Le temps a fait son oeuvre cette année sur le circuit ATP où Roger Federer et Rafael Nadal ont été rattrapés par les pépins physiques, laissant la porte grande ouverte à Novak Djokovic : le Serbe sera-t-il pour autant seul en 2022 pour poursuivre sereinement sa moisson de titres?

Que Federer, peu probable, ou Nadal, plus vraisemblable, reviennent, « Djoko » sait qu'il devra également se frotter à la nouvelle vague qui a - elle aussi - emporté nombre de titres en 2021 : premier Majeur pour Daniil Medvedev aux Internationaux des États-Unis; deux Masters 1000, une médaille d'or olympique en simple et les Masters de fin d'année pour Alexander Zverev; premier Masters 1000 (Monte-Carlo) et première finale majeure (Roland-Garros) pour Stefanos Tsitsipas.

Un regard jeté au dernier classement ATP de l'année est plus qu'évocateur : si Djokovic (34 ans) termine encore l'année no 1 mondial, pour une 7e fois record, il est désormais suivi non plus des habituels Federer (40 ans) et Nadal (35 ans), dans un sens ou dans l'autre, mais de Medvedev (25 ans), Zverev (24 ans), Tsitsipas (23 ans), Rublev (24 ans)...

Les deux monstres sacrés n'apparaissent que plus bas : l'Espagnol est 6e et le Suisse 16e.

Pour ces deux derniers, ce n'est pas tant le niveau de jeu qui a été remis en cause que celui de leur physique.

« 40 ou 41, c'est égal »

Nadal a atteint les quarts en Australie et les demies à Roland-Garros mais une blessure qu'il traîne depuis des années au pied l'a obligé à faire l'impasse sur les tournois sur gazon puis à mettre un terme à sa saison après avoir joué deux matchs de plus en début de tournée nord-américaine.

Federer, qui a retrouvé le circuit en mars après plus d'un an d'interruption pour soigner son genou, a très peu joué afin de se préserver (13 matchs au total). Il a atteint les 8es de finale à Roland-Garros mais y a déclaré forfait, et a été éliminé en quarts à Wimbledon où il est sorti du Court Central, son jardin où il a soulevé huit fois le trophée, sur un humiliant 6-0 dans la troisième manche face au Polonais Hubert Hurkacz.

Nadal doit jouer une exhibition à Abou Dabi en décembre et doit retrouver le circuit en janvier en Australie avec le tournoi ATP 250 de Melbourne avant le premier des quatre Majeurs.

Federer, lui, a expliqué qu'il n'était même pas sûr d'être en état de jouer Wimbledon l'été prochain.

« On aimerait tous que je puisse dire au revoir à ma manière et sur un court de tennis (...) Et si on pousse le raisonnement, rejouer en 2022 ou 2023 ne fait plus une grosse différence: 40 ou 41 ans, c'est égal », a-t-il déclaré le 17 novembre à la presse suisse.

« Les jeunes au sommet »

Djokovic, lui, considère avoir encore quelques saisons pleines devant lui.

« Je pense que, sans blessure, je serai en mesure de décider moi-même quand le moment sera venu d'arrêter, a-t-il prévenu le 15 novembre durant les Masters de fin d'année. Mais je n'ai pas l'impression que ce soit demain la veille. Je pense avoir quelques années encore dans les jambes, le coeur et la tête. Tant que ce sera comme ça, je continuerai parce que j'aime vraiment ce sport et qu'il me plait de jouer en tournoi. »

Ayant échoué à un match du Grand Chelem calendaire cette année (défaite en finale des Internationaux des États-Unis après avoir remporté les Internationaux d'Australie, Roland-Garros et Wimbledon) le Serbe a pour principal objectif en 2022 le record de Majeurs : il a rejoint Federer et Nadal à 20 en remportant Wimbledon et sera a priori favori des prochains. À commencer par les Internationaux d'Australie dès janvier qu'il a remporté neuf fois (un record). Réticent à l'idée de se faire vacciner, le Serbe est cependant officiellement annoncé à Melbourne.

Federer n'y sera pas, Nadal y sera mais dans quel état? En revanche, la menace fantôme s'est transformée en péril jeune, comme l'assume Zverev : « Les jeunes ont fait des progrès cette année. À part Rome et Paris, les jeunes ont remporté tous les Masters 1000. J'ai gagné la médaille d'or olympique, c'est un marqueur. Daniil a remporté les Internationaux des États-Unis, ça aussi c'est un marqueur. Donc les jeunes sont en train d'arriver au sommet ».