Rafael Nadal a célébré dimanche chez lui, confinement pour cause de coronavirus oblige, le 15e anniversaire de son premier titre important conquis sur la terre battue de Monte-Carlo, la surface dont il est devenu le roi incontesté.

Nadal avait 18 ans lorsqu'il est entré le 17 avril 2005 sur le Central du Monte-Carlo Country Club, pour y affronter l'Argentin Guillermo Coria, tenant du titre et finaliste sortant de Roland-Garros.

Au pied du Rocher, Nadal a posé en finale du tournoi monégasque en s'imposant en quatre sets (6-3, 6-1, 0-6, 7-5) la première pierre d'une monumentale carrière qu'il n'a pas fini de construire aujourd'hui. 

Deux ans plus tôt, le jeune phénomène avait déjà fait sensation en épinglant dans ce même tournoi le champion en titre de Roland-Garros, son compatriote Albert Costa au 2e tour, à 16 ans seulement.

Ce titre sera le premier d'une série de onze sacres au cours d'une année 2005 fondatrice, qui amènera le Majorquin de la 51e place en début de saison au pied du trône mondial. 

Le surpuissant gaucher a aussi prouvé en cette année lumineuse, qu'il ne serait pas « que » l'homme d'une seule surface, ses titres sur dur à l'Open du Canada et en salle à Pékin puis Madrid en témoigneront.

Triomphe modeste 

Monte-Carlo est devenu l'un de « ses » jardins: c'est le tournoi, derrière ses 12 travaux d'Hercule à Roland Garros, qu'il a remporté le plus grand nombre de fois avec celui de Barcelone : onze fois, de 2005 à 2012 et de 2016 à 2018.

Après son titre princier, le futur no 1 mondial, aujourd'hui auréolé de dix-neuf couronnes en Grand Chelem, avait pourtant le triomphe modeste.

« Non, non, non. Je ne suis pas le favori. C'est mon premier Roland-Garros », avait-il alors répondu dans un anglais encore hésitant, qu'il travaillait moins longuement que son coup droit lifté, mais tout de même à raison de 20 à 30 minutes par jour.

« Je joue bien en ce moment, mais je ne sais pas si je jouerai toujours aussi bien, ou plus mal à Roland-Garros », avait alors ajouté le champion en herbe.

Quelques semaines plus tard, il jouera encore mieux lors de son premier « Roland », pour battre en demi-finale le no 1 mondial d'alors, Roger Federer, avant de s'imposer face à l'Argentin Mariano Puerta, en finale où il mettra un set à surmonter l'enjeu avant de remporter les trois suivants.

« Mentalement le plus fort » 

Rafa a soulevé depuis onze fois encore la Coupe des Mousquetaires sur le Central Philippe-Chatrier, dont il connaît désormais les moindres recoins.

Et si quelques blessures n'avaient pas perturbé sa carrière, nul doute que Rafa aurait battu aujourd'hui le record de titres en Grand Chelem de Roger Federer (20), qui ne tient qu'à un fil.

Cette année, qui a vu la COVID-19 se répandre sur le monde, ne sera pas celui-ci d'un douzième titre à Monte-Carlo pour celui qui a imposé au cours des deux premières décennies du XXIe siècle des qualités mentales et physiques hors du commun.

« Sa résilience, l'intensité qu'il met, sa façon de sauter et de s'échauffer avant d'entrer sur le court, vous intimident immédiatement », a admiré cette semaine le no 1 mondial tennis mondial, Novak Djokovic, à propos du gladiateur Nadal.

« Je dirais que Rafa a toujours été mentalement le plus fort, a renchéri l'Ecossais Andy Murray lors d'un échange avec Djoko sur les réseaux sociaux. Même quand il avait 18 ou 19 ans, ce qui est extrêmement rare, l'assurance étant généralement ce qui prend le plus de temps à acquérir ».