es. Désormais débarrassé du poids de la « première », l'Autrichien est attendu pour confirmation.

Daniil Medvedev, Stefanos Tsitsipas et Alexander Zverev tenteront, eux, d'entrer au panthéon des vainqueurs de Majeurs.

L'énigme Serena

Ashleigh Barty a profité du gel du classement WTA pour se maintenir sur le trône, mais Sofia Kenin (Australie) et Iga Swiatek (Roland Garros) ont éclos au plus haut niveau, tandis que Naomi Osaka a été éclatante aux Internationaux des États-Unis, que Garbine Muguruza revient et que Simona Halep est toujours là.

Reste le cas Serena : toujours dans les favorites quand elle s'aligne, a-t-elle encore envie de se battre contre des jeunes qui ne l'ont pas croisée à l'époque où elle dominait outrageusement le circuit? Mère épanouie, femme d'affaires, l'Américaine aura 40 ans en septembre et quand même encore un objectif de taille dans le tennis : égaler le record, hommes et femmes confondus, de titres du Grand Chelem. Bloquée à 23 depuis l'Australie 2017, elle n'est qu'à une longueur du record de Margaret Court (24).