Eugenie Bouchard a fait le vide. Elle en avait besoin.

Il faut dire que l’année 2016 n’a pas été de tout repos pour l’ancienne top-5 mondial, qui a chuté au 46e rang mondial après une série d’insuccès.

« La fin de la dernière saison a été difficile, j’avais le sentiment d’être en burnout », a confié la Québécoise à la collaboratrice de RDS, Stephanie Myles.

Eugénie Bouchard est prête pour la saison 2017

Son élimination dès le deuxième tour de la Coupe Banque Nationale à Québec à la mi-septembre a été particulièrement éprouvante, concède-t-elle.

« J’ai joué plusieurs tournois de suite durant l’été et c’est après le tournoi à Québec que je me sentais physiquement et mentalement brûlée. »

Après deux autres compétitions en Europe, Bouchard a ensuite mis un terme à sa saison sur les courts à la mi-octobre, s’offrant alors une pause plus que nécessaire.

« J’ai vraiment pris du temps off. Je n’ai pas pensé au tennis. J’étais à la maison et je faisais des choses qu’une personne normale fait. C’était important et ça m’a rafraîchi beaucoup », a-t-elle assuré.

Il s’agissait alors d’une première vraie pause pour la jeune joueuse depuis l’âge de 15 ou 16 ans.

« Même durant les saisons mortes, la plupart du temps je travaille à l’extérieur du terrain en prenant part à des événements et à des sessions photo pour mes partenaires et mes commanditaires. On ne peut donc pas considérer cela comme une pause, on travaille beaucoup. Je ne peux pas en être fâché, j’adore ce que je fais, mais cette année, j’ai décidé de prendre un peu plus de temps et ça m’a aidé. »

Bouchard a toutefois repris l’entraînement à la mi-novembre en Floride, où elle se prépare toujours en vue du début de la saison en Australie. Elle en a profité pour renouer avec l’entraîneur Thomas Hogstedt, avec qui elle avait travaillé avant de mettre un terme à leur association en avril dernier.

« J’ai obtenu mes meilleurs résultats l’an dernier quand j’étais avec lui. C’est un très, très bon coach. C’est par malchance qu’on a eu un différend et qu’on s’est séparé, mais on a repris là où on avait laissé et je suis très contente. Il a beaucoup d’énergie et il croit aussi beaucoup en moi. »

Une perfectionniste moins parfaite

Croire en elle... Voilà aussi sur quoi Bouchard a travaillé au fil des dernières semaines afin de réduire la pression qu’elle s’impose.

« Je dois réaliser que je ne suis pas parfaite, que je ne peux pas remporter chaque tournoi, chaque semaine. Dans la réalité, je vais perdre un match chaque semaine. Remporter trois titres serait une bonne année. J’en remporterai peut-être un, zéro ou cinq. Si on est Serena (Williams), c’est 15. Il faut réaliser qu’au tennis, on perd beaucoup, on perd un match presque chaque semaine.

« Je ne dois donc pas focaliser sur la défaite, mais plutôt sur ce que j’ai amélioré. Mais c’est difficile parce que je suis perfectionniste. Je réalise de plus en plus que je me fais du mal en étant comme ça », admet ouvertement Bouchard dans cet entretien d’une dizaine de minutes.

Afin de retrouver une saine confiance en elle, Bouchard s’offre donc les ressources nécessaires.

« J’ai dit à la fin de la saison que je voulais un entraîneur de conditionnement physique avec moi tout le temps, ce qui n’était pas le cas lors des six derniers mois de 2016. Je pense que c’est l’une des grandes raisons pour lesquelles je n’ai pas eu les résultats que je voulais. Cette année, j’aurai quelqu’un avec moi chaque semaine ou presque. La concentration sur l’aspect physique sera toujours là. J’en ai besoin », insiste-t-elle.

Son assurance n’en sera ainsi que bonifiée, avance Bouchard.

« Être physiquement forte peut aider l’aspect mental. Lors des matchs, j’avais moins confiance parce que physiquement, je sentais que je ne pouvais pas rester dans le match. »

Bouchard sera donc bien entourée, mais pas trop au cours de la prochaine saison.

« À la fin de 2014 (sa meilleure saison en carrière), j’avais l’impression que j’avais peut-être une équipe trop grande. Je ne veux pas avoir quatre ou cinq personnes avec moi en même temps. C’est beaucoup, et ça coûte cher. L’an dernier, j’ai fait un peu trop l’inverse, alors que je n’avais qu’un coach avec moi et personne d’autre », reconnaît-elle.

Tout ce beau monde s’efforce présentement à préparer convenablement Bouchard en vue de sa prochaine saison, qui s’amorcera le 1er janvier prochain lors du tournoi de Brisbane en Australie. Les Internationaux d’Australie, le premier tournoi majeur de l’année, suivront à compter du 16 janvier.  

« Je n’ai pas d’objectifs en termes de résultats pour le premier voyage de l’année parce que je recommence avec quelqu’un de nouveau (Thomas Hogstedt) et que je n’ai pas eu une saison morte aussi longue que je l’aurais voulu. Après l’Australie, on va encore prendre du temps pour s’entraîner, une sorte de mini saison morte.

« C’est un work in progress. »