PARIS, France - Aussi fringant qu'il y a 15 ans lors de sa première participation, Roger Federer a un boulevard devant lui pour remporter pour la septième fois les Finales de l'ATP, qui commencent dimanche à Londres.

Le Suisse, âgé de 36 ans, s'est reposé en faisant l'impasse sur le tournoi de Paris-Bercy et son corps comme son tennis sont en pleine forme. Quatre matchs perdus cette année sur 53 disputés, 7 titres : il n'avait pas eu une année aussi faste depuis dix ans.

Sur le papier, seul Rafael Nadal a la carrure pour l'inquiéter, mais l'Espagnol ne se présente pas dans les meilleures conditions, comme souvent à cette période de l'année (il a déjà déclaré forfait quatre fois pour les Finales de l'ATP, qu'il n'a jamais remportées). Le Majorquin était bien à Bercy, où il a engrangé les points qui lui manquaient pour être sûr de finir la saison no 1 mondial, mais il n'a pas pu terminer le tournoi à cause d'une blessure au genou.

Le genou de Nadal inquiète

Les organisateurs et le public londoniens seront soulagés s'il peut défendre normalement ses chances lundi soir dans son premier match contre le Belge David Goffin. « Si je ne pensais pas pouvoir être prêt, je ne serais pas ici », a-t-il assuré. Mais le Majorquin aurait besoin d'être à 100 % pour espérer renverser la tendance face à Federer, vainqueur de leurs quatre duels de l'année.

Derrière les deux géants, le reste du plateau fait un peu pâle figure avec l'Autrichien Dominic Thiem et le Bulgare Grigor Dimitrov dans le groupe de Nadal, et dans celui de Federer l'Américain Jack Sock, son premier adversaire dimanche, l'Allemand Alexander Zverev et le Croate Marin Cilic. 

Le palmarès, le prestige, l'aura... tout place les deux géants des années-lumières au-dessus. À eux deux, ils cumulent 35 titres du Grand Chelem (19 et 16). Cette année, ils n'ont rien laissé d'important à la concurrence : les Internationaux d'Australie et Wimbledon pour le Suisse, Roland-Garros et les Internationaux des États-Unis pour l'Espagnol. Au palmarès des six autres? Un seul titre majeur, remporté par Marin Cilic à New York en 2014. 

Le Croate est également le seul des six négligés à avoir disputé une finale majeure (il a joué sa seconde en juillet à Wimbledon) alors qu'en 2014 et 2015, il n'y avait que des finalistes de Grand Chelem en lice aux Finales de l'ATP. Même l'an passé, en l'absence de Federer et Nadal, on en trouvait six. 

Ni Murray, ni Djokovic, ni Wawrinka

Andy Murray et Novak Djokovic, vainqueur et finaliste sortants, ont mis fin prématurément à leur saison, comme Stan Wawrinka. L'Argentin Juan Martin Del Potro a raté la dernière marche à Paris-Bercy et les Français Jo-Wilfried Tsonga et Lucas Pouille (15e et 18e mondiaux) sont restés assez loin de la coupure. Le plateau manque donc de noms évocateurs.

À part Zverev, 20 ans, révélation de l'année avec ses deux Masters 1000 (Rome et Montréal), mais en échec en Grand Chelem (aucun quart de finale), les cinq autres participants, âgés de 25 à 29 ans et présents sur le circuit depuis 6 à 12 ans, ne sont pourtant pas des jeunots. Il s'agit peut-être d'une période de transition avant que ceux qui jouaient cette semaine le Next Gen de Milan, les Finales de l'ATP des jeunes, (Andrey Rublev, Karen Kachanov, Chung Hyeon, Denis Shapovalov...) viennent titiller les deux légendes vivantes.