Après un retour pour la forme en mars à Doha, mettant un terme à une absence de plus d'un an, c'est à Genève (16-22 mai) que Roger Federer lance sa véritable campagne dont les objectifs sont Wimbledon et les Jeux olympiques cet été.

Battu à Doha par Nikoloz Basilashvili dès son deuxième match depuis son élimination en demi-finales des Internationaux d'Australie 2020, Federer était annoncé pour la suite de son programme au Masters 1000 de Madrid (2-9 mai).

Mais au dernier moment, le Suisse a préféré retarder encore sa reprise sur terre battue et jouer pour la première fois le tournoi de Genève, un ATP 250 où le tableau, bien moins relevé qu'à Madrid, devrait lui permettre d'enchaîner plus de matchs.

« Bonjour tout le monde! Je suis heureux de vous annoncer que je vais jouer à Genève et à Paris (...) Je suis impatient de rejouer en Suisse », a-t-il tweeté avec entrain le 18 avril, ravissant par là-même ses supporters, heureux d'apprendre qu'il jouerait bien Roland-Garros.

Mais à Genève, où il sera évidemment la tête d'affiche, dans quel état physique sera-t-il? Pourra-t-il compter sur toute l'étendue de son formidable tennis? La terre battue, où il est moins à l'aise que sur dur ou sur gazon, ne lui sera-t-elle pas trop hostile?

« Gagner »

Une seule certitude à ce stade, énoncée par le directeur du tournoi Thierry Grin dans le magazine suisse L'Illustré : « Il ne vient pas pour dire bonjour. Il vient pour gagner des matchs avant son grand objectif, Wimbledon. »

Sur les rives du lac Léman, où ses premières balles d'entraînement vendredi ont tourné sur les réseaux sociaux, le N.8 mondial entrera en lice au deuxième tour face à Jordan Thompson (62e) ou Pablo Andujar (76e). Puis il pourrait affronter des joueurs comme Christian Garin (22e), Casper Ruud (16e) et Denis Shapovalov (14e) en finale.

Les plus gros calibres l'attendront à Roland-Garros où le Suisse de 39 ans reste sur une défaite en demi-finales en 2019 face à Rafael Nadal.

« Je pense que Federer manque à tout le monde quand il n'est pas sur le circuit, pour son style, sa façon de jouer. J'attends avec impatience Roland-Garros et Wimbledon pour le voir rejouer », a ainsi assuré Dominic Thiem (4e) à Rome.

L'Autrichien, deux fois finaliste sur la terre battue parisienne et vainqueur de son premier tournoi du Grand Chelem l'an dernier à l'US Open, est persuadé que Federer prendra toute la place qui est la sienne depuis près de vingt ans dans les tournois.

« Tellement bon »

« Il est tellement bon, il a des capacités tellement irréelles que je ne pense pas que ce soit un gros problème pour lui de ne pas jouer pendant aussi longtemps. S'il est à 100 % physiquement, je suppose qu'il pourra avancer assez loin dans les tableaux », a-t-il estimé.

Opéré deux fois coup sur coup du genou droit au cours de la première moitié de l'année 2020, le Suisse aux vingt sacres en Grand Chelem - comme Rafael Nadal -, qui fêtera ses quarante ans le 8 août, avait fait son grand retour à la compétition à Doha, sans s'enfoncer loin dans le tournoi.

Il y avait remporté son premier match, aux dépens du Britannique Daniel Evans, puis perdu le second, non sans avoir obtenu une balle de match, face à Basilashvili, futur lauréat du tournoi. Il n'a pas rejoué depuis.

Il avait cependant expliqué avoir besoin de compétition pour aborder au mieux son tournoi de coeur Wimbledon (28 juin-11 juillet) et les Jeux de Tokyo (23 juillet-8 août), seul l'or olympique en simple manquant encore à son prestigieux palmarès.

« L'important, c'est de jouer des matchs (...) Tout ce qui m'aidera à arriver à 100 % sur gazon, je le ferai », avait-il affirmé.

Depuis, Roland-Garros a reculé ses dates d'une semaine (30 mai-13 juin), ne laissant plus que quinze jours entre le Majeur sur terre et celui sur gazon. Et une semaine de moins pour passer de l'ocre au vert. Mais Federer n'est pas un bleu.