TORONTO - Le jeu dominant de l'étoile montante du tennis Milos Raonic a créé une vague d'optimisme au pays, qui laisse croire que le Canadien pourrait bientôt atteindre les plus hauts sommets de son sport en simple masculin.

Raonic a poursuivi sur sa belle lancée de 2011 en ajoutant deux autres titres à sa fiche sur le circuit de l'ATP cette année. Il s'est hissé au 13e rang du classement mondial et s'est joint au club des meilleurs jeunes joueurs du circuit.

Le jeu impressionnant de Raonic a également contribué au succès d'autres jeunes joueurs canadiens, comme Filip Peliwo et Eugenie Bouchard, qui ont triomphé dans des tournois du Grand Chelem chez les juniors, a fait remarquer le président de Tennis Canada, Michael Downey.

« Je crois qu'ils le regardent aller et qu'ils se disent : "Pourquoi je n'y arriverais pas moi aussi?", a mentionné Downey. Ils en ont d'ailleurs tous les deux parlé après avoir gagné à Wimbledon. »

« Ils ont dit que Milos leur avait donné la confiance qu'ils n'avaient peut-être pas auparavant. »

Peliwo a atteint la finale du volet junior des quatre tournois du Grand Chelem cette saison, remportant les grands honneurs au All England Club ainsi qu'aux Internationaux des États-Unis. L'athlète de 18 ans, originaire de Vancouver, s'est hissé au sommet du classement mondial junior de l'ITF en juillet dernier — devenant le premier Canadien à réussir l'exploit — et il terminera l'année au premier rang.

Tout comme Raonic et Peliwo, Bouchard est également passée par le centre d'entraînement national, qui est situé à Montréal. Âgée de 18 ans, elle est devenue la première Canadienne à gagner un titre du Grand Chelem en simple lorsqu'elle a soulevé le trophée des juniors en 2012 à Wimbledon. L'athlète de Westmount a aussi remporté le titre en double féminin — toujours chez les juniors — un jour plus tard.

« Je crois que c'est le meilleur système que nous n'avons jamais eu et nous pouvons compter sur des entraîneurs exceptionnels, a ajouté Downey. Mais quand tu atteins ce niveau, ton degré de confiance en toi est en grande partie responsable de ton succès. »

La cinquième raquette au monde en double, le Torontois Daniel Nestor, a quant à lui connu une autre bonne année. Il a décroché cinq titres en double masculin au cours de la saison, pour porter son total en carrière à 80.

Une de ses victoires est survenue lors de l'édition 2012 des Internationaux de France, lorsqu'il a soulevé le trophée avec son coéquipier bélarusse Max Mirnyi. Après deux ans de partenariat, les membres du duo ont annoncé qu'ils n'allaient plus jouer ensemble en 2013. Nestor formera désormais une paire avec l'Indien Mahesh Bhupathi.

Et tandis que Bouchard a été dominante au niveau junior, la Blainvilloise Aleksandra Wozniak a tranquillement tenté de retrouver la forme après avoir été tenue à l'écart du jeu à plusieurs reprises au cours des dernières saisons.

Wozniak n'a pas décroché de titre cette année, mais a fait un gros bond au classement, terminant la saison au 43e échelon avec une très longue avance sur les autres Canadiennes.

Raonic, qui a gagné l'Omnium de tennis Chennai et le tournoi de San Jose cette année, a livré plusieurs bonnes performances en 2012.

Il a entre autres récolté deux gains contre le médaillé d'or olympique Andy Murray, et a mené le Canada vers la victoire face à l'Afrique du Sud en Coupe Davis. Raonic est également passé bien près de battre Roger Federer — s'inclinant à la suite d'un bris d'égalité au troisième set à deux reprises — et a perdu un match marathon mémorable contre le Français Jo-Wilfried Tsonga aux Jeux de Londres.

Raonic a dit de son duel face à Federer à l'Omnium de Madrid en mai dernier — qui s'est soldé par un gain du Suisse 4-6, 7-5, 7-6 (4) — qu'il se démarque particulièrement lorsqu'il repense à son année.

« Il se démarque dans le sens où il m'a donné beaucoup de motivation, beaucoup de confiance en moi, et qu'il m'a montré ce que je devais faire pour avoir du succès, a déclaré Raonic. Et c'est beaucoup plus facile d'apprendre d'une défaite que d'une victoire. »

« Ce revers était vraiment difficile à avaler, mais je crois avoir dominé pendant la majeure partie de ce match. »

Le service foudroyant de Raonic est une de ses armes les plus redoutables, et ses autres atouts n'ont pas fini de donner des maux de tête à ses adversaires. Il commet encore quelques fautes directes à des moments clés, mais il commence à utiliser un style plus agressif pour dicter l'allure de ses rencontres.

« Il est en train de trouver son rythme, a dit le capitaine du Canada en Coupe Davis, Martin Laurendeau. Il ajoute des stratégies à son jeu au lieu de seulement se concentrer sur son service. »

« Alors il accompagne son gros service de quelques bons coups droits, et il excelle aussi dans ses combinaisons en retour de service. Il répond avec de gros coups droits, et je crois que c'est probablement son meilleur atout après son service. »

L'âge de Raonic joue également en sa faveur.

Il aura 22 ans à la fin du mois et a déjà acquis beaucoup d'expérience en participant aux tournois les plus prestigieux, et en affrontant les meilleurs joueurs au monde.

« Il ne peut que devenir meilleur, a dit Laurendeau. Mais on ne peut vraiment prédire ce qui va arriver avant le temps. Le tennis masculin est tellement exceptionnel aujourd'hui qu'un joueur va connaître ses meilleures années entre 25 et 30 ans. Alors le temps est vraiment un facteur important ici. Mais s'il prend le temps qu'il faut, je suis certain qu'il va réussir à s'épanouir. »

Raonic sera la tête d'affiche du Canada lorsque le pays fera face à la puissante équipe espagnole au premier tour du groupe mondial de la Coupe Davis, qui aura lieu du 1er au 3 février à Vancouver. Nestor et la 125e raquette mondiale Vasek Pospisil seront les autres éléments clés de l'équipe canadienne.

Cette compétition pourrait très bien propulser Raonic vers de nouveaux sommets au chapitre de l'engouement qu'il suscite.